Affaire Karachi : Sarkozy devant la Cour de justice de la République ?

Affaire Karachi : Les juges en charge du volet financier de l'affaire ont aussi demandé à la CJR de se pencher sur les cas d'Edouard Balladur et François Léotard.

Les juges en charge du volet financier de l'affaire Karachi ont demandé la saisine de la Cour de de la République (CJR) pour enquêter sur l'ancien Premier ministre Edouard Balladur et son ministre de la Défense, François Léotard, a annoncé vendredi à l'AFP un avocat des parties civiles, Me Olivier Morice.

Dans cette ordonnance de dessaisissement de 170 pages, qui résume en partie le dossier, les juges préconisent l'audition de ces deux anciens ministres. Concernant , ex-ministre du Budget (1993-1995) du gouvernement Balladur, la position des juges est plus ambiguë. «Il apparaît cependant au vu des éléments receuillis par l'information qu'il appartient à la CJR d'entendre comme témoin assisté, en qualité de ministre du Budget», écrivent-ils dans l'ordonnance d'après une source judiciaire.

En clair, les juges ne disent pas que la CJR est obligée de l'entendre. Et quand bien même, la CJR, indépendante, est libre ou non de suivre la position des juges d'instruction. Mais ils admettent qu'ils sont, eux, incompétents pour lui poser des questions sur les contrats d'armement signés avec le et l', et qui sont aujourd'hui au cœur du dossier.

Dans cette enquête sur un éventuel financement illégal de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire ont pris jeudi deux ordonnances, a précisé Me Morice. Dans la première, les magistrats se dessaisissent au profit de la CJR, seule compétente pour enquêter et juger les délits ou crimes commis par des membres de gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.

Dans la seconde, ils refusent d'entendre eux-mêmes Sarkozy, comme le leur avait demandé Me Morice. «En refusant notre demande d'audition de Nicolas Sarkozy, les juges soulignent que des témoignages et des éléments recueillis dans l'information judiciaire nécessitent que la CJR puisse l'entendre comme témoin assisté», interprète Me Morice. «Cela démontre à l'évidence que Nicolas Sarkozy n'est nullement mis hors de cause dans le volet financier de l'attentat de Karachi», poursuit-il.

Le parquet de Paris doit désormais décider de transmettre, via le parquet général, le dossier au procureur général près la Cour de cassation, Jean-Claude Marin. Ce sera à lui de décider s'il faut transmettre la saisine à la commission des requêtes de la CJR, qui décidera d'une éventuelle enquête.

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Sources: Libération (par Violette Lazard) / AFP / Relayé par

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