Les époux Yves Lévy, directeur de l’Inserm, et Agnès Buzyn, ministre de la Santé, au dîner de la mode Sidaction, le 26 janvier, au pavillon d’Armenonville, à Paris. Photo Thomas SAMSON. AFP
Les autorités n’ont pas tranché. Le mari de la ministre de la Santé reste en poste. Et va assurer l’intérim à la tête du plus grand organisme de recherche médical. Jusqu’à quand?
Allait-il accomplir un nouveau mandat à la tête de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)? Le professeur Yves Lévy avait demandé sa reconduction, mais bon nombre d’observateurs s’étonnaient que le mari de la ministre la santé, Agnès Buzyn, puisse continuer à ce poste clé, vu le nombre important de dossiers dépendant de la santé, donc de sa femme. Il va finalement se succéder à lui-même. Par intérim.
Il y a un an, quand Agnès Buzyn avait été nommée au gouvernement, elle avait, pour d’évidents liens d’intérêts, alors demandé à être déchargé de la tutelle de l’Inserm, mais aujourd’hui, la situation est différente. Beaucoup d’observateurs la qualifiant même d’intenable. «Vous vous imaginez vous présenter à l’Inserm contre le mari de la ministre», ironisait récemment un directeur de chercheur de l’institut. Tout paraissait bloqué. Yves Lévy, personnalité de plus très clivante, ne voulait manifestement pas abandonner son poste. Et il a fait, de nouveau, acte de candidature. A Matignon comme à l’Elysée, silence radio. On ne voulait pas, semble-t-il, froisser la ministre de la Santé chargée il est vrai de très lourds dossiers, même si certains s’inquiétaient des risques de déstabilisation pour celle-ci.
Finalement, alors que le mandat actuel d’Yves Levy s’est arrêté le 11 juin, rien n’a été… décidé. «Par arrêté du Premier ministre et de la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en date du 11 juin 2018, M. Yves Lévy est chargé d’exercer par intérim les fonctions de président de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Il reçoit l’ensemble des attributions inhérentes à cette fonction». En clair, on repousse le choix. Et on attend. Une non-décision qui peut prêter à sourire. Est-ce pour finalement reconduire en catimini Yves Lévy? Ou bien attend-on l’arrivée d’un candidat idéal? Le feuilleton n’est donc pas fini.