Alerte : Julian Assange arrêté à Londres, l’Équateur a livré le fondateur de WikiLeaks

Le fondateur de WikiLeaks a été arrêté jeudi par la police britannique, à l'intérieur de l'ambassade d'Équateur où il était réfugié depuis près de sept ans. Le président équatorien Lenin Moreno a justifié cette décision par le non-respect de l'Australien de 47 ans, naturalisé équatorien en 2017, des règles régissant ses conditions d'asile.

Voilà six ans et 10 mois que vivait à l'ambassade de l'Équateur à Londres, au Royaume-Uni, établissement qui relevait de la souveraineté du pays sud-américain. Cet asile a pris fin jeudi avec l'arrestation du fondateur de WikiLeaks, paria des États-Unis depuis la fuite en 2010 de secrets militaires et de documents diplomatiques américains et qui restait sous le coup d'un mandat britannique. Le site Internet a rapidement accusé l'Équateur d'avoir “violé” le droit international” en “invitant” la police britannique au sein de l'ambassade.

Le président équatorien Lenin Moreno a assuré au contraire que son pays avait bien respecté le droit d'asile. Mais il a “décidé de manière souveraine de retirer l'asile diplomatique à Julian Assange pour avoir violé à plusieurs reprises les conventions internationales et le protocole de cohabitation“, a-t-il expliqué dans une diffusée jeudi sur . Le dirigeant a également évoqué “l'attitude discourtoise et agressive” de l'Australien de 47 ans, qui avait été naturalisé équatorien en 2017.

En octobre, un protocole qui durcissait ses conditions d'asile 

Avant d'arriver au pouvoir en mai 2017, le socialiste Lenin Moreno avait promis de respecter l'asile de Julian Assange, qui avait été accordé par le président sortant, Rafael Correa, dont Moreno a été le vice-président. Fraîchement élu, il assurait encore que le “hacker” pouvait rester dans son ambassade. Mais le dirigeant de 66 ans s'est montré depuis bien plus critique à l'égard de cet invité, l'accusant déjà plusieurs fois de ne pas respecter les règles régissant ses conditions d'asile. En janvier 2018, le gouvernement équatorien expliquait être à la recherche d'une “médiation” pour trouver un accord avec Londres sur la situation “insoutenable” de Julian Assange.

Cette situation faisait craindre depuis plusieurs mois aux défenseurs d'Assange une arrestation imminente, certains évoquant un dirigeant sous pression américaine. Rafael Correa, qui a depuis pris ses distances avec son successeur, a ainsi accusé jeudi le président de “plus grand traître de l'histoire latino-américaine”.

Depuis octobre, Quito avait encore durci le ton en appliquant au fondateur de WikiLeaks un protocole qui régule notamment ses visites et ses communications, et prévoyait aussi que son non-respect implique un retrait de l'asile. Ce sont ces points qui n'auraient pas été respectés, Lenin Moreno évoquant notamment des coups de téléphone passés par Julian Assange en dehors de ce cadre. L'an dernier, le gouvernement équatorien, déjà agacé par ses prises de position sur , avait également coupé l'Internet et les systèmes de communication de l'Australien – depuis partiellement rétablis.

Julian Assange extradé vers les États-Unis?

Julian Assange s'est réfugié dans l'ambassade en 2012 pour éviter d'être extradé vers la , où il était accusé de viol, un dossier depuis classé. L'enquête a été classée en mai 2017, au moment où le nouveau président équatorien entrait en fonction, mais l'Australien était toujours visé par un mandat de la britannique pour avoir enfreint son contrôle judiciaire avant de trouver refuge dans l'ambassade – il ne s'était pas présenté au tribunal londonien. Lui craint au final d'être extradé vers les États-Unis pour la révélation des milliers de documents confidentiels du département d'Etat et du .

Lenin Moreno a néanmoins précisé jeudi qu'il s'opposerait à l'extradition de son ressortissant vers un pays où il risque la peine de mort. Julian Assange est désormais en garde à vue dans un commissariat londonien et sera “présenté au tribunal de Westminster dès que possible”, a précisé Scotland Yard.

source : JDD

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