L'Express est en mesure de révéler que Me Thierry Herzog et Gilbert Azibert, magistrat de la Cour de cassation, sont au coeur d'une information judiciaire ouverte "contre X" pour "trafic d'influence", qui concerne également l'ex-président de la République.
L'affaire est embarrassante pour Nicolas Sarkozy. Selon nos informations, une enquête "contre X" pour "trafic d'influence" est actuellement en cours, à Paris, sous la conduite de la juge Patricia Simon, et vise à décrypter les relations que l'ancien président de la République et son avocat, Me Thierry Herzog, entretiennent avec un haut magistrat, Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de Cassation. L'Express est en mesure de révéler que des perquisitions ont été menées, mardi 4 mars, à Paris et sur la côte d'Azur, aux domiciles et dans les locaux professionnels de MM. Azibert et Herzog.
La justice, dont les investigations ont débuté le 26 février, cherche semble-t-il à savoir si Nicolas Sarkozy et Me Herzog ont tenté de s'assurer en toute discrétion le soutien de ce magistrat alors que la Cour s'apprête à rendre, le 11 mars, un arrêt très attendu. Cette décision de justice concerne notamment les agendas de l'ex-président, saisis dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Bettencourt. Nicolas Sarkozy souhaite que ces documents lui soient restitués et qu'ils ne puissent plus être utilisés par la justice, ni dans le dossier Bettencourt, ni dans l'affaire Tapie-Crédit lyonnais, toujours en cours d'instruction.
Ces agendas, dont L'Express avait révélé en partie le contenu le 27 février 2013, font état de centaines de rendez-vous publics et privés du président, et sont susceptibles d'éclairer le calendrier de certaines discussions. Le juge bordelais Jean-Michel Gentil, en charge du dossier Bettencourt, en avait envoyé quelques pages à ses collègues en charge de l'affaire Tapie.
Des investigations poussées
Me Herzog et son client ont-ils "négocié" quoi que ce soit avec Gilbert Azibert? Les perquisitions de mercredi, effectuées sous le contrôle de magistrats du nouveau parquet national financier, ne prouvent en rien la culpabilité des trois hommes, mais elles laissent supposer que les enquêteurs ont suffisamment d'éléments pour engager des investigations poussées, avec toutes les répercussions politiques et médiatiques que cela implique.
Sollicités à plusieurs reprises ce mercredi matin par L'Express, Me Thierry Herzog et Gilbert Azibert n'ont pu être joints.
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Source: L'Express