Dans une interview sur King World News, James Turk a déclaré : « Tout l’or de l’Allemagne a disparu, car il a été « prêté » sur le marché. C’est à dire que les coffres contenant de l’or de l’Allemagne ont fini d’être vidées en 2001, à cause des activités de « leasing » de la Bundesbank.
Les Allemands en ont prêté plus de la moitié, et l’autre moitié a éventuellement été prêtée sur le marché, ainsi qu’au travers d’échanges (swaps) compliqués avec les USA. Mais la réalité est que, depuis 2001, cet or allemand a disparu. Ce qui veut dire que tout l’or de l’Allemagne, supposément entreposé dans des coffres… tout cet or n’y est pas, il a été « prêté » sur le marché.
Il n’est pas certain que cet or prêté soit revenu dans ces coffres, c’est à dire que ces coffres, qui sont supposées contenir l’or de l’Allemagne, sont peut-être encore vides. »
Ce qui est incroyable, c’est qu’il y a 11 ans, James Turk avait déjà diagnostiqué le problème de l’or manquant. Voici son essai de 2001, intitulé Behind Closed Doors (Derrière les portes closes), dans lequel il expose ses allégations au sujet de l’or de l’Allemagne manquant :
James Turk 2001
En décembre dernier, dans “The Smoking Gun”, j’ai apporté des preuves substantielles que l’Exchange Stabilization Fund (ESF) intervenait sur le marché de l’or. À partir de rapports préparés par la Réserve fédérale, j’ai démontré que le poids de l’or faisant partie des actifs de la Réserve avait changé, et que ces changements, dont certains sont significatifs, découlent d’activités du ESF. Ces rapports de la Réserve fédérale démontrent de façon concluante que le ESF est intervenu sur le marché de l’or depuis au moins 1996.
Malgré le fait que ces rapports de la Réserve démontrent que le ESF est impliqué « jusqu’aux oreilles » sur le marché de l’or, de nombreuses personnes demeurent sceptiques. Je ne sais pas pourquoi. Il est bon de noter que plusieurs de ces sceptiques obstinés, qui nient l’implication du gouvernement sur le marché de l’or, ne vivent pas aux USA, et ils ont peu ou pas d’expérience ou de compréhension du fonctionnement du gouvernement américain. Mais même les Américains ont de la difficulté à accepter que le gouvernement intervienne sur le marché de l’or. Quoique, de façon ironique, ils sont prêts à admettre que le gouvernement intervient sur les marchés de la dette, des monnaies fiduciaires étrangères et même, selon de plus en plus de gens, sur la Bourse. Il est donc très étonnant qu’ils ne concèdent pas l’implication du ESF sur le marché de l’or.
Plusieurs sont sceptiques parce qu’ils n’ont pas pris le temps de lire les rapports de la Réserve fédérale eux-mêmes. Peut-être est-il plus facile d’accepter les paroles d’un bureaucrate gouvernemental qui nie l’implication du ESF sur le marché de l’or que de chercher et découvrir la vérité, qui sait ? Ou encore ne veulent-ils pas croire que leur gouvernement leur ment quand des porte-parole du Trésor nient les uns après les autres l’implication du ESF sur le marché de l’or ? Je ne sais pas. Ou peut-être pensent-ils que les élus travaillent pour le peuple américain, plutôt que pour certains intérêts, derrière les portes closes… Ne serait-il pas rafraîchissant de pouvoir jeter un coup d’oeil derrières ces portes closes et y entendre ce qui s’y dit vraiment ?
En réalité, peu de choses émergent de ces réunions secrètes, et les minutes et les transcriptions de ces réunions qui sont disponibles au public sont « éditées » de leurs « bonnes parties », i.e. les déclarations révélatrices. Mais qu’arriverait-il si quelqu’un oubliait d’éditer ces « bonnes parties » ? Ce serait fantastique, n’est-ce pas ? Et bien, asseyez-vous, prenez une grande inspiration, et lisez avec attention ce qui suit.
Il y a quelques semaines, Reg Howe m’a contacté pour me demander mon opinion sur quelque chose qu’il avait découvert. Il voulait une « deuxième opinion » sur sa découverte, de même manière que je voulais une « deuxième opinion » après être tombé sur les rapports de la Réserve fédérale qui démontraient les activités du ESF sur le marché de l’or.
