Les États-Unis ont déclaré lundi avoir des "indications évoquant l'utilisation d'un produit chimique industriel toxique" en Syrie dans un village dominé par les rebelles, et assuré travailler "avec leurs partenaires pour établir les faits sur le terrain". "Nous avons des indications évoquant l'utilisation d'un produit chimique industriel toxique, probablement du chlore, en Syrie ce mois-ci dans le village de Kafarzita, dominé par l'opposition", a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney. Des militants de la localité de Kafarzita et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) ont accusé le 12 avril le régime syrien d'une frappe aux barils d'explosifs ayant causé "suffocations et empoisonnements" à des habitants.
"Nous examinons les allégations selon lesquelles le gouvernement (syrien) est responsable" de ces attaques, a ajouté M. Carney, qui a précisé que Washington prenait "très au sérieux toutes les allégations évoquant l'utilisation de produits chimiques au combat".
Dimanche, le président français François Hollande avait indiqué que Paris disposait de "quelques éléments" mais pas de preuves faisant état de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. Selon le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, les récentes attaques chimiques seraient "beaucoup moins importantes que celles de Damas il y a quelques mois, mais des attaques très mortelles, ponctuelles, au Nord-Ouest, pas loin du Liban".
"Manifestement, une enquête est nécessaire sur ce qu'il s'est passé. Nous travaillons avec nos partenaires pour établir les faits sur le terrain", a estimé la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki. Washington compte notamment partager ses informations et consulter ses "principaux partenaires, y compris l'OIAC", l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.
Dans le cadre d'un accord russo-américain de septembre 2013 ayant permis d'éviter des frappes militaires américaines, la Syrie, en proie à une guerre civile depuis trois ans, s'est engagée à détruire son arsenal d'armes chimiques d'ici au 30 juin. A ce stade, Damas a évacué de son territoire 65,1% de son arsenal chimique, selon l'OIAC.
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Source(s) : DH.be / AFP, le 22.04.2014