Près de la moitié des Chinois les plus fortunés envisagent de quitter le pays, selon une étude publiée lundi, en pointant notamment de meilleures opportunités professionnelles et un meilleur cadre éducatif pour leurs enfants à l'étranger. Cette étude mondiale, menée par Barclays Wealth à travers 17 pays sur 2 000 personnes disposant d'un patrimoine net supérieur à 1,5 million de dollars, a montré que 47 % des riches Chinois (de Chine populaire) interrogés envisageaient d'émigrer dans les cinq prochaines années.
Le territoire chinois de Hong Kong, doté d'une très large autonomie, serait une de leurs destinations favorites (pour 30 % d'entre eux), suivi du Canada (23 %) – bien qu'Ottawa ait décidé cette année de mettre fin à un programme accordant des permis de résidence en échange d'investissements. Selon l'enquête publiée par le fonds de gestion, les riches Chinois tentés par le départ seraient principalement à la recherche de "meilleures conditions éducatives et de meilleures occasions d'emplois pour leurs enfants". Après trois décennies d'ascension insolente, la croissance de la deuxième économie mondiale connaît actuellement un ralentissement durable et pourrait, selon la prévision de Pékin, enregistrer cette année sa plus faible performance depuis 14 ans (à 7,5 %).
Smog
Le développement accéléré de la Chine a également eu un lourd coût environnemental, et les métropoles du pays sont régulièrement enveloppées d'un âcre smog brunâtre – un autre facteur mis en avant par les super-riches chinois pour expliquer leur éventuelle installation à l'étranger.
Par ailleurs, une proportion importante (23 %) des Singapouriens très fortunés interrogés dans le cadre de l'étude envisagent de quitter leur cité État dans les cinq prochaines années – notamment pour Hong Kong. Quant à Hong Kong, 16 % de ses super-riches se disent volontiers sur le départ – pour 44 % d'entre eux, la destination serait Singapour, tandis que 31 % regagneraient la Chine populaire. Dans le monde entier, plus de la moitié (57 %) des super-riches interrogés ont jusqu'ici seulement vécu dans un seul pays, tandis que 20 % d'entre eux disent avoir vécu dans trois pays ou plus.
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Source : LePoint, le 15.09.2014