Chaque année dans le monde, 330.000 enfants contractent le VIH par leur mère pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement. Cette découverte, par une équipe de la Duke University, d’une protéine présente dans le lait maternel, capable de protéger les bébés de l’infection à VIH, constitue une alternative majeure de prévention de la transmission mère-enfant (PTME). Présentée dans l’édition du 21 octobre des Actes de l’Académie des sciences américaine (PNAS), elle apporte aussi une explication possible de la transmission non systématique du virus aux nourrissons nés de mères infectées par le VIH.
La protéine, appelée Ténascine-C ou TNC (Visuel ci-contre), avait déjà été reconnue pour son rôle dans la cicatrisation de la plaie et la réparation des tissus et aussi pour son implication dans le développement du fœtus, mais pas encore pour ses propriétés antimicrobiennes. Cette découverte de l’effet inhibiteur du VIH de cette protéine du lait maternel pourrait conduire à de nouvelles stratégies potentielles de prévention du VIH.
Les chercheurs décrivent ici comment TNC se lie et neutralise le VIH, protégeant ainsi les nourrissons exposés qui pourraient être infectés par exposition au virus. Ils rappellent le grand défi de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) avec seulement 60% des mères infectées ayant accès au traitement s de prévention. Le Pr Sallie Permar, professeur adjoint de pédiatrie, d’immunologie, de génétique moléculaire et de microbiologie à la Duke rappelle ainsi la nécessité d’alternatives de PTME à la thérapie antirétrovirale (TARV). Alors que le lait maternel est déjà reconnu pour ses qualités protectrices, l’équipe de la Duke montre, sur des échantillons de lait de femmes non infectées, la capacité du lait à neutraliser l’activité de souches de VIH puis ramène cet effet à une seule protéine, la Ténascine-C.
Leur analyse décrit comment TNC bloque l’entrée du virus en se liant spécifiquement à l’enveloppe du VIH.
TNC apporte une large protection contre l’infection : Les chercheurs pensent que TNC s’allie avec d’autres facteurs anti-VIH mais que compte-tenu de son efficacité propre et son activité à large spectre contre le VIH, elle pourrait être la base d’une nouvelle thérapie de prévention du VIH pour les nourrissons avant l’allaitement. C’est de plus un composé naturel, qui ne risque pas d’entraîner le développement de résistance du virus.
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Source(s): santelog / PNAS, le 04.11.2013 / Relayé par Meta TV )