Les pédophiles VIP étaient pistés par le MI5 et connus de Thatcher : On dirait bien qu’il sera difficile d’étouffer tranquillement l’affaire du réseau pédophile au Parlement Anglais. Ces derniers jours, pas mal de gens se sont mis à parler dans les médias, et on en apprend de belles. Par exemple, un ancien militant du parti conservateur a avoué qu’il fournissait des mineurs pour les partouzes de ces Messieurs les amis de Thatcher, un autre, ancien du MI5, nous apprend qu’il a retrouvé plusieurs victimes de politiciens, et qu’il avait tout dit à ses chefs… Pendant ce temps-là, Cameron a lancé deux enquêtes dont on sait déjà qu’elles n’aboutiront à rien.
L’affaire, c’est donc que des dossiers concernant des pédophiles du parlement Anglais ont disparu mystérieusement des placards du Home Office, le ministère de l’Intérieur.
On a aussi appris que vers la fin des années 70, début 80, le même Home Office a financé un groupuscule de pédophiles, le Paedophile Information Exchange (PIE), qui réclamait l’abaissement de la majorité sexuelle à 4 ans et s’infiltrait parmi les mouvements LGBT.
Un ancien du Home Office a expliqué que ce financement était destiné à faire chanter les politiciens pédophiles.
On a aussi appris que le président du PIE utilisait son bureau au Home Office comme quartier général du PIE, et que tout le monde le savait.
Environ 140 députés demandent donc une investigation indépendante sur ces pédophiles politiques, sur le chantage du MI5 et sur tout le reste.
Du coup, Cameron a lancé deux enquêtes, dont l’une a été confiée à la juge Butler-Sloss, très critiquée. Son frère, juge lui aussi, a couvert des pédophiles du PIE, et elle-même a couvert un cardinal pédophile, Peter Ball[1]quand elle était chargée de l’enquête sur l’étouffement des affaires de pédophilie dans l’Église. Et de toute manière, ces enquêtes sont cadrées pour ne pas aller chercher bien loin, ne serait-ce, déjà, que parce qu’elles s’arrêtent au début des années 90.
Ajout du 15/07/2014: Butler-Sloss a démissionné le 14 juillet de son poste à la tête de l’enquête demandée par Cameron, et cela suite à des soupçons sur ses liens avec l’establishment. Il faut dire que c’était un peu gros. Elle a a vité été nommée par Theresa May, la ministre de l’Intérieur qui trouve que les pédophiles doivent pouvoir adopter des enfants.
Voilà en gros ce qu’il s’est passé cette semaine.
Mais, la saga est partie pour durer tout l’été, car beaucoup de gens ont l’air de se mettre à parler, et pas seulement aux flics et à la justice, qui s’avèrent d’une redoutable inefficacité.
En effet, ce samedi, on a appris qu’une ancienne recrue du MI5, un certain Barrie Trower, a dit qu’il avait été impliqué dans l’affaire des dossiers pédophiles disparus du Home Office. Plus récemment, cet homme s’est mis à dénoncer l’utilisation des micro-ondes, mais c’est un autre débat. En tout cas, il n’ manifestement pas froid aux yeux.
De 1967 à 1978, il a donné des cours dans une prison de Londres, car il avait été recruté par le MI5 afin d’obtenir des informations sur des pédophiles politiciens, hauts fonctionnaires, flics gradés etc., qui avaient des liens avec les détenus[2].
C’est là qu’il a remarqué que nombre de jeunes détenus s’étaient prostitués quand ils avaient entre 11 et 15 ans, et que parmi leurs clients il y avait des députés notamment, prêts à les emmener dans des virées en week-end, parfois en yacht[3].
Trower a entendu les appels téléphoniques entre ces pédos VIP et les détenus, il était même présent : les politiciens leur promettaient la liberté contre leur silence. Apparemment, ils les menaçaient, aussi. Au total, Trower a grillé 16 députés, et toutes les informations ont été communiquées à ses supérieurs du MI5. Les révélations ont été dispatchées dans 114 dossiers, qui ont tous disparu des bureaux du ministère de l’Intérieur.
