Le chef du cabinet du ministre du Budget, des politiques et syndicalistes ont démissionné jeudi et vendredi après la parution d'une liste de bénéficiaires de cartes bancaires pour VIP de Bankia, dont ils auraient pu fait usage à des fins personnelles, a-t-on appris de sources concordantes.
Les révélations ont également entraîné l'ouverture d'une enquête du ministère du Budget afin de déterminer si ces pratiques «opaques» ont eu cours dans d'autres sociétés espagnoles, notamment celles cotées en Bourse.
«Le chef de cabinet du ministère du Bugdet José María Buenaventura a démissionné hier», a déclaré vendredi à l'AFP une source de ce ministère, confirmant une information de presse.
«Le ministère du Budget ouvre une enquête (sur) les entreprises les plus connues, celles sur lesquelles il y a des soupçons ou sur lesquelles il pourrait y en avoir», a ajouté cette source tout en assurant que le ministère «ne savait rien de ce système» de cartes bancaires professionnelles «illégal».
Une demi-douzaine de personnalités ont démissionné depuis qu'une enquête judiciaire a mis au jour un système présumé de cartes bancaires professionnelles à usage «privé» pour des dirigeants de Bankia, la quatrième banque espagnole, sauvée de la faillite en 2012.
La publication mercredi par la justice d'une liste de 86 personnes qui auraient dépensé 15,2 millions d'euros – y compris l'ancien directeur du FMI Rodrigo Rato — avec ces cartes entre 1999 et 2012 a mis le feu aux poudres.
Elle a ravivé la colère suscitée par les pertes abyssales de cette banque qui avait précipité un sauvetage historique européen du secteur bancaire espagnol et ruiné des milliers de personnes dans le pays.
Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a ainsi a dû prendre ses distances avec les membres du Parti populaire (conservateur, au pouvoir) cités dans la liste, le ministre du Budget Cristobal Montoro, évoquant des «conduites inappropriées».
Interrogé sur le sujet, le ministre de l'Économie Luis de Guindos a rappelé que le Fonds de secours bancaire (FROB) était partie civile dans l'enquête judiciaire ouverte sur les conditions d'entrée en Bourse de Bankia en juillet 2011 et chercherait à «récupérer les sommes qui ont été versées par le biais de ces cartes».
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Source(s) : 20minutes / AFP, le 03.10.2014