Révélations embarrassantes en vue pour Lacatlis: le “Canard enchaîné” de ce mercredi 3 janvier assure que des contrôles “internes”, gardés secrets, avaient détecté les salmonelles impliqués dans la fabrication de lait infantile en poudre depuis plusieurs mois…
Une enquête ouverte
Le pôle santé du parquet de Paris a ouvert une enquête sur les agissements du numéro un mondial du lait le 26 décembre dernier, après plusieurs plaintes et des rappels de produits historiques: toute la production de lait en poudre, depuis février 2017, de l’usine de Craon (Mayenne), a été rappelée début décembre. Soit des millions de boîtes… dont beaucoup avaient déjà été vendues.
DEMAIN DANS LE CANARD
Lait et céréales pour bébés : le jeu trouble de Lactalis— @canardenchaine (@canardenchaine) 2 janvier 2018
Mais ce n’est pas tout: selon le Canard enchaîné, les inspections “de routine” des services vétérinaires, en septembre n’avaient rien donné. En revanche, des inspections “internes” avaient révélé, en août, “des salmonelles sur du matériel de nettoyage et sur les carrelages”.
Des rapports gardés secrets
En novembre, “rebelote”, assure le Canard enchaîné – deux mois après le rapport des services vétérinaires.
Mais la loi n’impose pas à l’industriel de rendre publics ces rapports de contrôle interne. Et Lactalis a tout tenté, selon l’hebdomadaire, pour ne pas ébruiter l’affaire, d’abord, puis pour la minimiser, ensuite.
Un rappel de produits record
Quitte à déclencher ensuite l’un des plus grands rappels industriels de l’histoire, et de provoquer la colère de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui a dépêché des fonctionnaires dès le 2 décembre pour contrôler l’usine: “Les mesures prises par l’entreprise n’étaient pas de nature à maîtriser le risque de contamination de produits destinés à l’alimentation d’enfants en bas âge”, avait jugé le ministre.
Au total, 35 nourrissons au moins avaient été contaminés par les salmonelles. Seize avaient été hospitalisés. Tous vont bien aujourd’hui, selon les autorités. L’usine, elle, partiellement fermée par le préfet, est à l’arrêt complet le temps d’un nettoyage intégral.
PLUSIEURS PLAINTES DÉPOSÉES
Quentin Guillemain, père d’une petite fille de trois mois qui a consommé un des laits concernés par le rappel mais n’est pas tombée malade, a déposé plainte, la semaine passée, contre Lactalis pour «mise en danger de la vie d’autrui». De surcroît, une association de familles de victimes touchées par le lait contaminé a été constituée.
Les parents des enfants peuvent aussi compter sur le soutien de l’association UFC-Que Choisir qui a également déposé plainte. «Saisie par des consommateurs inquiets, l’UFC-Que Choisir va déposer plainte pour tromperie auprès du procureur de la République de Paris à l’encontre de la société Lactalis afin que toute la lumière soit faite sur les circonstances entourant la contamination de laits infantiles à la salmonelle et l’absence de détection de cette contamination», a indiqué l’association dans un bref communiqué.
L’usine avait déjà été contaminée en 2005
Un rapport des autorités sanitaires révèle que le site de production avait déjà été contaminé par la salmonelle en 2005. À l’époque, l’usine mayennaise appartenait à la société Celia, avant d’être rachetée en 2006 par le groupe Lactalis.
Les experts avaient alors recensé 146 cas de nourrissons malades répartis partout sur le territoire national. Les bébés avaient consommé de la poudre de lait infantile de la marque Picot et Blédina. Aucun décès n’avait été constaté par les autorités.
Salmonelles dans du lait infantile : “On empoisonne nos enfants”
Sources : Le Progrès / Europe1 /
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