Une équipe scientifique sud-coréenne a inventé un système ingénieux nommé WMAT (Water Motion Active Transducer). Il peut générer de l’électricité à partir de l’écoulement de l’eau. Ce n’est pas une turbine comme nous pouvons en voir dans les barrages, nous sommes ici sur des débits bien plus faibles. Cette technologie pourrait générer un courant électrique à partir de l’eau des toilettes par exemple.
Ce générateur repose tout simplement sur le principe de triboélectricité. Ce phénomène permet de créer l’électricité statique par friction comme ce que font les enfants en frottant un ballon de baudruche sur un pull en laine puis le place au niveau des cheveux qui sont alors « attirés » par celui-ci.
L’appareil en question est constitué de deux électrodes placées perpendiculairement par rapport au mouvement de l’eau, lesquelles sont reliées par un circuit électrique. Elles sont recouvertes d’un polymère anionique. Il s’agit d’un matériau organique composé de longues chaînes d’un même groupe d’atomes et qui possède une polarité négative. Le tout se trouve sous une couche hydrophobe afin que l’eau coule aisément. Tout cela est bien beau, mais comment il fonctionne ?
Lorsque qu’une goutte d’eau arrive sur le WMAT, elle se charge positivement suite au contact avec le PVP chargé négativement. Arrivée au niveau de la première électrode, la polarité négative du polymère, renforcée par l’interaction électrostatique de la goutte d’eau, crée un transfert d’électrons de la première électrode vers la deuxième. Il y a ainsi apparition de charges positives dans la première électrode ce qui permet de maintenir la neutralité électrique. Lorsque l’a goutte d’eau arrive sur la deuxième électrode, le même processus a lieu, mais en sens inverse, avec un courant électrique qui va donc de la deuxième à la première.
On a donc un générateur de courant alternatif puisque le courant électrique circule en alternance dans des sens opposés. Pour un fonctionnement optimal, l’appareil doit être disposé face à l’écoulement de l’eau avec une inclinaison de 45°. Les scientifiques ont pour l’instant réussi à alimenter une LED grâce à leur prototype. Si ce projet abouti, en pensant à toute l’eau en mouvement que nous utilisons au quotidien, nous pourrons le disposer dans un grand nombre d’endroits tels que les toilettes.
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Source(s) : Publishing / Science et Avenir / Citizenpost / Par Karl Perché, le 25.05.2014