L’ambassadeur russe à l’ONU a accusé les terroristes d’al-Nosra d’avoir mené des attaques chimiques à la Ghouta. Le même jour, l’armée syrienne a découvert un laboratoire de fabrication d’armes chimiques, dans une zone reprise aux djihadistes.
La Russie a formellement accusé les combattants du Fatah al-Cham (ex-Front al-Nosra, branche locale d’al-Qaïda), opposés à Damas, d’avoir fait usage de gaz chimiques dans l’enclave de la Ghouta, près de la capitale syrienne.
Foyer de terroristes
«Selon les informations dont nous disposons, des militants d’al-Nosra ont utilisé une substance chlorée dans la Ghouta orientale, blessant 30 civils», a affirmé ce 12 mars l’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia.
#Damas annonce avoir retrouvé un laboratoire d’armes chimiques dans la #Ghouta
➡️ https://t.co/8lBMPDquvJ pic.twitter.com/lJPdc2RfRg— RT France (@RTenfrancais) 12 mars 2018
«La banlieue de Damas ne peut rester un foyer de terroristes [et] servir pour des attaques continuelles de la part de terroristes dans le but de compromettre la cessation des hostilités», a-t-il martelé. Le représentant russe a en outre rappelé que l’opération de reconquête militaire menée par l’armée syrienne ne violait en aucune manière les résolutions des Nations unies. Et en particulier la résolution 2401, votée le 24 février, sur l’instauration d’un cessez-le-feu humanitaire, autorisant toutefois de continuer le combat contre les groupes terroristes État islamique et al-Qaïda et les personnalités et entités leur étant associées.
Selon Vassili Nebenzia, les groupes armés antigouvernementaux continuent d’attaquer hôpitaux et structures civiles. «Depuis le vote de la résolution [2401], plus d’une centaine de personnes [civiles] sont mortes», a-t-il précisé.
Ce même jour, un laboratoire clandestin de fabrication d’armes chimiques a été retrouvé dans une zone de la Ghouta libérée des groupes djihadistes, par l’armée syrienne. Damas soupçonne les rebelles de vouloir mener des attaques chimiques pour l’en accuser.
Boucliers humains
Alors que l’armée syrienne a reconquis près de la moitié de la région de la Ghouta, mi-urbaine, mi-agricole, plusieurs éléments laissent penser que les combattants des groupes islamistes tentent de retenir les civils afin de s’en servir comme boucliers humains.
Le 23 février dernier, les groupes rebelles eux-mêmes avaient rejeté un plan d’évacuation des civils de la Ghouta, au motif qu’un déplacement de population constituait à leur yeux rien de moins qu’un «crime de guerre». Selon Vladimir Zolotoukhine, porte-parole du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, une partie de la population, piégée dans l’enclave de la Ghouta, tente de s’organiser afin de contrecarrer le blocus que leur imposent les groupes djihadistes. «Il existe des preuves que certains civils s’unissent en petits groupes et s’arment dans le but de briser le blocus des combattants afin de rejoindre les territoires contrôlés par le gouvernement», a-t-il déclaré le 2 mars aux journalistes. RT dispose du témoignage de deux enfants, qui rapportent qu’ils ont essuyé des tirs rebelles alors qu’il fuyaient de la Ghouta.
Tenue par le Fatah al-Cham (anciennement Front al-Nosra) et ses affiliés Tahrir al-Cham, Faylaq al-Rahmane (Légion du Tout miséricordieux), Jaïch al-Islam (L’Armée de l’islam), ainsi que le groupe rebelle salafiste Ahrar al-Cham al-Islamyya (Mouvement islamique des hommes libres du Cham), la Ghouta est le dernier bastion islamiste dans la région de Damas. Un territoire d’où les différents groupes armés effectuent des bombardements récurrents sur la capitale syrienne, faisant de nombreuses victimes civiles. L’armée syrienne a lancé le 18 février une offensive de grande envergure pour y mettre fin.
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Source : RT