Une infirmière de 37 ans a développé une sclérose en plaques suite à une vaccination contre l’hépatite B.
La Cour administrative d'appel de Nancy a condamné l'État à verser près de 2,4 millions d'euros à une femme ayant déclaré une sclérose en plaques après avoir été vaccinée contre l'hépatite B, a-t-on appris ce mercredi 13 août. La sclérose en plaques est une affection évolutive et lourdement handicapante qui touche le système nerveux central.
Cette somme constitue "a priori un record d'indemnisation pour ce type de litige", a commenté auprès de l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information de L'Est Républicain.
Premiers symptômes quelques semaines après le vaccin
La victime avait déclaré les premiers symptômes quelques semaines après les premières injections vaccinales contre l'hépatite B qu'elle avait reçues à partir du printemps 1991, dans le cadre de son activité professionnelle. Infirmière psychiatrique dans un centre hospitalier à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (Rhône), elle avait été mise à la retraite anticipée dès 1997, et s'est vu depuis reconnaître une incapacité permanente partielle de 60%.
En 2003, elle avait formé un recours gracieux contre le ministère de la Santé, demandant réparation pour les divers préjudices subis. Celui-ci avait été refusé, décision confirmée en première instance par le tribunal administratif de Besançon en 2006.
Mais, à la fin des années 2000, la jurisprudence a évolué : les juridictions administratives et judiciaires ont peu à peu reconnu un lien de causalité juridique "compte tenu de l'incertitude scientifique entourant le vaccin contre l'hépatite B, de manière à permettre une indemnisation", a indiqué le ministère de la Santé. En appel, en mai 2012, la Cour administrative de Nancy avait ainsi rendu une première décision ordonnant une expertise des préjudices subis par l'ex-infirmière.
Une vie bouleversée
"Ses perspectives d'évolution professionnelle ont été réduites en raison de son handicap (et) elle justifie ainsi d'un préjudice certain à caractère professionnel", ont finalement reconnu les juges administratifs dans un arrêt consulté par l'AFP, rendu en juin dernier. Ils ont alors condamné l'État sur ce point à 350.000 euros.
Les magistrats, qui ont donné droit à quasiment l'ensemble des demandes de la victime, ont également reconnu un préjudice global personnel de 178.000 euros. Ils ont en outre condamné l'État à rembourser l'ensemble des frais de santé et de matériel spécialisé, celles liées à la perte d'autonomie, à l'assistance d'une tierce personne ou d'adaptation du logement. En tout, l'État a été condamné à verser 2.384.670,50 euros à la victime.
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Source(s) : RTL avec AFP, le 13.08.2014