L’Union européenne ne défend pas ses propres intérêts
Brusquement, le ton des médias a changé au matin du 14 août. Les chiffres de production de la France et de la zone euro pour le deuxième trimestre venaient de tomber : l’hypothèse d’une deuxième rechute économique a été prise en compte, la bienveillance qui protégeait la présidence française s’est muée en appréciation critique1. Le bataillon des journalistes stratosphérisés est redescendu sur terre, sinon pour partager le sort commun, du moins pour méditer sur la dureté des temps.
Pourtant, la personnalité majeure de la zone euro, aux côtés de la chancelière allemande, avait annoncé que la situation restait des plus médiocres. Mario Draghi, le président de la BCE, répète en effet depuis des mois que la reprise n’est pas ce qu’on voudrait qu’elle soit. Aucun des ressorts habituels de la croissance n’est à l’œuvre dans l’ensemble de la zone : la consommation, soutenue en Allemagne, reste faible partout ailleurs ; l’investissement est médiocre ou en recul partout, y compris en Allemagne ; les exportations n’avancent pas de façon notable, sauf encore en Allemagne.
[…]- En témoignent les commentaires qui ont accompagné l’intervention de François Hollande du 14 juillet 2014 ↩
- « Une Europe trop faible dans un euro trop fort », Causeur de février 2014 ↩
- Avec l’Angleterre depuis ce printemps. Il faudra revenir sur les raisons de la récente prospérité anglaise ↩
- 1 500 milliards d’euros ont été transférés de l’Ouest vers l’Est ↩
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Source : Causeur, le 26.09.2014
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