Le gouvernement américain avait vu en novembre dernier certaines des 55 000 photos contenues dans un rapport révélé lundi et accusant le régime syrien de massacres à grande échelle et d’actes de torture, a indiqué jeudi le département d’État.
Il y a deux mois, l’administration américaine n’avait pas souhaité rendre publiques ces photographies, d’abord pour protéger l’identité de la source et ensuite pour pouvoir authentifier ces documents, a expliqué une porte-parole de la diplomatie américaine, Marie Harf.
«Nous avons appris l’existence de cette base de données de photos en novembre. On nous a montré, à nous, le gouvernement des États-Unis, certains extraits de ces images», a déclaré Mme Harf à quelques journalistes.
«Pour la sécurité de la source qui nous a apporté ces photos, et pour sa famille, nous n’avons pas rendu publique à l’époque l’existence de cette base de données», s’est encore justifiée la porte-parole.
Trois anciens procureurs internationaux ont accusé la Syrie de massacres à grande échelle et de tortures dans un rapport basé sur le témoignage d’un déserteur et commandé par le Qatar, pays qui soutient les rebelles syriens.
Le rapport avait été publié lundi par le journal britannique The Guardian et la télévision américaine CNN et basé sur le témoignage et sur des photos fournies par une source anonyme.
Il fait état de 11 000 détenus morts dans les geôles du régime syrien.
Le document s’appuie sur le témoignage d’un photographe qui affirme avoir déserté la police militaire syrienne avec, en sa possession, une carte mémoire contenant environ 55 000 photos de 11 000 prisonniers morts en prison entre mars 2011 et août 2013.
«Nous avons regardé ces images. Nous avons travaillé pour les authentifier et elles correspondent tout à fait à tout ce que nous avons pu voir par ailleurs du régime (du président syrien Bachar al) Assad», a ajouté Marie Harf.
Elle a encore assuré que les États-Unis n’avaient «pas de raison de penser que ces photos n’étaient pas authentiques».
Mais «au-delà de ces photos (…), nous disposons d’énormément de preuves que le régime Assad a brutalisé son peuple, notamment en prison (…) a perpétré des crimes de guerre», a encore accusé la porte-parole.
Mardi, le département d’État avait déjà dénoncé des «images (…) horribles à regarder» et accusé «le régime syrien d’être responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité».
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