Les exploitations maraîchères et arboricultrices bénéficieront à partir de 2015 d’une exonération quasi totale de charges patronales sur les salaires jusqu’à 1,25 fois le Smic, soit 70 millions d’euros d’économies par an pour les agriculteurs, a annoncéi le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
Ces mesures s’inscrivent dans l’application du pacte de responsabilité et du crédit d’impôt compétitivité (CICE). De plus, l’exonération de charges pour les saisonniers sera reconduite dans le budget 2015, a également assuré le ministre à la sortie d’une réunion avec toute la filière fruits et légumes.
«Cette crise conjoncturelle ne doit pas mettre sur le tapis des exploitations», a estimé Stéphane Le Foll, qui a également élargi à toutes les régions les batteries de mesures promises aux légumiers bretons mercredi.
Le gouvernement va notamment mobiliser la Mutualité sociale agricole (MSA) pour des reports et allégements de cotisations pour les exploitations en difficulté.
Le ministre va également écrire aux banques pour leur demander des reports sur le remboursement des emprunts ou des renégociations de taux pour les prêts, compte tenu que les taux sont au plus bas.
Par ailleurs, des assises des fruits et légumes seront organisées au printemps 2015 pour trouver des solutions aux difficultés structurelles de la filière.
Le ministre, qui appelle au patriotisme fruitier et légumier, plaidera notamment pour une «remobilisation de la restauration collective» pour l’utilisation de produits français.
Face à la «situation catastrophique», «il fallait redonner une bouffée d’oxygène sur les trésorerie et il faut que ça se fasse très vite», a réagi à sa sortie du ministère Jacques Rouchaussé, président de l’association des Légumes de France, branche de la FNSEA.
«Je reste dubitatif sur la capacité (de la filière) à passer le cap», a de son côté expliqué Luc Barbier, président de la Fédération des producteurs de fruits (FNPF), rappelant par exemple que le nombre de producteurs de pêches/nectarines avait diminué de moitié en 10 ans.
Effondrement des cours face à une récolte abondante, embargo russe, concurrence de l’étranger à commencer par l’Espagne, les indicateurs sont au rouge dans le secteur des fruits et légumes.
Et après les producteurs de pêches/nectarines cet été, ce sont les légumiers bretons qui se sont fait entendre le week-end dernier avec l’incendie du centre des impôts et la Mutualité agricole de Morlaix (Finistère).
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Source(s) : Libération / AFP, le 26.09.2014