Béziers : Robert Ménard arme la police municipale

Le maire Robert Ménard a enclenché le processus d'armement des policiers municipaux. Cela pourrait être effectif dès la feria. 

Si tout se passe comme prévu, les policiers municipaux pourront être armés pour la Feria, assure Robert Ménard, le maire de Béziers. Nous avons embauché 13 nouveaux personnels dont deux maîtres-chiens. Tous ont les autorisations nécessaires et sont déjà formés pour travailler avec une arme. Ce choix correspond à notre volonté d'aller vite dans les nouvelles missions que nous souhaitons donner à notre police municipale."Durant toute sa campagne des municipales, Robert Ménard avait assuré vouloir armer la police municipale (PM). "Ce n'est pas l'armement en lui-même qui m'intéresse, mais je souhaite que les policiers travaillent la nuit. Or, jusque-là, la mission de la PM s'arrête à 23 h. Sur ce point, les textes sont clairs, pas de travail de nuit sans armement adéquat. Ce n'est pas moi qui les ai écrits."

Des syndicats moins confiants 

Jean-Michel Weiss, le représentant départemental de la fédération autonome de la fonction publique territoriale PM et Yves Elbéchir, du même syndicat pour la ville de Béziers, sont beaucoup moins confiants en ce qui concerne la date de mise en place de la PM armée."À la vue de la complexité du dossier, des lenteurs administratives et de la nouvelle convention de coordination qui doit être signée entre la mairie, la préfecture après avis du procureur de la République, il nous semble difficile d'aboutir avant octobre. Mais nous comprenons bien la motivation du maire d'armer les policiers pour qu'ils puissent assumer en toute sécurité leurs futures missions, surtout la nuit", indiquent-ils.

Néanmoins, le dossier avance et c'est un changement total de culture qui s'annonce pour les policiers municipaux de Béziers. Ils vont passer d'une PM administrative à une PM d'intervention. Il n'est pas anodin de travailler armé et c'est donc de nouvelles habitudes qu'il va falloir prendre dans les mois à venir.Dans ce sens, les syndicats demandent du temps : "Comme cela a été fait à Narbonne, sous la municipalité Bascou (NDLR : l'ancien maire PS), pour ne pas brusquer les habitudes des fonctionnaires. Ce sera un nouveau métier pour eux."Et pour être certain que ces nouvelles missions de la PM soient aussi acceptées par les acteurs économiques locaux, les syndicalistes ont fait le tour des commerçants du centre-ville.

"Nous avons souhaité savoir ce que les commerçants pensaient du travail de la PM depuis l'arrivée de la nouvelle municipalité. Ils sont satisfaits de voir plus de présence dans les rues depuis quelques semaines. Cela nous conforte dans l'idée qu'en étant plus longtemps dehors, donc plus nombreux, nous serons mieux perçus dans notre fonction. Maintenant, nous n'irons plus loin avec une arme que si nous sommes bien formés. C'est dans ce sens qu'il faut œuvrer désormais", ajoutent encore les syndicalistes.

Trente embauches 

Dans son plan d'action, la nouvelle municipalité envisage l'embauche de 30 nouveaux policiers dans les trois ans à venir. Ce qui doublera l'effectif global comme annoncé durant la campagne.

"Nous ne pouvons que nous satisfaire de cette volonté d'embauche. Mais nous resterons vigilants sur les revendications financières car les rémunérations devront être à la hauteur de nos nouvelles missions. L'augmentation de l'effectif permettra d'être plus en adéquation avec la réalité du terrain (NDLR : 1 policier pour 1 000 habitants comme à Nîmes). Pour ce qui est des primes, Béziers a toujours été mal lotie par rapport à l'ensemble du département de l'Hérault. Nous avons l'impression d'être plus à l'écoute aujourd'hui, même si on nous a expliqué que la conjoncture était difficile. Nous comprenons, mais nous serons vigilants."

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Source(s) : Midi Libre / Par Jean-Pierre Amarger, le 10.06.2014

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