Quand j’ai lu ce que Reg me montra, j’ai été très étonné. Mais, en même temps, ce que je lisais et ce qui était arrivé était clair pour moi : quelqu’un avait laissé une transcription du Federal Reserve Open Market Committee sortir sans les corrections en rouge habituelles… quelqu’un a oublié d’éditer quelques phrases révélatrices des activités du ESF sur le marché de l’or. Ce qui suit est une transcription de la réunion du 31 janvier 1995 :
M. Mattingly : Il est assez clair que les opérations du ESF sont autorisées. Je ne crois pas qu’il y ait de problème légal en termes d’autorité. Les statuts du ESF sont écrits de façon assez floue pour des mots comme « crédit » — ils ont couvert des choses comme les échanges (swaps) d’or – et cela confère une large autorité. ( L’emphase est de James Turk)
Prenez la peine de relire la phrase ci-dessus, et de la relire trois ou quatre fois. Cette affirmation, qui a échappé à l’éditeur du secrétariat du FOMC, confirme ce que nous savions déjà, et que le gouvernement US a toujours refusé d’admettre, à savoir que le ESF est impliqué dans le marché de l’or. En fait, l’autorité du ESF est tellement large qu’elle a couvert des choses comme les « swaps » d’or. En d’autres mots, l’autorité du ESF est tellement large que l’on s’en est servi pour autoriser ces « gold swaps ».
Mais, avant d’explorer d’avantage cette déclaration, nous avons besoin de plus de renseignements sur la façon dont ces choses se passent.
Les séances de chaque réunion du FOMC sont enregistrées. Ces enregistrements sont alors transcrits, et la Réserve fédérale les rend publics après cinq ans. Donc, les transcriptions des réunions de 1995 ont été rendues publiques plus tôt cette année et, les ayant déjà parcourues, je peux vous dire honnêtement que ces transcriptions ne sont pas que hautement informatives, mais qu’elles sont également le reflet fidèle de ce qui se passe derrière les portes closes. Voici ce que la Réserve fédérale elle-même dit au sujet des transcriptions du FOMC :
« Depuis les réunions de 1994, le secrétariat du FOMC produit des transcriptions peu de temps après chaque réunion à partir d’un enregistrement audio des minutes, en éditant légèrement les propos originaux, là où nécessaire, pour faciliter la compréhension du lecteur. Les participants à la réunion ont l’opportunité, dans les semaines qui suivent, de réviser la transcription pour en vérifier la justesse.
Pour les réunions datant d’avant 1994, les transcriptions ont été produites directement des enregistrements audio dans les filières du secrétariat du FOMC. Elles ont aussi été éditées légèrement pour faciliter la compréhension du lecteur. De plus, là où un ou plusieurs mots manquaient ou étaient inaudibles, on y a inséré la mention « inintelligible ». Dans certains cas, des mots ont été ajoutés entre parenthèses pour compléter la pensée apparente de l’orateur ou pour corriger une erreur flagrante de transcription.»
Néanmoins, en ce qui touche les transcriptions d’avant 1994, il subsiste sans doute des erreurs. Les transcriptions originales ne furent pas complètement éditées en ce temps, parce qu’elles ne devaient que servir au secrétariat pour préparer les minutes des réunions. Les transcriptions éditées d’avant 1994 n’ont pas été revues par les membres présents ou passés du Comité. »
En d’autres mots, les transcriptions de 1995 sont précises et justes. Elles n’ont pas été éditées, comme celles d’avant 1994. Alors, la déclaration ci-dessus de M. Mattingly est précise. Et qui est ce Monsieur Mattingly ? Virgil Mattingly est le Conseiller général de la Réserve fédérale, son aviseur légal en chef.
Le fait que la remarque de Mattingly soit passée sans commentaires de personne à la réunion du FOMC implique que tout le monde présent savait exactement à quoi il faisait allusion. En d’autres mots, son exemple pour expliquer l’autorité du FOMC a été choisi par exprès. Les gouverneurs de la Réserve fédérale comprenaient très bien cet exemple, parce que cela se passait sous leurs mandats. Je les imagine, tous assis autour de la grande table de conférence du FOMC, hochant de la tête pour approuver Mattingly se servant de l’exemple des « gold swaps » pour expliquer la grande autorité du ESF…
Même s’il parle au passé, cela ne veut pas nécessairement dire que les « swaps » ont déjà été effectués. Ces « swaps » sont sans doute encore effectués, parce qu’il se réfère à l’autorité qui les a approuvés, et en a aussi approuvé les lignes de « swaps » (swap lines), mais il ne se réfère pas à la date où ces « swaps » ont été effectués.
Afin que la remarque de Mattingly ne soit pas prise hors contexte, laissez-moi vous donner un peu d’informations de coulisses. Aussi, je vous invite à lire intégralement la transcription de 145 pages de cette réunion du 31 janvier 1995 du FOMC, si vous voulez confirmer la véracité de cette remarque de Mattingly ainsi que l’information que je m’apprête à vous donner. En lisant la transcription au complet, vous serez à même de voir la fréquence des passages édités.
