Dans une chronique publiée dans L’Express ce mercredi 16 août, Christophe Barbier s’est mis dans la tête d’imaginer une politique-fiction des plus gênantes. Tout à son affaire, il imagine la dircom de l’Élysée Sibeth Ndiaye en train de lâcher un gros rap à Emmanuel Macron pour tenter de lui remonter le moral après la chute vertigineuse de sa cote de popularité.
Et ça commence mal. Mais alors, super mal : “Mister Prés, t’es en chute libre auprès des jeunes, ça sent le ground zero pour la rentrée. Pourtant, t’as un bon flow, t’as la bonne attitude, t’es pas dans le bad, t’es un killer” sont les tristes mots que Barbier prête à Sibeth Ndiaye en introduction de “son” rap antidépresseur.
Han han, wesh wesh, si si
Comme on prend notre métier à cœur, on a continué à s’abîmer les yeux pour vous sélectionner le worst of (c’est comme un best of, mais à l’envers) de cette insupportable production estivale. Voyez plutôt :
“Yo ! Yo !
Je suis le Kid, je suis le boss
Je suis le Prez, pour vous je bosse
Mon blaze, c’est Jupiter, mais please, call me Jup
Dans les quartiers, la zone les ghettos et la ZUP
J’commande aux keufs, j’ordonne aux stups.À Mossoul comme à Bamako
J’suis le héros anti-terro
Je suis le king sur la drop zone
Je nique les clones, je ken les drones
Au Blanc-Mesnil ou à Pantin
Chez les bouffons, chez les pantins
Dans le 9-3, je suis le 1
Ma poudre c’est perlimpinpin.”
Le tout déclamé avec l’aide du “conseiller spécial du président qui ferme les yeux, tapote en rythme sur la grande table du salon vert et fait du beatbox avec la bouche”. Normal.
On imagine que vous n’irez pas courir chez votre marchand de journaux le plus proche (et de toute façon, il y a de fortes chances qu’il soit fermé) pour aller vous procurer un exemplaire de L’Express et constater par vous-même cette ignominie. Mais rassurez-vous : nous vivons une époque formidable et, grâce à Internet, vous pouvez la retrouver en intégralité ci-après. Ne nous remerciez pas.
Source : Speech
Si éditorialiste est un métier, rappeur en est un autre, à en juger par les réactions suscitées sur Twitter par le petit rap de Christophe Barbier dédié à Emmanuel Macron.
L’éditorialiste Christophe Barbier semble s’être lancé dans la politique-fiction en publiant dans L’Express du 17 août un compte-rendu de l’été du gouvernement tel qu’il l’imagine. A cette occasion, il a écrit le rap qu’aurait pu présenter Sibeth Ndiaye, conseillère controversée du président de la République, à un chef d’Etat dont la cote de popularité est en perte de vitesse.
Seul problème de l’exercice de fiction auquel s’est attelé Christophe Barbier : le rap qu’il imagine trahit cruellement la plume d’un homme de 50 ans en mal d’inspiration : «Yo ! Yo ! Je suis le Kid, je suis le boss, je suis le Prez’, pour vous je bosse», peut-on lire. Autre morceau de bravoure : «Au Blanc-Mesnil ou à Pantin, chez les bouffons, chez les pantins, je suis le 1.»
Aussitôt relayés sur les réseaux sociaux, ces extraits ont jugés sévèrerement. La quasi-totalité des internautes s’accordaient à reconnaître la «gêne» et le «malaise» suscités par la lecture du texte.
Christophe Barbier n’avait pourtant pas ménagé ses efforts pour tenter de paraître à la page, faisant précéder son texte d’une énumération de rappeurs plus ou moins en vue. Cela n’a visiblement pas suffi.
Avec davantage de bienveillance, cet autre internaute suggère à Christophe Barbier de ne pas se surmener, se rappelant sans doute la polémique qu’il avait déjà provoquée plus tôt dans l’été en suggérant de supprimer une semaine de congés payés.
Christophe Barbier, directeur de la rédaction du magazine L’Express, est connu pour ses prises de positions controversées. Il a, entre autres, défendu le contrôle d’internet, citant le modèle de la Chine, l’impossibilité d’un salaire égal entre hommes et femmes ou encore le rôle de l’éditorialiste «comme tuteur sur lequel le peuple, comme du lierre rampant, peut s’élever».
Source : Russia Today Le 16 août 2017
Voir aussi : Christophe Barbier : Le nouveau rap du pseudo-journaliste pour Emmanuel Macron