anticor, l'association anti-corruption basée à Nice, est à l'origine de la plainte déposée contre alexis kohler. Le parquet national financier a ouvert une enquête.
La plainte a été déposée au début du mois de juin, pour “prise illégale d'intérêt”, “trafic d'influence” et “corruption passive”. L'association anticor, qui s'appuie sur des articles de Médiapart, dénonce des liens familiaux et professionnels étroits entre alexis kohler et l'armateur MSC, l'un des principaux clients des chantiers navals de Saint-Nazaire (STX France).
Anticor reproche d'abord à Alexis Kohler d'avoir accepté de siéger comme représentant de l'Etat au conseil d'administration de STX France de 2010 à 2012 alors qu'il « ne pouvait ignorer qu'il existait un conflit d'intérêts », l'armateur MSC ayant été fondé et dirigé par les cousins de sa mère.
Les soupçons ont été jugés suffisemment importants par le parquet national financier pour qu'il ouvre une enquête.
Nous avons rencontré Jean-Christophe Picard, le président de l'association Anticor, basée à Nice :
Entretien avec Jean-Christophe Picard, président d'Anticor. L'association anti-corruption basée à Nice est à l'origine de la plainte pour “prise illégale d'intérêt”, “traffic d'influence” et “corruption passive”, contre Alexis Kohler. – France3Cotedazur – Olivier Theron
Les proches de Macron au bord de l'épuisement (sic …)
Un an après leur arrivée à l'Elysée, les équipes sont épuisées par le rythme soutenu imposé par le président.
Fatigue. Dans l'entourage d'emmanuel macron, les conseillers ont tous ce mot à la bouche. Un an après son arrivée à l'Elysée, les équipes sont au bord du burn-out: “on a 14 mois sans vacances dans les pattes”, se plaint un conseiller dans Le Monde. Un autre décrit des journées qui commencent à 7 heures le matin, pour se finir systématiquement après minuit, des réunions même le dimanche et des réunions téléphoniques à des horaires nocturnes avancés.
Le chef de l'Etat avait pourtant prévenu: son quinquennat ne manquerait pas de rythme, surtout au début. “Emmanuel savait qu'il fallait engager les mesures phares avant les européennes de 2019, alors il ouvre tous les fronts à grande vitesse”, disait le sénateur LaREM François Patriat début mai dans Le Parisien. Résultat: les projets de loi défilent, et les équipes sont à plat. “On travaille mal”, se plaint un conseiller. Même les députés se plaignent du rythme effréné des réformes.
Les premiers signaux s'étaient fait entendre dès le mois d'août 2017, lorsqu'une conseillère de Bruno Le Maire avait dû être remplacée au bout de trois semaines car le rythme était trop soutenu. emmanuel macron avait en effet imposé de limiter le nombre de conseiller à dix par ministres et cinq par secrétaires d'Etat, contre trente ou quarante dans les précédents quinquennats. Mais la charge de travail, elle, n'a pas diminué.
Nuits courtes et démissions
Six mois plus tard, en décembre 2017, L'Opinion fait état de départs au ministère de l'Economie et des finances, et de démissions “dans l'entourage de plusieurs jeunes ministres”. Fin mai, on apprend qu'à Matignon, l'ambiance est particulièrement tendue. En un an, 14 secrétaires se sont succédé auprès du Premier ministre.
Le chef d'Etat a conscience de cet état d'épuisement. Lui-même ne cache pas se coucher très tard et se contenter de nuits très courtes. Mais, convaincu que sa réélection se joue sur son rythme, il exclut de ralentir. “Il n'y aura pas de répit”, avait-il prévenu lors de son interview face à Jean-Pierre Pernaut en avril dernier. “On lui dis: ‘ralentis!', il répond: ‘rattrapez-moi!”, constate un conseiller politique dans L'Express.
Soucieux du bon fonctionnement du navire Elysée, il a toutefois demandé à Edouard Philippe de réduire les réunions interministérielles, dont le nombre augmentait dangereusement. En mars dernier, Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée lui-même touché par la fatigue selon Le Parisien, a interdit les réunions après 18h. Pas sûr pourtant que ces mesures suffisent à éviter le mal-être des équipes.