Les commentaires de Mattingly ont été faits lors d’une discussion du FOMC au sujet de la détérioration rapide de la situation financière du Mexique. Des conditions de crise prévalaient depuis que le peso amorçait une forte descente commencée le mois précédent, soit décembre 1994. Vous vous souviendrez que l’administration Clinton, à cette époque, avait proposé que le Congrès américain débloque des garanties gouvernementales à hauteur de $40 milliards pour « sauver » ceux qui avaient prêté de l’argent au Mexique, ce que le Congrès refusa. L’administration, alors, fit des pieds et des mains pour trouver un moyen de « régler » le problème. Incapable de se servir du Trésor directement à cause du Congrès, l’administration se tourna alors vers le ESF.
Parce que la Réserve fédérale devait faire partie du règlement proposé, le FOMC revoyait le rôle que jouerait la Réserve en conjonction avec le ESF. Il y avait une proposition sur la table à être considérée par le FOMC. Était présent un certain Ted Truman, une sorte de « Monsieur-qui-répare-tout » (Mr. Fix-it), qui semblait être la courroie de transmission entre le Trésor et la FED, et c’est lui qui présentait la proposition. Et il répondait aux membres du FOMC qui se demandaient si le ESF avait l’autorité morale de faire ce qui était proposé. C’est à ce moment que la remarque de Mattingly fut faite, en se servant de l’exemple des « gold swaps » pour démontrer à quel point l’autorité du ESF était grande.
Pour vous donner une idée de la teneur des discussions à cette réunion du FOMC, voici un échantillon de la transcription :
M. Melzer : Quelle est la capacité du Trésor ou du ESF à nous retirer d’une obligation (comme de repayer la Réserve fédérale) si les fonds ne sont pas approuvés par le Congrès ? Ont-ils la capacité de tout simplement dire ‘Nous nous y sommes engagés, donc nous allons payer la FED ?’
M. Truman : Oui, ils le peuvent.
M. Melzer : Mais alors, s’ils peuvent faire cela, pourquoi ne peuvent-ils pas avancer la somme eux-mêmes ?
M. Truman : Ils le pourraient, mais je pense qu’ils sentent qu’il serait mieux, pour leurs objectifs, d’avoir beaucoup de monde – (apparemment la suite de ses commentaires ont été édités)…
La discussion se poursuit alors sur ce point, en abordant la relation entre le ESF et le Trésor. Les commentaires suivants confirment le fait que le ESF n’utilise pas de « fonds alloués », ce qui signifie que le ESF n’a à répondre qu’au Secrétaire du Trésor et au Président. Toutes les actions du ESF sont au-delà de l’autorité du Congrès.
Allan Greenspan (chairman) : Pourrais-je répondre formellement au gouverneur Lindsey ? La question ici est à savoir si les sommes que le Trésor américain nous verse doivent être « allouées »; je pense que c’est ce que nous devons examiner ici. En examinant les versements, nous devons nous assurer de leur parler (le Trésor) au sujet de ce qui se passe si ils ne reçoivent pas les fonds alloués.
M. Truman : M. Greenspan, le Exchange Stabilization Fund (ESF) n’a pas de fonds alloués.
M. Greenspan : Allons-nous obtenir des sommes du Exchange Stabilization Fund ?
M. Truman : Je crois que c’est ce qui était au programme.
M. Greenspan : Okay.
Speaker(?) : Ce n’est pas la même chose que le Trésor.
M. Truman : Non, mais il y a un précédent dans les années ’60 – je pense que la question était à l’époque à savoir si le Trésor pouvait s’engager dans des opérations d’échanges en-dehors du ESF – avec les bons Roosa. Le Trésor a émit les bons Roosa pour obtenir des monnaies étrangères et s’est servit de ces monnaies pour nous couvrir. Cela n’impliquait pas de fonds alloués. Cela fut traité en tant qu’opération de gestion de dette.