“J’ai amené des enfants à des politiciens conservateurs”
Les révélations se succèdent très rapidement ces derniers jours, comme ce fut le cas au début de l’affaire Savile, avant que la stratégie d’étouffement ne fonctionne.
Dimanche, un autre whistleblower, un tireur d’alerte ancien militant du parti conservateur, a lâché une autre bombe. Il a expliqué qu’il était chargé de ramener des mineurs pour des partouzes organisées par des politiciens conservateurs.
Anthony Gilberthorpe explique qu’il l’a dit à Margaret Thatcher, il y a 25 ans, et qu’elle était parfaitement au courant de l’existence d’un réseau pédophile dans le parti conservateur.
Rappelons ici que Thatcher était une fidèle amie de Jimmy Savile, avec qui elle a passé pas moins de 11 réveillons du premier de l’an consécutifs, et qu’elle a fait Lord. Prime à la casserole ? Sûrement.
Toutefois, une star montante du parti conservateur a quand-même entendu Thatcher lui dire de calmer ses comportement sexuels s’il voulait grimper plus haut. En effet, il se disait un peu partout que ce politicien présent dans un ministère se tapait des mineurs. Quatre ans plus tard, en 1986, ce même politique était coincé par la police alors qu’il cherchait des gamins pour des rapports sexuels à la station de métro Victoria à Londres. Mais, bizarrement, il n’a pas été inquiété.
Selon Gilberthorpe, les partouzes avaient lieu dans un grand hôtel, et il fournissait les enfants à la demande d’un membre éminent du gouvernement de Thatcher. Les gamins, dont certains avaient une quinzaine d’années, étaient alcoolisés et drogués avant les partouzes. A l’époque, le sexe homosexuel avec des jeunes de moins de 21 ans était prohibé.
Gilberthorpe ajoute que l’un des politiciens conservateurs présent à ces partouzes est actuellement en exercice. Parmi les autres politiques présents, il y avait Keith Joseph, ex ministre de l’éducation et créateur d’un groupuscule ultralibéral appelé le Center for Policy Studies, à la botte des USA, qui a défendu la casse sociale totale de Thatcher (peut-être parce qu’ainsi, il aurait eu davantage de jeunes désœuvrés à mettre dans son lit ?), Rhodes Boyson, prêtre méthodiste lui aussi anobli et qui a toujours pris publiquement des positions fermement anti homosexuels.
Il faut dire que c’est une tradition chez les conservateurs arriérés que de se taper de jeunes éphèbes tout en prônant l’inverse pour le populo. Boyson était aussi un membre du Monday Club, un groupe très à droite du parti conservateur, dont plusieurs membres étaient des adeptes des partouzes à Elm Guest House (bordel pour pédo à Londres actif de 1978 à 1982, et dans lequel on prostituait des enfants venus des orphelinats du coin). On peut le citer : il est mort il y a 2 ans.
Il y avait eu des accusations selon lesquelles il battait des enfants, il y a bien longtemps. On disait qu’il était attiré par les enfants vulnérables.
Parmi les pédophiles cités par Gilberthorpe, on a aussi… le frère de la juge chargée d’investiguer sur les dossiers de réseaux pédophiles VIP étouffés, à savoir Michael Havers, qui, en tant que juge, a couvert ses amis pédophiles, comme Peter Hayman ou Geoffrey Prime. Havers a aussi étouffé l’enquête sur Elm Guest House, on comprend aujourd’hui pour quelle raison. C’est Thatcher qui l’avait nommé au poste d’Avocat général. Prime à la casserole ? Sûrement.
Un quatrième larron cité par Gilberthorpe est le Dr Alistair Smith, chef du parti conservateur en Ecosse lui aussi mort il y a deux ans. Il a fait partie de ceux qui ont mis Thatcher sur les rails. C’est aussi lui qui a demandé au jeune militant Gilberthorpe de ramener des ados pour les partouzes de ces Messieurs les moralisateurs, qui disaient au peuple de toujours plus se serre la ceinture alors qu’eux avaient le pantalon sur les chevilles lors de leurs soirées à vomir.