Source : BFM 20 juin 2018
10 choses à savoir sur ismaël emelien, l'intrigant stratège de Macron
Agé d'à peine 30 ans, cet homme de confiance du président vient d'être propulsé conseiller spécial à l'Elysée. Voici dix choses à savoir sur l'élément-clé de la start-up Macron.
Emmanuel Macron doit beaucoup à ce conseiller qui brille dans l'ombre. ismaël emelien, 30 ans, est à la fois son communicant, son stratège, et son homme de confiance. A tel point qu'il l'a promu dès dimanche au poste de “conseiller spécial”. Les Français ont peut-être aperçu son visage et sa doudoune sans manches dans le documentaire “Les coulisses d'une victoire” diffusé sur TF1 le 8 mai dernier. Mais pas sûr qu'ils en voient davantage tant Ismaël Emelien fuit la presse avec méthode. Voici dix choses à savoir sur celui que Laurent Bigorne, directeur de l'institut Montaigne, qualifie de “meilleur stratège politique de Paris”.
1 Spécial
Ismaël Emelien a été nommé dimanche “conseiller spécial” du président Macron. Un poste que peu ont eu le privilège d'occuper. Avant lui, jacques attali et Henri Guaino avaient occupé cette fonction respectivement auprès de François Mitterrand et de nicolas sarkozy. Aquilino Morelle était lui devenu le “conseiller politique” du président “normal” françois hollande. Mais il y a une différence de taille : en 1981 et 2007, jacques attali et Henri Guaino avaient respectivement 37 et 50 ans quand ils ont investi le palais de l'Elysée. Ismaël Emelien n'a fêté ses 30 ans que le 9 mars dernier.
2 Start-upper manqué
Ismaël Emelien n'avait ce jour-là pas conscience qu'il finirait trois ans plus tard à l'Elysée. Le 10 juin 2014, lorsqu'il donne sa démission à françois hollande et quitte son poste de secrétaire général adjoint de l'Elysée, Emmanuel Macron envisageait de monter un cabinet de conseil dans le domaine de l'éducation. Et comptait embarquer dans cette aventure deux de ses plus fidèles : Julien Denormandie et … Ismaël Emelien. L'histoire a décidé à leur place fin août 2014. Montebourg est viré du gouvernement. Hollande et Valls appellent Macron pour le remplacer. Et Emelien devient alors le conseiller en communication du ministre de l'Economie.
3 Petite main de DSK
Son parcours politique commence en 2005. Alors à Sciences-Po Paris, Emelien n'a que 19 ans quand il décide de suivre son professeur, un certain Dominique Strauss-Kahn, dans sa campagne pour l'investiture socialiste à la présidentielle. Le jeune Emelien joue d'abord les petites mains dans l'équipe du candidat mais finit par aider Gilles Finchelstein à mettre la main aux discours du socialiste, note “l'Express” dans un portrait publié à l'automne dernier.
4 Finchelstein pour mentor
A l'automne 2006, Dominique Strauss Kahn est largement battu au premier tour de la première primaire socialiste par ségolène royal. Mais Emelien a déjà rencontré l'un de ses mentors, Gilles Finchelstein. Ce dernier est alors directeur général de la Fondation Jean-Jaurès et aussi directeur des études au sein de l'agence de communication Euro RSCG, rebaptisée Havas Worldwide.
5 Binôme avec Julia Cagé
C'est un petit clin d'oeil de l'histoire. Il y a cinq ans, Emelien a codirigé avec Julia Cagé, jeune économiste de gauche, un livre intitulé “Repenser l'action publique”, publié par la fondation Jean-Jaurès peu avant l'élection de François Hollande en avril 2012. Les deux avaient coordonné une série de rencontre thématiques de la Fondation. L'ouvrage avait l'ambition de “donner un sens à une nouvelle social-démocratie. Cinq ans plus tard, Julia Cagé a pris la tête du pôle économie dans l'équipe de campagne de Benoît Hamon. Avant d'assister impuissante à sa chute dans les sondages. Le discret Emelien posera lui ses cartons à l'Elysée.