Le passage ci-dessus confirme ce que nous savions déjà, mais plusieurs refusent de l’admettre. Le ESF est un fond occulte qui échappe à l’examen du Congrès. Il peut servir à « déjouer » presque tout (i.e. en n’étant pas sujet aux procédures gouvernementales normales). Ce n’est pas étonnant que tant de gens veuillent se débarrasser du ESF. Il n’a pas de place dans nos institutions démocratiques. Il n’est pas sujet aux vérifications normales qui ont été mises en place de façon si minutieuse par les Pères Fondateurs, vérifications qui ont prouvé avec le temps être si essentielles au contrôle du gouvernement fédéral. Le ESF constitue même l’antithèse de la représentation gouvernementale, parce qu’il soumet un peuple libre à une force gouvernementale inconstitutionnelle. Toujours pas convaincu ? Voici d’autres extraits :
M. Lindsey : Ma deuxième question a à voir avec notre crédibilité. Je ne sais pas quelles questions poser, et j’espère que vous m’aiderez à cet effet. J’ai devant les yeux ce document, dans lequel il y a une page intitulée ‘Qu’est le Exchange Stabilization Fund ?’. Le document nous parvient des Affaires internationales du Trésor. Je suppose que ce sont eux qui l’ont écrit. J’ai moi-même écrit assez de ces documents pour savoir ce que vous faites, c’est à dire exprimer votre point de vue. Le paragraphe 3, sans mentionner les bouts manquants du paragraphe 2, me rend quelque peu nerveux. Le paragraphe 3 indique que les fonds du ESF servent à faire des arrangements (swaps) avec des gouvernements étrangers, à financer des interventions sur le marché, à procurer du financement à court terme, etc., et tout cela est bien. Alors, à la base, le paragraphe 3 établit qu’il y aurait des précédents. Ma question alors serait : ‘Faisons-nous toutes ces belles choses sans que ce soit pour supporter le dollar? Est-ce sans précédent vis-à-vis du fait que nous supportons une autre monnaie ?’
M. Truman : Ce qui se dit au deuxième paragraphe –
M. Lindsey : Je parle du troisième paragraphe. Je reviendrai au deuxième paragraphe dans un moment. Désolé, je suis un peu désordonné… le document dit que le ESF a fait toutes ces choses.
M. Truman : La législation qui régit les objectifs du ESF a été changée, je crois pour la plus grande partie, dans les années ’70. Les changements incluaient, dans les termes, que le gouvernement des États-Unis et le Fond monétaire international avaient l’obligation de promouvoir des arrangements de taux d’échange menant à un système stable de taux d’échange. Ce qui fut interprété pour inclure des prêts à la Bolivie pour l’aider à maintenir des taux d’échange stables.
M. Lindsey : Alors, c’est arrivé par le passé ?
M. Truman : Oui. Ils ont fait des prêts ou des arrangements financiers avec au moins 31 pays autour du monde pendant les 50 dernières années.
M. Lindsey : Je pense que nous serons tous questionnés à ce sujet. Pouvez-vous lire ce document et me dire qu’il n’y manque rien que je devrais savoir? Est-ce non seulement la vérité, mais toute la vérité ?
M. Truman : Je ne peux que dire que les avocats du Trésor se sont penchés sur la question de savoir si ces opérations sont légales, sous l’autorité large de ce qu’ils peuvent faire et quel en est le but –
M. Mattingly : Je peux aider ?
M. Lindsey : Oui.
M. Mattingly : Il est très clair que ces opérations du ESF sont autorisées. Je ne crois pas qu’il y ait de problèmes légaux en termes d’autorité. Les statuts sont assez vagues dans les termes comme ‘crédit’ – ils couvrent des choses comme les « gold swaps »- et ils confèrent une grande autorité. Le Conseiller de la Maison-Blanche a appelé le Conseiller général du Trésor et lui a demandé ‘Êtes-vous certain ?’ et le Conseiller général du Trésor lui a répondu ‘J’en suis certain’. Personne n’y voit de problème légal, si ça peut aider. (emphase de James Turk)
M. Lindsey : Manque-t-il quelque chose à cette page ?
M. Mattingly : Non, il n’y manque rien. Si vous regardez le dernier paragraphe, par exemple, cela fait partie des statuts.
M. Lindsey : Au sujet d’avertir le Congrès d’avance par écrit ?
M. Mattingly : Les statuts disent que, avec la permission du Président, ils peuvent effectuer des prêts.
Et voilà ! Le ESF n’a pas à avertir le Congrès de quoi que ce soit d’avance. Il est sous la seule autorité du Secrétaire du Trésor et du Président, et il peut faire des « gold swaps » sans approbation du Congrès, ce qui nous amène à un point important que j’ai souligné dans The Smoking Gun.
J’avais noté quelque chose de curieux dans la correspondance émanant du Département du Trésor. Le Secrétaire ne répondait jamais lui-même aux lettres questionnant le ESF, même si ces lettres lui étaient personnellement adressées. Plutôt, c’était toujours un de ses assistants qui répondait. Je me demandais alors si la chaîne de commandement du Trésor n’était pas utilisée de la même façon que le Président Nixon avait essayé de faire avec la chaîne de commandement de la Maison-Blanche, afin d’éviter de tomber dans un scandale de type « Watergate ». Je demandais même, dans The Smoking Gun : « Est-ce que la connaissance qu’avait le Secrétaire Summer des activités du ESF expliquerait pourquoi ses assistants, et non lui, écrivaient les lettres qui niaient l’implication du gouvernement américain dans le marché de l’or? » Les extraits ci-dessus de la transcription du FOMC établissent clairement que ma question exige une réponse.
