YouTube s’engage à censurer les vidéos négationnistes ou faisant l’apologie du nazisme

Le service de vidéos de YouTube a annoncé un renforcement de ses règles d’utilisation.

Les vidéos qui « promeuvent ou glorifient l’idéologie nazie, qui est intrinsèquement discriminante », et celles qui « nient l’existence d’évènements violents bien documentés, comme l’Holocauste ou la fusillade de Sandy Hook », seront désormais totalement interdites sur YouTube, a annoncé la plate-forme de vidéos en ligne ce 5 juin.

Ce changement des règles d’utilisation de la plate-forme, annoncé sur le blog de YouTube, fait partie d’un changement plus large qui prohibe désormais la publication de « toute vidéo affirmant qu’un groupe d’êtres humains est supérieur à un autre pour justifier les discriminations, la ségrégation ou l’exclusion sur des bases comme l’âge, le genre, la race, la caste, la religion, l’orientation sexuelle ou le statut de vétéran », écrit YouTube.

En pratique, YouTube supprimait déjà une partie des vidéos faisant l’apologie du nazisme, au titre de l’incitation à la haine, et a procédé à la suppression de vidéos conspirationnistes sur la fusillade de Sandy Hook, pour incitation au harcèlement des survivants et de leurs familles. Mais il est encore aisé de trouver sur la plate-forme des vidéos de chants à la gloire des Waffen-SS, ou encore niant l’existence des chambres à gaz dans les camps de concentration.

Expérimentations sur les recommandations

Cette évolution des règles se doublera, selon YouTube, de la poursuite d’un programme-pilote visant à réduire la diffusion des vidéos « flirtant avec les règles ou contenant des informations fausses et potentiellement dangereuses, comme celles qui promeuvent de prétendus remèdes miracles ou affirmant que la Terre est plate ».

Depuis le début de l’année, YouTube dit avoir mis en place des changements de son algorithme de recommandation aux Etats-Unis qui ont permis de « réduire le nombre de vues qu’obtiennent ces vidéos via nos outils de recommandation de 50 % ». Le système devrait être étendu à d’autres pays d’ici la fin de l’année.

Régulièrement montrée du doigt pour des manquements à ses propres politiques de modération ou pour la promotion qu’elle offre à des théories conspirationnistes, la plate-forme de Google a multiplié ces derniers mois les expérimentations et les évolutions de ses règles. En mars, après l’attentat de Christchurch (Nouvelle-Zélande), Facebook avait également revu ses règles de modération pour les idéologies suprémacistes, en élargissant largement la liste de ses interdictions.

Source : Le Monde

Facebook interdit les discours nationalistes blancs et séparatistes blancs

Le réseau social avait déjà interdit le suprémacisme blanc sur sa plate-forme. Critiqué par des associations, il s’est finalement résolu à étendre son interdiction.

Publié le 27 mars 2019 à 18h50

Les contenus faisant l’apologie du nationalisme blanc ou du séparatisme blanc sont désormais interdits sur Facebook et Instagram (qui lui appartient). L’entreprise l’a annoncé mercredi 27 mars au site Motherboard, après avoir, dit-elle, échangé avec une vingtaine d’experts à ces sujets – associations, chercheurs, etc.

Le réseau social aux 2,3 milliards d’utilisateurs actifs interdisait déjà les discours suprémacistes blancs. Les définitions des trois sont sensiblement différentes :

  • Les suprémacistes blancs pensent que les Blancs sont supérieurs aux autres.
  • Les séparatistes blancs pensent que les Blancs devraient vivre dans un Etat qui leur serait exclusivement réservé.
  • Les nationalistes blancs, quant à eux, défendent au sein d’un Etat les intérêts des Blancs qui, selon eux, doivent dominer les autres.

« Pas de différences sérieuses »

L’an dernier, Motherboard avait obtenu des documents internes à Facebook montrant que l’entreprise autorisait les discours nationalistes blancs et séparatistes blancs « en tant qu’idéologies ». Le réseau social y indiquait que le nationalisme blanc « ne semble pas toujours associé au racisme (du moins pas explicitement) ».

La révélation de ces documents avait indigné des associations américaines de défense des droits civiques et des spécialistes de l’extrémisme, qui avaient souligné que les trois étaient intimemement liés. Un avis auquel s’est finalement rangé Facebook, a expliqué Brian Fishman, son responsable de l’antiterrorisme, à Motherboard :

« Nous avons estimé que les points communs entre le nationalisme blanc, le séparatisme blanc et le suprémacisme blanc sont tellement importants qu’il est impossible de les distinguer sérieusement. Et ce, parce que le langage et la réthorique utilisés et l’idéologie qu’ils représentent se chevauchent tellement qu’on ne peut pas les distinguer. »

Facebook avait resserré la vis contre le suprémacisme blanc après le rassemblement néonazi de Charlottesville en août 2017, qui avait notamment été organisé sur la plate-forme. Cette nouvelle annonce intervient quelques jours après l’assassinat de 50 personnes dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, par un suprémaciste blanc, qui avait diffusé son massacre en direct sur Facebook.

Source : Le Monde

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