6 Maduro
L'épisode est savoureux, surtout quand on se souvient comment Emmanuel Macron s'est appliqué à mettre en lumière la fascination de jean-luc mélenchon pour le modèle vénézuélien juste avant le premier tour de la présidentielle. En 2013, un an avant de devenir son bras, Emelien a lui-même oeuvré à l'élection de nicolas maduro, le successeur d'Hugo Chavèz à la tête du venezuela. Alors employé par Havas, Emelien a travaillé sur la campagne du futur chez d'Etat, dont le pays est aujourd'hui ravagé par les violences et une crise économique sans précédent.
“Nous pensions que Maduro était un vrai réformiste. Durant la campagne, nous avons compris que c'était faux, le contrat n'a pas été renouvelé”, a raconté Emelien à “l'Express” quatre ans plus tard.
Une déception partagée par l'équipe Maduro si l'on en croit le site Mediapart. La prestation d'Havas ne fut “pas très concluante”, affirme le pure player : “En quelques semaines, Maduro perd quinze points dans les sondages. Et le jour de l'élection, le 14 avril 2013, il frôle la défaite avec 50,6% des voix.”
7 Le premier marcheur
Ismaël Emelien a travaillé en secret au lancement En Marche ! dès l'automne 2015, rapportaient “les Echos” en septembre dernier. Il sera ensuite l'un des premiers à quitter Bercy pour rejoindre le mouvement en avril 2016, soit plusieurs mois avant son patron, qui démissionnera de son poste de ministre le 31 août 2016.
8 Experts en opinion
Au sein de ce mouvement tout neuf, Emelien a supervisé puis disséqué les résultats de la “Grande marche”, cette consultation réalisée à l'été 2016 auprès des Français. Pas tout seul bien sûr. Mais en recourant à Liegey Muller Pons, une start-up spécialisée dans la stratégie électorale ainsi qu'à Proxam, spécialisée elle dans l'analyse sémantique. La consultation réalisée “nous a permis d'établir un baromètre des préoccupations des Français, qui est en décalage avec les baromètres habituels”, a-t-il expliqué aux “Echos”. La clé de la victoire ?
9 Le stratège verbal
Deux scènes du documentaire “les Coulisses d'une victoire” de Yann L'Henoret illustrent à merveille le rôlé clé d'Emelien auprès de d'Emmanuel Macron. La première a lieu deux heures avant le débat télévisé du 20 mars. “Quand tu dis par exemple, moi j'augmente tous les salaires nets, tu perds des gens, ça fait trop papa Noël. Faut que tu dises, j'augmente tous les salaires nets, mais je demande beaucoup plus d'effort quand on est en recherche d'emploi […]”, intime Emelien, avec ses grosses lunettes et sa doudoune sans manche. Et d'ajouter :
“Il faut que t'aies à chaque fois la caresse et la claque. Sinon t'es pas audible.”
L'autre scène remonte au 1er mars dernier. Macron apprend que Fillon ne se retire pas de la course lors de sa visite au salon de l'agriculture à Paris. A ses côtés, Richard Ferrand sort son téléphone porte et lui lit les éléments de langage concoctés par Emelien : “Ismaël dit : Chose importe, c'est pas ‘pas de commentaire à faire', mais ‘JE n'ai pas de commentaires à faire', insiste bien sur le ‘JE'. Sur la dimension judiciaire : ‘Cela concerne françois fillon ET SES JUGES. Cette notion de ‘ET SES JUGES' lui paraît très importante. Et sur la dimension politique : ‘c'est les Français qui jugeront'. Ca fait trois mots, ça paraît basique, mais il dit c'est les trois phrases-clés.” “Je suis d'accord”, répond Macron. Avant d'aller réciter ces phrases au mot près devant la foule de caméras qui l'attend.
10 Une soeur en Marche !
Marie Emelien, soeur cadette d'Ismaël, milite elle aussi pour Macron. Ingénieur chez Bouygues Construction, comme l'indique son CV en ligne, la jeune femme est responsable du comité local d'En Marche ! de Grenoble. En bonne communicante, elle posait déjà l'été dernier pour une séance photo avec d'autre “marcheurs” à l'occasion de la “Grande Marche à Grenoble”. Avec un grand sourire et un t-shirt gris barré des deux mots fétiches : “En Marche” !
Source : OBS 17 mai 2017