Il devient de plus en plus clair, à mesure que les preuves sortent, que le Secrétaire du Trésor ne répond pas aux lettres au sujet du ESF parce que lui, mais non ses assistants, est au courant de jusqu’à quel point le ESF est impliqué dans les activités touchant l’or. Ses assistants peuvent répondre que le ESF n’est pas impliqué parce que, selon ce qu’ils savent, ils disent la vérité. Cependant, nous avons maintenant assez de preuves de l’implication du ESF dans le marché de l’or. Donc, le Secrétaire du Trésor ne répond pas aux lettres posant des questions sur le ESF et ses activités dans le marché de l’or. Il ne peut y répondre en toute vérité sans « mettre les pieds dans le plat ». Au contraire de ses assistants, il est au courant de tout ce qui se passe avec le ESF. Ou au moins la plupart de ses assistants, parce que l’un d’eux, un certain Ted Truman, est là jusqu’aux coudes à essayer de faire la lessive du ESF.
À partir des transcriptions du FOMC, il est évident que Ted Truman joue un rôle spécial. Quoique inscrit sur la liste des participants en tant qu’ « économiste », son rôle est loin d’être ordinaire. Les transcriptions révèlent qu’il parle clairement au nom du Département du Trésor dans les réunions du FOMC, et qu’il semble bien connaître le ESF. Ses connaissances profondes démontrées dans les minutes des réunions du FOMC nous font penser qu’il est non seulement bien informé des opérations du FOMC, mais qu’il est probablement impliqué intimement dans les décisions au FOMC. En conséquence, l’extrait suivant est particulièrement intriguant :
M. Parry : Quelle est la taille du ESF ?
M. Truman : Les fonds utilisables du ESF aujourd’hui, en comptant les monnaies étrangères comme étant utilisables, tournent autour de $25 milliards.
M. Parry : Pouvez-vous nous dire comment ces fonds sont répartis ?
M. Truman : Autour de $5 milliards sont investis dans des sécurités du Trésor et le reste est à peu près divisé également en marks et en yens. Je crois qu’ils ont un peu plus de yens que de marks.
M. Parry : Merci.
M. Boehne : Est-ce qu’une partie en est liée d’aucune manière au-delà de ce que nous avons parlé pour le Mexique ?
M. Truman : Liée seulement dans le sens qu’ils ont un autre arrangement (swap) avec la Bundesbank.
Ne serait-il pas intéressant de savoir ce que ce « swap » avec la Bundesbank comprenait ? Quelle en est la nature ? Est-ce un échange dollar/deutchemark ? Ou n’échange-t-on pas autre chose, comme l’or peut-être ?
De l’or échangé avec la Bundesbank ? Quelle idée folle… vraiment ? J’ai déjà établi que le ESF est fortement impliqué dans l’or. La seule chose que je n’ai pas établie est avec qui le ESF a effectué ces « swaps » dont Virgil Mattingly parlait.
Essayons d’additionner les éléments un et un et de voir si nous ne pouvons pas trouver la réponse. Selon Virgil Mattingly, le ESF a autorisé des « gold swaps », présumément dans un passé récent (vers 1995). Selon Ted Truman, le seul « swap », à part celui qui fut effectué pour le Mexique, est celui avec la Bundesbank. Donc, le ESF a négocié des « swaps » d’or avec la Bundesbank.
C’est une proposition intéressante, et une qui va comme un gant avec un autre fait qui vient d’être découvert. Des enquêtes intéressantes de Mike Bolser, qui a assisté Reg Howe dans sa poursuite contre le BIS (Bureau of International Settlements), a révélé que le Trésor a fait un petit changement, mais combien significatif, dans ses méthodes comptables. Mike s’est rendu compte que le Département du Trésor a changé la désignation de 1,700 tonnes d’or inventoriées à West Point, New York, qui étaient désignées « Gold Bullion Reserve », pour « Custodial Gold » (or sous garde).
Ce changement s’est fait sans explications, alors Mike, plutôt que de laisser la chose inexpliquée, contacta diligemment le Trésor pour leur poser deux questions en apparence très simples. Premièrement, le Trésor pourrait-il expliquer pourquoi ils effectuèrent ce changement et, deuxièmement, qu’est-ce que ce changement dans la désignation signifie en regard de la propriété de l’or à West Point ?
