La connivence entre journalistes politiques et dirigeants n’est pas une vue de l’esprit. Illustration avec le duo François Hollande/Ruth Elkrief.
C’était en novembre dernier. BFM TV, l’antenne qui se targue d’être la première chaîne info de France, avait décroché une exclusivité: la première interview croisée de François Hollande et Shimon Peres. Le chef de l’État effectuait alors un déplacement officiel en Israël.
Ruth Elkrief, journaliste politique en charge de l’access prime time (19/20h), a mené l’entretien.
Originaire du Maroc, celle qui rêvait, à l’âge de 10 ans, de devenir agent secret peut se vanter d’avoir réalisé une double interview que n’auraient pas renié les services secrets français et israéliens (toujours enclins à exercer une influence dans les médias).
A l’antipode du style britannique -davantage rugueux-, l’entretien politique à la française, illustré ici par Ruth Elkrief, est plus accommodant comme en témoigne la vidéo ci-dessus de BFM TV.
Une autre séquence vidéo, inédite et récemment diffusée en Israël, permet de mieux saisir le motif d’une telle amabilité: la journaliste et le chef de l’État sont familiers l’un de l’autre. En 2007, un article du Monde évoquait déjà leur connexion personnelle, vieille de “25 ans”. Aujourd’hui, Panamza vous propose de découvrir les images de la préparation de l’interview. On y voit François Hollande venir à la rencontre de la journaliste et la tutoyer sur un mode badin.
Le déroulé de cette séquence, consultable sur le lien affiché ci-dessus (en gras), induit une question importante:
Est-il légitime qu’un grand entretien politique sur la France et Israël
soit confié à une journaliste
à la fois
intime de François Hollande (avec lequel elle dîna régulièrement en compagnie de Ségolène Royal)
et dévouée à la cause sioniste (comme l’attestent ses collaborations antérieures avec plusieurs médias communautaires et pro-israéliens)?
Si BFM TV n’appartient pas au service public, la chaîne info, de par son audience considérable, peut être aisément tentée de faire passer un message idéologique (ici, la célébration tacite de la “lune de miel” franco-israélienne pour reprendre les termes de Ruth Elkrief dans l’interview) sous couvert de journalisme.
__________________________________________________________
Source: Panamza (par Hicham Hamza)