Ragoût : Le marché noir de l’huile d’égout recyclée pour la cuisine continue en Chine

Le scandale du marché chinois d’huile frelatée fabriquée n’est pas nouveau. Il a été révélé par la presse chinoise en 2010 et, depuis, les autorités tentent d’enrayer sa propagation à grande échelle. Un documentaire diffusé par Radio Free Asia en mai montrant la fabrication illégale de cette gutter oil a remis le sujet au cœur de la Toile.

Revendue en toute illégalité en tant qu’huile de cuisine à des petits restaurateurs ou à des vendeurs de rue, cette substance est fabriquée à partir de déchets et de graisse animale avariée récupérées dans les caniveaux à la sortie des restaurants.

La vidéo montre une Chinoise en train de récupérer à la pelle autant de substances visqueuse qu’elle le peut dans les égouts, en plein jour. Visiblement fière de sa pioche, elle explique qu’il reste certains endroits du pays où l'”on ne risque pas de se faire attraper”. 

Après dix ans de travail sur le marché noir de l’huile frelatée, elle explique qu’elle a récolté assez d’argent pour revenir dans son village et faire construire une maison à sa famille. Interrogé sur la propagation de cette huile frelatée dans l’alimentation, un Chinois explique que la population est résignée : 

“Nous sommes obligés d’accepter la chose. Dans notre société actuelle, tout le monde tente d’arnaquer les autres. De toute façon, on ne peut rien y faire.”

Lorsque le scandale de cette utilisation à grande échelle avait été révélé, en 2010, les experts chinois avaient estimé que deux ou trois millions de tonnes d’huile frelatée étaient consommées chaque année en Chine.

En 2011, le ministère de la sécurité publique chinoise avait alors mené une enquête de quatre mois, lui permettant de faire main basse sur six points de vente d’huile frelatée et d’arrêter trente-deux trafiquants. 

“Sous prétexte de raffiner du bio diesel, les suspects achetaient depuis 2009 de l’huile usagée dans le Zhejiang, le Sichuan et le Guizhou pour la transformer en huile de cuisine et l’écouler sur le marché”, avait écrit le ministère. Les inspections sanitaires ont, depuis, été renforcées, mais le phénomène est difficile à enrayer, car le recyclage de l’huile de cuisine est très lucratif.

En réponse aux scandales alimentaires à répétition (lait frelaté à la mélamine, plats à base de rats, renards et produits chimiques estampillés bœuf, choux au formol…) les autorités chinoises promettent des récompenses à hauteur de 300 000 yuan (36 200 euros) à ceux qui signalent leurs compatriotes en infraction avec la loi sur la sécurité alimentaire.

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Source(s): RFAVideo / YouTube / ​bigbrowser, le 01.11.2013 / Relayé par Meta TV )

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