Ce sont des questions simples, mais qui ont sans doute touché des nerfs de trop près. Ce qui ne surprendra pas, le Trésor n’a toujours pas répondu à Mike. J’ai ma propre idée sur ce que Mike a découvert, et pourquoi le Trésor est si discret à ce sujet. Je crois que ce changement dans la désignation est relié aux « gold swaps » du ESF. Voici comment je vois la chose :
Ce changement que Mike a remarqué a possiblement eu lieu comme résultat de ce que des comptables ont observé en regardant les états financiers de la US Mint qui étaient préparés en vue de son rapport annuel pour l’année fiscale se terminant en 2000. Notez que le précédent directeur de la US Mint, Phillip Diehl, démissionna début 2000, donc c’était le premier rapport annuel du nouveau directeur, Jay Johnson. S’il y a une chose que les bureaucrates font bien, ils se donnent beaucoup de peine à appeler les choses de leurs vrais noms. Agir autrement reviendrait à mettre leur emploi en péril si quelque chose sous leur responsabilité est sur la sellette au Congrès, et il a été déterminé par la suite que le nom attribué à quelque chose était erronée ou trompeur.
En conséquence, ce changement dans le libellé pour près de 17,000 tonnes d’or à West Point de « Gold Bullion Reserve » à « Custodial Gold » (or sous garde) a été fait exprès. C’est arrivé pour une raison. Cette conclusion est d’autant plus plausible, parce que le Trésor n’a pas changé l’appellation de « Gold Bullion Reserve » à « Custodial Gold » pour décrire l’or entreposé à Fort Knox ou à la US Mint à Denver. Peut-être que le nouveau directeur Johnson a vu quelque chose qu’il n’a pas aimé… qu’est-ce que cela pourrait être ?
J’ai déjà additionné les éléments un et un, et établi que le ESF a des « gold swaps » avec la Bundesbank. Alors il est aisé d’ajouter la supposition suivante à l’équation en concluant que l’or de West Point a été échangé contre l’or de la Bundesbank, ce qui a nécessité sa reclassification de « Gold Bullion Reserve » à « Custodial Gold ». Selon moi, voici ce qui s’est passé :
Le Trésor voulait rendre de l’or disponible pour quelques « bullion banks » (banque spécialisées dans le commerce d’or). Je base cette affirmation sur un fait de base pour moi, à savoir que plusieurs des grosses « bullion banks » tiennent des livres sur l’or qui sont déséquilibrés, à en être désespéré. En ayant emprunté short et prêté long, ces banques sont, dans leur quête de profits, tombés dans le piège si attirant mais souvent fatal des banquiers : une inadéquation de leur bilan de prêts. Mais ce qui est pire pour ces banques, c’est qu’il est plus difficile pour elles de s’extriquer de ce piège mortel, parce qu’elles n’ont pas déséquilibré leur bilan de prêts en dollars, comme nous savons tous que les dollars peuvent être créés à partir de rien par la Réserve fédérale si des banques en ont besoin pour sortir d’un tel piège. Non, ces banques ont déséquilibré leur bilan d’or. Et personne, pas même la Réserve fédérale, ne peut créer de l’or à partir de rien.
Alors, étant donné cette réalité sur la nature de l’or, le Trésor devait se tourner ailleurs pour trouver l’or nécessaire pour 1) empêcher ces banques de faire faillite à cause de leurs obligations en or découlant de leurs bilans d’or déséquilibrés dans un environnement où il devenait de plus en plus difficile de s’en procurer et/ou 2) pour garder le prix de l’or bas pour minimiser l’effet qu’une faillite de ces banques amènerait, nonobstant le fait que l’offre en serait réduite, dû au fait que la fabrication, année après année, excédait les nouvelles extractions d’or. Plutôt que d’avaler la pilule amère de la faillite de certaines banques sur leurs obligations d’or, le Trésor rechercha des alternatives, et en trouva une : il mit les mains dans la caisse, connue jusqu’ici sous le nom de « Gold Bullion Reserve », à West Point. Ils échangèrent cet or avec la Bundesbank. J’expliquerai plus tard comment ils s’y prirent, mais considérons tout d’abors les aspects pratiques de cette transaction.
Selon toute vraisemblance, ces banques, en particulier, avaient besoin d’or en Europe, où leurs obligations furent établies à l’origine. Il se prête peu d’or sur le marché de New York, et il y a un problème d’ordre pratique à prendre de l’or à West Point sans alerter les auditeurs du gouvernement. Cela coûte cher, aussi. De plus, il est probable qu’une partie de l’or à West Point provienne de la fonte des pièces confisquées en 1933. Même si cet or pouvait être sorti des coffres de West Point et mis sur le marché sans éveiller les soupçons, les sonnettes d’alarme se mettraient à sonner, tout d’abord chez les raffineurs, et bien vite sur le marché, parce que tout le monde sait que le gouvernement américain a des barres d’or généré via la fonte de pièces d’or confisquées sous Roosevelt. L’apparence de ces lingots provenant de pièces fondues attirerait tout de suite les soupçons que quelqu’un puiserait dans la Réserve d’or des États-Unis, ce que le Trésor ne pourrait pas permettre dans sa « gestion » des choses, parce que personne ne peut puiser dans la Réserve d’or sans l’approbation du Congrès. Donc, le problème pratique consiste à franchir ces obstacles, mais la solution est relativement simple.
