Un lobby israélo-américain a financé François Hollande pour battre Martine Aubry

Un homme d’affaires américain dévoué à la cause sioniste affirme que François Hollande avait reçu de l’argent via son organisation lors des primaires socialistes de 2011.

Le 4 décembre 2013, le site d’un hebdomadaire de la communauté juive californienne, dénommé The Jewish Journal, a publié un article détonnant -et jusqu’alors passé inaperçu- à propos de l’activisme pro-israélien en France.

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Intitulé “Pouvoir juif (sic) and French concerns over the nuclear deal”, le papier de Rob Eshman postule l’idée suivante: la position intransigeante de Paris envers Téhéran -sur la question nucléaire- s’expliquerait partiellement par le lobbying efficace et discrètement pratiqué par ELNET (European Leadership Network), une organisation sioniste fondée en 2007. Son président et cofondateur, Larry Hochberg, est un entrepreneur américain qui, après avoir fait fortune dans le commerce des jouets et des vêtements sportifs, s’est investi dans la cause pro-israélienne en rejoignant l’AIPAC (groupe de pression auprès des parlementaires) et en dirigeant l’association des amis des forces de défense d’Israël” (FIDF). Comme il le confia lors d’un entretien antérieur, sa prise de conscience envers le sort du “peuple juif” daterait de la guerre des Six-Jours de 1967.

Larry Hochberg, à droite de l'image, lors d'un dîner annuel du FIDF
Larry Hochberg, à droite de l’image, lors d’un dîner annuel du FIDF

Interrogé par The Jewish Journal, Larry Hochberg se vanta ainsi, sans vouloir donner des détails spécifiques, d’avoir influencé -avec succès- des dirigeants européens et notamment français. Il expliqua que la position française sur l’Iran, largement alignée sur celle de Tel Aviv, n’était “pas accidentelle”: selon lui, elle trouvait son origine dans la proximité cultivée par ELNET-France (fondée en 2010) avec l’Élysée.

Après avoir relaté le mode de financement des antennes européennes d’ELNET (500 000 dollars destinés aux programmes “éducatifs”, le reste collecté sur place auprès des “contributeurs” locaux) et estimé à 1,5 million de dollars l’ensemble de la somme annuelle collectée par des donateurs pro-israéliens à destination des candidats en France, Larry Hochberg confia incidemment un exemple inattendu, rapporté de la sorte par son interviewer: 

Les donateurs pro-israéliens ont donné un tiers de l’argent pour aider Hollande à battre Martine Aubry lors des primaires.

Aubry ? Il est vrai que la maire de Lille et rivale de François Hollande au second tour des primaires avait alors mauvaise presse auprès des faiseurs d’opinion pro-israéliens. À l’inverse, Hollande bénéficiait, depuis plusieurs années, d’une image relativement favorable aux yeux de la mouvance sioniste hexagonale.

Lobbying dans l’ombre

Pour démontrer l’influence de son organisation auprès du chef de l’État, Hochberg précisa également que le directeur exécutif d’ELNET-France, dénommé Arié Bensemhoun, avait accompagné Hollande lors de sa visite officielle en Israël, en novembre dernier. Un séjour au cours duquel le Président français s’était déclaré “prêt à entonner un chant d’amour pour Israël et pour ses dirigeants” comme l’avait révélé Panamza.

Hochberg et Bensemhoun font également tandem pour expliquer leur volonté de rapprocher l’État hébreu et l’Union européenne comme en témoigne cette interview croisée des deux hommes, réalisée en juin 2012.

Ex-candidat malheureux à la présidence du CRIF, le dentiste toulousain Arié Bensemhoun avait songé, dès 2010, à “s’inspirer des méthodes” de l’AIPAC comme il confia à ses camarades lors d’un entretien interne. Au lendemain de la mort de l’ex-Premier ministre israélien Ariel Sharon, l’homme avait également exprimé en des termes méprisants sa vision de la société palestinienne.
 

Il convient ici de souligner que Roger Cukierman, président du CRIF, est également membre du conseil d’administration d’ELNET-France comme en témoigne l’en-tête d’une lettre officielle que s’est procuré Panamza.

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Qu’en est-il des fonds collectés par François Hollande en 2011? Une enquête du Parisien, publiée fin 2012 et consacrée au financement des primaires socialistes, soulignait leur relative opacité. Voici ce que rapporta également le Lab d’Europe 1 à propos de François Hollande :

“Il est le seul à avoir respecté la règle initiale du PS : 50 000€ de dotation. Normal, celui qui allait devenir chef de l’Etat quelques mois plus tard n’a pas eu besoin de coup de pouce de Solférino, fort qu’il était d’un important réseau de récolte de dons. François Hollande a fait une campagne des primaires très dépensière pour un budget total largement supérieur à celui de ses concurrents : 730 000 euros”.

