Le groupe naval a récemment signé un contrat d'environ un milliard d'euros (hors armement) avec Le Caire pour la vente de quatre corvettes de type Gowind, dont trois seront construites localement.
Pour DCNS, l'essai est transformé en Égypte. Le groupe naval a récemment signé un contrat d'environ un milliard d'euros (hors armement) avec Le Caire pour la vente de quatre corvettes de type Gowind, selon nos informations. Un très joli coup commercial pour DCNS en Égypte, qui a beaucoup surpris le petit monde de la défense en France. Le groupe naval a vendu au Caire quatre corvettes Gowind de 2.400 tonnes (+ 2 options), équipées de son système de combat, le Setis, et qui pourraient être armées de missiles surface-air VL Mica et mer-mer Exocet de MBDA. Le missilier européen négocie actuellement les installations de tir avec l'armée égyptienne (50 millions d'euros environ) et devrait proposer un lot de missiles évalué entre 300 et 400 millions d'euros.
Une compétition remportée face aux chantiers navals allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), qui proposait des Meko A200, et néerlandais Damen (corvette Sigma). Trois des quatre corvettes Gowind seront fabriquées en Égypte dans un chantier naval étatique à Alexandrie. Pour DCNS, c'est un nouveau succès de la Gowind après celui remporté en Malaisie (6 corvettes) et peut-être avant celui en Uruguay où le groupe a été choisi en personne par le président José Mujica (trois patrouilleurs Gowind, dont l'Adroit). Un contrat qui a été rondement négocié, le groupe naval ayant été sélectionné au premier trimestre par l'Égypte.
Un choix du maréchal Al-Sissi
C'est le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, alors ministre de la Défense, qui a lui-même décidé cette acquisition. Un geste fort vis-à-vis de Paris, qui n'avait pourtant pas ménagé Le Caire ces derniers mois. Aujourd'hui Abdel Fattah al-Sissi a remporté comme prévu une victoire écrasante avec 96 % des voix à la présidentielle en Égypte, 11 mois après avoir destitué l'islamiste Mohamed Morsi. Son unique adversaire, Hamdeen Sabbahi, une vieille figure de la gauche et considéré souvent comme un simple faire-valoir, a reconnu sa défaite jeudi, n'empochant que 3,8 % des suffrages validés, selon des résultats préliminaires mais portant sur la quasi-totalité des bureaux de vote.
Ce véritable plébiscite, prédit par tous les experts depuis que le maréchal à la retraite Sissi a renversé Mohamed Morsi le 3 juillet 2013, a précipité en pleine nuit dans les rues du Caire des milliers de supporters de l'homme fort du pays, objet d'un véritable culte de la personnalité depuis qu'il a chassé du pouvoir des islamistes régulièrement élus mais vite devenus impopulaires. Les observateurs de l'Union européenne ont estimé que cette élection avait "respecté la loi" mais ont regretté l'absence de "certains acteurs" de l'opposition.
Abdel Fattah al-Sissi, qui réclamait un adoubement populaire massif, avait espéré pas moins de "45 millions" de voix. Il est finalement élu avec plus de 21 millions des suffrages exprimés. Le taux de participation, qui est estimé à 44,4 %, est inférieur à la présidentielle de 2012 (51,85 %), mais le maréchal empoche près du double des voix qu'avait alors recueillies Mohamed Morsi (13,2 millions), fait valoir le camp Sissi.
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Source : La Tribune / Par Michel Cabirol, le 03.06.2014