Le Trésor a de l’or à West Point, la Bundesbank a de l’or en Europe. Le Trésor ne peut transiger directement avec la Bundesbank parce que, contrairement au ESF, le Trésor est sujet à l’approbation du Congrès. Alors le Secréataire du Trésor et le Président décident d’utiliser le ESF pour établir un canal d’échange d’or avec la Bundesbank.
En procédant ainsi, l’or dans les coffres de la Bundesbank en Europe devient de l’or du ESF, et ils peuvent en faire ce qu’ils veulent, comme prêter cet or à certaines banques en difficulté. Et, comme résultat, la Bundesbank possède maintenant l’or à West Point qui, à cause de ce « swap », est maintenant reclassifié « Custodial Gold » (or sous garde), vu que le Trésor n’en est plus le propriétaire, l’ayant échangé via le ESF pour de l’or en Europe, propriété de la Bundesbank. Dossier clos. Le mystère du prix anormalement bas de l’or est résolu : le coupable est le ESF.
Ce prix anormalement bas de l’or est le résultat, et les preuves en sont de plus en plus irréfutables, de l’implication profonde, voire très profonde, du ESF sur le marché de l’or. Ils sont impliqués pour plus de 1,700 tonnes, le poids de l’or entreposé à West Point, qui est probablement échangé au taux de quelques centaines de tonnes par année, de 1995 à 2000. J’au aussi deux petites choses que je voudrais partager avec vous, pour ajouter un peu plus de validité à ma supposition.
Premièrement, il y a un ou deux mois, j’en étais à analyser le bilan du ESF pour 1998 et 1999. En tant qu’ancien banquier, je m’y connais quelque peu en comptabilité, en incluant où trouver ces gros trous à travers lesquels les camions proverbiaux peuvent passer. Et j’en ai trouvé un, qui pourrait suggérer que, ces deux années, plus de 975 tonnes d’or venant du ESF firent leur apparition sur le marché. Évidemment, après en être arrivé à cette conclusion, je voulais la vérifier. Alors j’ai appelé un des plus grands experts du marché de l’or dont les analyses d’offre et de demande sont les meilleures, et il est convaincu que de l’or de la Réserve des États-Unis est entré sur le marché depuis plusieurs années.
Sans lui faire part de mon analyse des bilans du ESF, je lui ai demandé combien d’or est venu du Trésor/ESF en 1998 et 1999 au total. Sa réponse fut de 1,000 tonnes, une petite différence de ce que j’avais déduit des états financiers du ESF. Quand je lui ai dit que nous en étions tous deux arrivés à la même conclusion à partir de sources différentes, il rit un peu mais ne sembla pas surpris le moins du monde, étant tellement convaincu que le Trésor/ESF constituait une source majeure d’or depuis des années. J’ai revu ses chiffres sur l’offre et la demande en profondeur depuis 1994, et j’ ai déterminé que jusqu’à 2000 tonnes d’or provenant de la Réserve peut avoir trouvé son chemin sur le marché, afin de pouvoir garder le prix de l’or aussi bas qu’il l’est, ce qui m’amène à la deuxième petite chose que je voudrais partager avec vous. C’est tout aussi intriguant.
Ce même individu m’a fait part il y a quelques mois d’informations étonnantes provenant d’une source en Europe. Il me dit que les coffres d’or de la Bundesbank étaient vides, ce qui m’a semblé tellement farfelu que j’ai eu du mal à y croire. Il admit aussi que cette nouvelle l’a troublé quand il l’a entendue, et qu’il n’en avait pas d’explication adéquate. Il savait que la Bundesbank était active dans les prêts d’or, mais il avait de la difficulté à accepter la possibilité que les 3,400 tonnes qu’elle possédait avaient été entièrement prêtées. Et pourtant, il avait une grande confiance en sa source.
Nous savons maintenant ce qui s’est passé. La Bundesbank a prêté 1,700 tonnes, la moitié de ses réserves de 3,400 tonnes; les autres 1,700 tonnes ont été échangées pour de l’or des réserves américaines, ce qui amena le changement dans les coffres de West Point de « Gold Bullion Reserve » à « Custodial Gold ». En d’autres mots, les coffres de la Bundesbank sont vides parce que la moitié de son or est entreposée à West Point, non en Europe, et que l’autre moitié a été prêtée.
