Dieudonné: des doutes sur la validité de la circulaire Valls

Circulaire Valls : Les maires doivent-ils faire interdire les spectacles de  dans leur commune ? Alors que les édiles de Bordeaux, Nantes, Orléans et Tours ont déjà fait savoir qu'ils appliqueraient la circulaire de , d'autres ont fait part de leurs réserves, à gauche comme à droite. 

Comme l'a rappelé dès mardi le maire PS de Toulouse, Pierre Cohen, si l'humoriste saisit la  pour contester ces interdictions, les communes pourraient d'être condamnées à lui verser des milliers d'euros à titre de préjudice,ainsi que le fut la ville de la Rochelle en 2012. Un risque difficile à prendre à l'approche des élections municipales.

La candidate à Paris dans le 7e arrondissement, , elle aussi, s'en passerait bien. «Le pire serait que M. fasse des recours, qu'il gagne et que l'Etat soit obligé d'indemniser avec nos impôts», a déclaré la maire du 7ème arrondissement ce mercredi matin au micro de sur RMC et BFMTV, alors que l'humoriste a déjà engagé une procédure en référé-liberté contre l'interdiction de son spectacle à Nantes.

Une circulaire «très compliquée à mettre en œuvre» selon Dati

«Parlez aux préfets, la circulaire les met très mal à l'aise parce qu'elle est très compliquée à mettre en œuvre», a ajouté l'eurodéputée, craignant que «cette interdiction ne soit qualifiée juridiquement comme une atteinte à la liberté de réunion ou d'expression». «Beaucoup trop de moyens (ont été) mis en œuvre par (le ministre de l'Intérieur) dans cette affaire», a-t-elle regretté, estimant que «cette hyper-médiatisation donne un écho et une tribune à Dieudonné qu'il n'aurait jamais eus» sans cela.

Selon celle qui fut Garde de Sceaux de , il n'est pas nécessaire de passer par une circulaire pour faire condamner Dieudonné, dont «les propos et le comportement tombent sous le coup de lois». Critiquant le manque d'action de la ministre de la , dont elle dit n'avoir entendu que «l'indignation», suggère que «les moyens mis en œuvre par M. Valls (soient) donnés au ministre de la Justice pour que les procureurs puissent poursuivre» l'humoriste et «faire exécuter toutes les condamnations» qui pèsent sur lui.

Une circulaire «dangereuse», selon Joly

L'ancienne candidate écologiste à la présidentielle Eva Joly, interrogée sur RTL ce matin, a elle aussi estimé que «les moyens de la justice» n'avaient «pas été employés d'une façon performante». Dieudonné «doit être combattu par les moyens légaux de la République, nous avons un système judiciaire, nous avons des incriminations d'incitation à la haine raciale» qu'il «suffit de constater et réprimer», a insisté l'eurodéputée , selon qui le discours de l'humoriste «attise la haine en France» et «excite la haine antisémite». «Vous vous souvenez de Breivik en Norvège, 82 personnes tuées en exécution d'une haine bâtie de longue haleine. Dieudonné fait la même chose en France», a-t-elle ajouté. La circulaire du ministère de l'Intérieur lui «semble dangereuse». «Parce que qu'adviendra-t-il si les arrêtés préfectoraux étaient annulés ?», s'inquiète-t-elle.

«Pas conforme au droit», selon

«Je suis convaincu que cette circulaire n'est pas conforme au droit», a estimé de son côté l'ancien ministre de la Culture et professeur de droit . «La liberté est la règle dominante et pour y porter atteinte, il faut des raisons, de vraies raisons. Le Conseil d'Etat pose des conditions très rigoureuses», a-t-il insisté mercredi matin sur le plateau de S (LCP-Lab d'Europe1).

a réagi en fin de matinée à la sortie du conseil des ministres, estimant ne pas avoir «peur» que la justice donne raison à Dieudonné. «Il y a quelqu'un qui professe l'antisémitisme ouvertement et qui s'amuse avec un crime contre l'humanité. C'est extrêmement grave», a-t-elle déclaré, ajoutant que le dossier n'était «pas que judiciaire». Il s'agit selon elle d'une «lutte » visant à «faire en sorte que les valeurs de la République prévalent».

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Source: Le Parisien / Relayé par

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