Le premier vrai conseil municipal de l’ère Ménard sera certainement très animé, ce mercredi soir à partir de 18 h à l’hôtel de Ville, malgré un ordre du jour quelque peu rébarbatif, puisque composé à 98 % de désignations de représentants de la Ville au sein de différents conseils d’administration, syndicats, associations, commissions…
Trois dossiers permettront en effet de sortir des torpeurs administratives, suscitant très certainement des observations et critiques de l’opposition. Le nouveau maire voulait frapper fort dès la première séance, il devrait y arriver.
Une baisse de 4 % des taux d’imposition
C’était l’une des principales promesses du candidat Ménard, ce sera la première mesure du maire. Il proposera ce soir "une baisse de 4 % des taux d’imposition des taxes directes locale 2013", est-il indiqué sur l’ordre du jour.
Les élus vont donc voter les taux suivants : 19,53 % (au lieu de 27,65 %) pour la taxe d’habitation ; 26,54 % (contre 20,34 %) pour la taxe foncière sur les propriétés bâties ; 60,06 % (à la place de 62,56 %) pour la taxe foncière sur les propriétés non bâties.
En jouant variablement sur ces trois taux, Robert Ménard devrait parvenir à une baisse globale de quatre points sur les recettes fiscales. Cela ne signifie pas une diminution générale de 4 % pour l’ensemble des contribuables, mais certains portefeuilles en seront forcément soulagés.
Très concrètement en revanche, avec un point de fiscalité à 500 000 € environ ainsi que l’avait rappelé Aimé Couquet lors du premier débat de campagne, cela signifie que la Ville va devoir composer avec 2 M€ de recettes en moins. Sur un budget principal de 161,240 M€, ce n’est pas neutre.
Comment compenser un tel manque à gagner, sachant que la commune devra peut-être aussi faire face à une baisse de la dotation globale de fonctionnement de l’État ou de nouvelles charges inhérentes à la mise en place de la réforme des rythmes scolaires (estimées à Béziers entre 800 000 € et 1 M€) ?
Robert Ménard donnera peut-être quelques pistes ce soir. Il avait déjà évoqué, pendant la campagne, des sources d’économies sur le fonctionnement. Il aurait par exemple à l’idée de réduire les dépenses liées au parc automobile. Ou les indemnités des élus. Cela ne suffira pas. Peut-il alors réduire la masse salariale ?
En moyenne, un agent municipal coûte 40 000 € à la Ville (charges comprises) et la mairie compte 1 650 personnes dans son effectif – pas tous à temps plein. Le maire voudra peut-être réduire certains services… Même s’il commence par un recrutement.
Autre piste pour compenser ces 2 M€ : le recours à l’emprunt. Mais c’est reporter sur les générations futures le remboursement du crédit.
Une baisse de 30 % des indemnités
Autre mesure votée ce soir, les indemnités de fonction des élus "correspondant à une minorité de 30 %", peut-on lire dans l’ordre du jour. Robert Ménard percevra une indemnité mensuelle de 5 176 € ; ses 14 adjoints la somme de 1 174 € ; les conseillers délégués toucheront pour leur part 782 € (des sommes “brut”).
Est-ce que cela correspond vraiment à une baisse de 30 % par rapport à l’équipe précédente ? Impossible à savoir pour le maire, puisque son prédécesseur recevait des indemnités écrêtées en raison du cumul des mandats. Pour les adjoints et conseillers municipaux, après enquête auprès des anciens élus, c’est une baisse de près d’un tiers qui est consentie.
"C’est bien, c’est symbolique, mais ils auraient pu faire comme à Boujan-sur-Libron où toutes les indemnités ont été supprimées", persifle l’une des anciennes élues. Raymond Couderc avait estimé dans nos colonnes que cette économie représente "0,18 % des dépenses de fonctionnement". Selon nos calculs, cette diminution de 30 % représente 190 000 € sur un an (sur un budget de fonctionnement de 102,4 M€). Et, en extrapolant, 1,1 M€ sur l’ensemble du mandat. Aux électeurs de juger la force du symbole.
Dix nouveaux policiers municipaux recrutés
C’est la 12e question à l’ordre du jour : le recrutement de dix policiers municipaux, "puisque la nouvelle municipalité s’est engagée à renforcer les effectifs de la police municipale, tout en élargissant ses horaires ainsi que la nature de ses interventions", est-il indiqué. Précisant comment ce recrutement est “financé” : "par le non-remplacement de départs en retraite dans d’autres secteurs d’activité".
Ce n’est de toute façon qu’une première étape, puisque Robert Ménard a promis de doubler les effectifs de la police municipale. Soit une quarantaine d’agents en plus. Ceux-ci seront par ailleurs armés. Tout cela s’échelonnera dans le temps, puisque des formations seront nécessaires.
Autant de débats en perspectives lors de prochains conseils municipaux.
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Source(s) : Midi Libre / Par LUDOVIC TRABUCHET, le 16.04.2014 / Relayé par Meta TV