Ces Messieurs les politiciens conservateurs ne rechignaient pas non plus à se faire quelques lignes de coke.
Bien-sûr, tout cela se passait dans les années 70 et 80, ce serait impossible aujourd’hui, surtout que rien n’a été fait pour punir les pervers.
Des meurtres pour étouffer le scandale ?
L’étouffement de ces affaires est, en effet, le sport favori des autorités british. L’excellent blog Aangirfan pose ainsi la question des assassinats politiques destinés à protéger le réseau pédophile VIP et ses membres, afin qu’ils puissent continuer leurs compromissions.
Ainsi, en serait-il pour un certain Airey Neave, politicien proche de Thatcher qui avait demandé que les éléments corrompus du MI5 et du MI6 dégagent. Mais le 30 mars 1979, on a fait sauter sa voiture, et il semble que les coupables sont à chercher du côté de la CIA et des services anglais même si, comme toujours, on a accusé l’IRA. Un récent documentaire montre un Neave manipulateur et comploteur, mais en réalité c’est probablemen,t parce qu’il voulait faire sauter le système de chantage du MI5 et du MI6 sur des politiciens pédophiles qu’on l’a liquidé.
L’ambassadeur Anglais aux Pays-Bas, Richard Sykes, a été tué à LA Haye huit jours plus tôt, le 22 mars 1979. Là aussi, on a accusé l’IRA. Comme en France, en Italie ou en Belgique, quand on accusait l’extrême gauche d’avoir commis des attentats réalisés par l’extrême droite. Or, on sait que nombre de pédophiles Anglais avaient déjà fait des ponts à l’époque avec les réseaux pédophiles des Pays-Bas. On sait que des politiciens conservateurs Anglais allaient se taper des gosses aux Pays-bas, et même qu’ils ramenaient de jeunes Anglais avec eux dans leurs valises. ²
La même année, Lord Mountbatten , l’oncle du mari de la reine, pédophile et ancien nazi, meurt dans l’explosion de son bateau, alors qu’il s’y trouvait avec deux ou trois adolescentes. Devinez qui on a accusé de ces meurtres ? L’IRA bien-sûr[4]. Tellement pratique…
Or, on sait que Mountbatten se rendait au Kincora Boys Home, à Belfast. Il s’agit d’une foyer pour jeunes qui a été transformé en bordel pédophile par le MI5, qui y avait installé des caméras. Parmi les visiteurs, il y avait des loyalistes, des politiciens Anglais, des espions comme Anthony Blunt. Le scandale du Kincora Boys Home (étouffé) a éclaté en 1980.
De fait, en 1973, l’operation Clockwork Orange a été mise sur pied par le MI5 pour contrôler divers politiciens, comme Ted Heath, premier ministre pédophile adepte des orphelinats du pays de galles et grand ami de Jimmy Savile.
Mountbatten est aussi celui qui a introduit Jimmy Savile auprès de la famille royale, si bien que Savile est devenu un conseiller du prince Charles.
Méfiance des victimes
Ces derniers jours, les activistes qui veulent faire exploser le scandale ont aussi perdu la trace d’un témoin, qui était une victime d’un réseau pédophile puissant à l’orphelinat Beechwood à Nottingham[5]. Le 9 juillet vers 21h30 il envoyait un message disant que quelque chose s’était passé et qu’il en faisait pas confiance à la police. Les militants qui ont reçu le message l’ont tout de suite rappelé mais il n’a pas répondu et depuis personne n’a de nouvelles.
Ce témoin avait rapporté des abus sexuels et physiques graves dans un orphelinat. D’autres témoins ont parlé de corps d’enfants enterrés autour de l’orphelinat.
Manifestement, cette victime a été arrêtée par les flics et les militants craignent qu’on ne l’ait envoyé en asile psychiatrique. En outre, certaines victimes de cette affaire ont dit que la police les avait menacées et/ou harcelées.
