Plusieurs centaines de manifestants affrontaient les forces de l’ordre, samedi 26 octobre en début d’après-midi, au pied d’un portique écotaxe à Pont-de-Buis (Finistère), appareil devant permettre de facturer les poids-lourds à partir du 1er janvier 2014 au nom de la protection de l’environnement.
Sur la RN 165 bloquée à la circulation entre Brest et Quimper depuis le début de la matinée, plusieurs centaines de manifestants, dont certains cagoulés, ont lancé des projectiles vers les forces de l’ordre, ces dernières répliquant avec des grenades lacrymogènes.
Selon le quotidien Ouest-France, ces affrontements ont fait deux blessés, dont un gravement blessé au cou par un tir de flasball. Ils ont été évacués par l’hélicoptère de la sécurité civile.
Les quelque 500 manifestants étaient partis de Faou au volant de leurs camions, tracteurs et autres véhicules agricoles peu après midi à l’appel du «collectif pour l’emploi en Bretagne» pour protester contre la mise en place de cette nouvelle fiscalité. Le portique de Port-en-Buis est le dernier du département, les autres ayant été détruits lors des précédentes manifestations.
La révolte des bonnets rouges
Certains protestataires avaient recouvert leurs plaques minéralogiques d’autocollants reproduisant la plaque de la voiture présidentielle (Ds5) de François Hollande, CB-455-VH, mais avec le numéro du département du Finistère, le 29, selon des organisateurs. Ils se sont également couvert la tête d’un bonnet rouge en mémoire de la révolte des bonnets rouges bretons contre la fisclaité au XVIIème siècle. Leurs véhicules étaient chargés de pneus et de choux-fleurs. Entre 150 et 200 gendarmes et CRS avaient été déployés sur les lieux, selon la chaîne locale.
La veille au soir, 14 tracteurs équipés de remorques avaient déjà mené une action dans le département, à Morlaix, en déversant vers minuit devant le centre des impôts des palettes, des choux-fleurs et du fumier, selon une source policière. Un incendie s’était déclaré mais a été maîtrisé par les sapeurs-pompiers. Les agriculteurs avaient écrit sur le sol : «Ici repose l’écotaxe».
Cette taxe, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier et s’appliquera aux camions de plus de 3,5 tonnes sur le réseau principal hors autoroute à péage, cristallise les inquiétudes du monde agricole.
_____________________________________________
Sources: Le Monde / Le Parisien / Ouest France