Malgré les preuves irréfutables de l’implication du ESF dans le marché de l’or, deux questions demandent des réponses. Premièrement, quels sont les motifs du ESF ? Malheureusement, nous ne le savons pas de façon certaine.
Plusieurs, et j’en suis, sont d’avis qu’un des motifs serait d’utiliser l’or pour procurer les liquidités nécessaires à sortir certaines grosses banques de leurs bilans d’or désastreux, elles qui ont imprudemment déséquilibré leur ratio actifs/risques. Ce sont ces banques qui se livrent à des activités, certains diraient anormales, sur les produits dérivés, qui sont nommées en tant que co-défendants dans la poursuite de Reg Howe contre la BIS. Que cette liste inclue la plus grande banque d’Allemagne pourrait expliquer pourquoi la Bundesbank a accepté de participer à ces « swaps d’or »… elle venait à la rescousse d’une des leurs.
D’autres prétendent que leur motif est de manipuler le prix de l’or à la baisse pour que les chiffres sur l’inflation paraissent mieux qu’ils le seraient. Et d’autres, encore, sont d’avis que le gouvernement américain, agissant sous les instructions des grosses banques, veut détruire son vieil ennemi, l’or, sans égard au fait que l’industrie minière de l’or serait détruite également.
Cette dernière théorie n’est pas si farfelue. Et elle a un certain poids, parce que l’or est la seule monnaie qui fasse partie du libre-marché. Contrairement aux monnaies nationales, lesquelles circulent parce que garanties par les gouvernements, la valeur de l’or dérive de ceux qui comprennent qu’il est utile en tant que monnaie. Et les gouvernements et les banques n’aiment pas le fait que, malgré qu’ils puissent manipuler le prix de l’or pendant un temps et, comme nous l’avons vu ces dernières années, même pendant longtemps, ils ne puissent pas à la fin contrôler le prix de l’or, tout comme ils ne pourraient pas contrôler le prix d’un Picasso. La valeur d’un Picasso est déterminée par le libre-marché, et la valeur de l’or aussi. Pour faire court, la valeur de l’or est déterminée par vous et moi, pas par les banques centrales, par le gouvernement américain ou tout autre gouvernement, agissant seul ou en groupe. Mais le gouvernement américain ou bien n’a pas compris encore, ou refuse d’admettre, cette réalité, à savoir que leur pouvoir de contrôler l’or est limité. Cette conclusion est inexplicable, à moins d’accepter la notion que les gouvernements ont la mémoire courte et qu’ils auraient dû apprendre par expérience.
Si la logique prévalait, le gouvernement américain aurait appris de ses tentatives ratées des années ’60 pour garder le prix de l’or à $35 que c’est le marché qui détermine la valeur de l’or. Mais au lieu de cela, le gouvernement va bientôt comprendre qu’il ne peut pas plus empêcher le prix de l’or de monter en manipulant le « taux flottant » aujourd’hui qu’il ne l’a pu le faire, il y a plus de trente ans, en manipulant le « taux fixe ». C’est le taux d’échange du libre-marché qui prévaudra entre l’or et les dollars, et éventuellement arrivera ce qui est arrivé dans les années ’70, quand le prix artificiellement bas de $35 devint intenable : le prix de l’or va grimper plus haut. Il vaut la peine de se souvenir que le prix de l’or a presque triplé dans les 18 mois suivant l’abandon du taux fixe, en août 1971.
Et demeure cette deuxième question à laquelle nous n’avons pas de réponse : Jusqu’à quel point le bas prix exceptionnel de l’or est-il dû aux agissements de certaines « bullion banks », qui ont contribué à garder le prix bas en étendant les lignes de crédit sur l’or de façon si extrême, et au ESF, qui a perpétué ces agissements ? Cette question n’a pas de réponse ou, tout du moins, pas encore. Mais, à mesure que la vérité sur les agissements du ESF sur le marché de l’or fait surface et est connue du plus grand nombre, le prix de l’or remontera à un niveau plus normal, comme il l’a fait en août 1971. Le haut prix que l’or atteindra éventuellement sera un très bon indicateur des dommages que certaines « bullion banks » et le ESF auront infligés aux compagnies minières d’or et à l’indutrie de l’or en général.
En conclusion, quoique nous ne pouvons être certains que ces motifs que j’attribue au gouvernement américain soient tels que je le dis, une chose est claire et ne peut être niée : le gouvernement des États-Unis ne peut plus prétendre que le ESF n’est pas impliqué dans l’or. Nous en avons maintenant la preuve irréfutable, au-delà de tout doute raisonnable : le ESF est impliqué dans le marché de l’or. Pour nous, c’est un fait, parce que nous avons pu jeter un regard derrière les portes closes.
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Source(s) : Goldbroker, le 29.10.2012
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