Un essai en champ avec des peupliers génétiquement modifiés autorisé

La ministre fédérale de la santé publique Laurette Onkelinx et le Secrétaire d'État à l'environnement Melchior Wathelet ont donné jeudi 5 décembre leur autorisation sous conditions spécifiques pour un essai en champ avec des peupliers génétiquement modifiés, selon la décision publiée sur le site internet du SPF Santé publique.

La demande d'essai en champ a été introduite par l'Institut flamand de Biotechnologie (VIB). L'essai aura lieu en Flandre, à la limitte de Wetteren et Melle, sur une superficie qui ne sera pas plus grande que 20 ares. L'autorisation a été donnée pour sept ans. L'essai en plein champ doit montrer si ces peupliers génétiquement modifiés produisent une "biomasse" susceptible d'être transformée de manière beaucoup plus efficace en "glucose".

L'autorisation a été prise sur base notamment des résultats d'une enquête publique et d'un avis du Conseil Consultatif de Biosécurité. Ce dernier a remis un avis favorable mais conditionnel le 2 octobre dernier.

Selon le conseil, les risques pour l'environnement et pour la santé humaine sont "négligeables" lorsque l'essai en champ remplit les conditions fixées.

La ministre de la Santé publique et le secrétaire d'État à l'Environnement ont finalement lié leur autorisation à 15 conditions par lesquelles un encadrement très strict de l'essai en champ est garanti. Ainsi, afin d'éliminer tout risque potentiel pendant toute la durée de l'essai, les conditions émises par le Conseil Consultatif de Biosécurité doivent être respectées ainsi que des conditions supplémentaires relatives notamment au rapportage, à la fourniture d'échantillons de contrôle et au monitoring. Le service d'Inspection du SPF sera vigilant au strict respect de ces conditions.

"Cet avis a mené à une regrettable controverse sur la procédure du Conseil Consultatif", relève le SPF Santé publique. Le Conseil, dont la composition vient d'être renouvelée, est appelé à "plus de clarté" dans son nouveau Règlement d'ordre intérieur afin de garantir un "bon fonctionnement" et une pleine "transparence" à l'avenir.

Évoquant ces dysfonctionnements, l'association Nature et Progrès condamne vendredi des "votes faussés" au sein du Conseil. Selon elle, ils se sont déroulés sans réunion, sans débat, avec le vote favorable d'une minorité de représentants. Nature et Progrès dénonce également la composition du Conseil dont certains membres exercent une activité professionnelle dans le domaine des OGM et avaient un "intérêt personnel" à faire aboutir le projet.

Sur le fond, l'organisation regrette la décision qui vise à promouvoir les agro-carburants dont "la fabrication et l'utilisation ne font pas partie de l'avenir de notre environnement".

Les risques liés à cet essaie ne seront pas négligeables mais présentent des "dangers pour la santé et l'environnement", estime-t-elle.

____________________________________________________________

Source(s): RTBF / Belga, le 06.12.2013 / Relayé par Meta TV )

Laisser un commentaire

Retour en haut