Les murs du Bundestag auraient des oreilles. Selon l’office fédéral de la sécurité des technologies de l’information (BSI), les députés fédéraux devraient réfléchir à deux fois avant de dire à voix haute des secrets d’État entre les murs de la chambre basse du Parlement. Selon un rapport cité par l’hebdomadaire Spiegel, plusieurs bâtiments officiels devraient être auscultés sans attendre afin de savoir si les discussions qui se tiennent dans leurs salles de réunion ne peuvent pas être interceptées par des curieux aux mauvaises intentions. Le BSI devra décider, jeudi, de lancer ou non une enquête approfondie sur le sujet.
Les élus du peuple ont aujourd’hui à leur disposition des téléphones cryptés, mais la plupart d’entre eux préfèrent garder leurs portables conventionnels, qui sont plus simples à utiliser. Le contre-espionnage allemand se demande aujourd’hui si les discussions qui ont lieu sur des appareils vendus dans le commerce ne peuvent pas être écoutées par des services étrangers. Les lignes fixes dans le Bundestag pourraient aussi permettre de capter des entretiens supposés rester confidentiels. Cette affaire, qui rappelle les heures sombres de la guerre froide, pourrait faire croire à un accès de paranoïa des autorités fédérales, mais l’Allemagne a récemment appris, à ses dépens, qu’elle aurait dû se montrer plus vigilante surtout à l’égard de ses “amis” les plus proches.
La NSA aurait en effet espionné le portable d’Angela Merkel en personne. Et le quotidien Bild a récemment affirmé que l’agence américaine de renseignement continuerait d’écouter 320 responsables allemands, dont le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière. On comprend mieux l’alerte donnée par le BSI…
Source(s) : Le Point / Par FRÉDÉRIC THERIN, le 11.03.2014