ELNET (également co-dirigée par Raanan Eliaz, un ancien collaborateur d’Ariel Sharon) peut-elle encore avoir une influence sur les prochaines échéances électorales de l’Hexagone ? Rappelons ici un fait important: la loi du 11 octobre 2013 -relative à la transparence de la vie publique- fixe à 7500 euros par personne, par parti et par an le montant maximum d’un don.

Il n’est pas exclu que des donateurs pro-israéliens, réunis ou fédérés via ELNET-France, puissent, sur le modèle américain de l’AIPAC cher à Bensemhoun, tenter de donner un coup de pouce aux candidats des prochaines élections (surtout européennes) en échange d’un engagement public envers l’État hébreu. En juin 2013, ELNET-France avait déjà organisé le discret voyage en Israël et dans les Territoires palestiniens d’élus Europe Écologie-Les Verts.

En toute logique, le Parti socialiste est aussi dans leur ligne de mire: ceci pourrait expliquer la présence d’Arié Bensemhoun aux côtés de Manuel Valls, hier soir au dîner du CRIF Midi-Pyrénées.

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Si la participation du Toulousain semble évidente, il n’en va pas de même pour celle de Pierre Dassas, président d’ELNET-France: l’homme aux cheveux blancs est visible sur cette photographie capturée hier soir (deuxième rangée, à gauche de l’image). Bensemhoun apparaît, quant à lui, à la droite de Valls.

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Pierre Dassas est cet homme particulièrement discret qui a organisé -en avril 2012- le Congrès des amis d’Israël”, soirée de célébration de l’État hébreu dans laquelle l’auteur de ces lignes s’était glissé. Le but de l’évènement : faire signer aux élus présents (parmi lesquels Manuel Valls, alors député-maire d’Évry) la “Charte des amis d’Israël”, un document ultra-sioniste si l’on en juge par le ton lyrique de son texte.

Nulle surprise quand on sait que l’un des conseillers d’ELNET, dénommé Steven Rosen, est connu outre-Atlantique pour avoir été soupçonné par les autorités fédérales d’avoir espionné les coulisses du pouvoir américain au profit d’Israël.

Manuel Valls, un ministre en charge des cultes qui a déclaré son “engagement absolu pour Israël”, n’a pas incommodé ses hôtes, hier soir à Toulouse. Son discours, consultable sur le site de la préfecture de Haute-Garonne, témoigne, si besoin est, de son rapport singulier aux représentants de la communauté juive et/ou sioniste. Sortant du cadre de son texte, l’homme a également tenu, une nouvelle fois, à rendre hommage à la mémoire d’Ilan Halimi, victime du “gang des barbares” tout en passant sous silence le calvaire parallèle de Saïd Bourarach, victime -en 2010- d’extrémistes juifs toujours impunis à ce jour (Panamza reviendra prochainement sur le dernier rebondissement judiciaire et ambïgu de l’affaire).

Omerta

À ce stade, vous pourriez vous interroger: comment se fait-il que les grands médias de la presse écrite et audiovisuelle ne nous aient jamais relaté -en détail- l’existence et les activités d’ELNET en France depuis 2010? Hormis la paresse intellectuelle des uns et l’indifférence des autres, une troisième explication peut être avancée: la compromission. De nombreux journalistes ont participé à des voyages en Israël qui ont été financés par ELNET. Ainsi, en décembre 2012 et novembre 2013, le lobby sioniste a convié Alain Frachon (Le Monde), Christine Ockrent (France Culture), Jean-Dominique Merchet (Marianne) et bien d’autres titulaires de la carte de presse (Le Figaro, Libération, Le Nouvel Observateur, Le Point, L’Express, RFI, BFM TV) à venir -sur place- découvrir les enjeux stratégiques du régime israélien (Iran, Hezbollah, Syrie). Il en va de même auprès de chercheurs universitaires: Gilles Kepel, Thèrese Delpech, Justin Vaïsse et Bruno Tertrais collaborent ainsi aux journées du dialogue stratégique France-Israël” co-organisées (en partenariat avec le ministère de la Défense) par ELNET.

Bref: contrairement aux apparences, le CRIF ne constitue pas nécessairement le seul bras armé du lobby pro-israélien en France. Discrètement, un nouveau venu dénommé ELNET ambitionne d’influencer la donne du jeu politique.

À vous, cher lecteur, de déjouer l’omerta des grands médias à ce sujet et de faire passer l’info.

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Source(s) : Panamza / Par Hicham HAMZA, le 28.02.2014

2 réflexions sur “Un lobby israélo-américain a financé François Hollande pour battre Martine Aubry”

  1. Il est normale de comprendre, Que l’état faiblare magouilleur de 1ère, Créait pas le “pôle anti-mafia”;

    De toute façon, Cette influence autour de l’état “FRANçAIS”, N’ait rendu possible, Que par la façon dont fonctionne l’institution publique, Mais ça changera et tous revêtu d’une fonction de pouvoir aura failli de près comme de loin à quelconque influence, En sera puni par sont ayant “Peuple Souverain de France”.

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