Plusieurs dossiers (si pas tous) concernant les abus commis à Beechwood ont disparu, et le tribunal a refusé d’engager des poursuites bien qu’il ait offert 9.000£ aux victimes.
Autre élément que nous avons appris ce week-end : des députés étaient amateurs de partouzes au Dolphin Square, un gros bloc de luxueux appartements à Londres, dans lequel vivaient nombre d’agents des services secrets, de politiciens, de mafieux, et qui se trouve à deux pas de Westminster, le Parlement britannique. D’ailleurs, pas moins de 59 députés vivaient là à l’époque. L’endroit est des plus sulfureux, et on va y revenir assez vite.
Deux témoins sont venus voir le journal Exaro séparément, pour expliquer que quand ils étaient mineurs, ils ont été embarqués dans une série de partouzes au Dolphin Square, où on les a violés. Ces témoins ont pu identifier plusieurs VIP parmi leurs abuseurs.
L’une des victimes, “Nick”, dit qu’il a commencé à aller au Dolphin Square quand il n’avait que 11 ans, et il y serait allé une dizaine de fois en trois ans, vers 1980. A chaque fois, on le faisait boire, puis on le battait et on le violait. Il explique qu’on l’a violé alors qu’il avait la tête sous l’eau (ce qui rappelle cet enfant violé au Coral avec la tête dans un seau de merde, il en est mort, ou le jeune Jason Swift, étranglé pendant qu’on le sodomisait).
L’autre victime avait 13 ans quand il est allé au Dolphin Square. Un député l’a emmené à une “soirée de dîner” avec une douzaine de personnes au début des années 80. Après le dîner plusieurs personnes sont parties, mais un petit groupe d’hommes est resté et l’ont violé. Il a été à d’autres partouzes ailleurs qu’au Dolphin Square.
Ces deux témoins ont parlé aux policiers qui travaillent sur l’operation Fernbridge, lancée en 2013 pour travailler sur les pédophiles de l’establishment, à partir de l’affaire Elm Guest House. Mais, ils ne font aucune confiance à la police, si bien qu’ils ne sont pas rentrés dans les détails.
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On dirait bien que la parole est en train de se libérer de l’autre côté de la Manche. A force de coups de butoir, les victimes et quelques citoyens révoltés pourraient bien faire vaciller tout le système. L’été risque d’être chaud pour le pouvoir politique, mais aussi pour les victimes et ceux qui parlent, à qui on risque de mettre un maximum de bâtons dans les roues.
Peut-être qu’un jour, on en sera aussi en France, au point où les gens pourront prendre le risque de parler, car ils seront assez nombreux. Car en France aussi, beaucoup de victimes toujours pas reconnues sont forcées de se taire pour leur survie et celle de leurs proches.
[1] Finalement il a quand-même droit à une enquête lancée en mars 2014, suite à des accusations portées par 19 de ses victimes.
[2] Il explique avoir été recruté alors qu’il était enseignant, afin de donner des cours dans les prisons et d’obtenir des informations sur des personnalités. Il a suivi 14 mois d’entraînement afin de savoir recueillir ces infos pour le MI5 et le MI6, et surtout celles sur les comportements sexuels.
[3] Ce qui n’est pas sans rappeler la bande de la “yachting fraternity”, ces pédophiles VIP qui partaient en goguette jusqu’à Jersey, où Savile leur fournissait des enfants des orphelinats pour des balades/partouzes en mer.
[4] Toutefois, on sait aujourd’hui qu’une bonne partie des leaders de ‘lIRA étaient des agents travaillant à la solde de l’Angleterre. Il n’était donc pas difficile de manipuler des militants pour mener tel ou tel attentat.
[5] Il y a un an, une première victime a commencé à parler de ses six années de calvaire dans cet orphelinat, qui n’a fermé qu’en 2006.
Lire aussi :
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Source : Donde Vamos / Par Ceri, 13.07.2014