Il demande, dans sa lettre, à ce que la Russie se conforme à ce traité et qu'elle apporte les preuves d'avoir éliminé les armes interdites par le texte, rapporte et de hauts responsables américains cités par le quotidien.
FORTS SOUPÇONS
Le traité de contrôle des armes auquel Washington se réfère avait été signé par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, dans une période où les relations se réchauffaient entre les États-Unis et l'URSS. Avec ce « premier accord véritable de désarmement de l'ère nucléaire », les deux États se mettaient d'accord pour détruire leurs stocks d'équipements pouvant envoyer depuis le sol des missiles conventionnels et nucléaires sur des longues distances.
Dans le détail, le « traité pour les forces nucléaires à portée intermédiaires » (dit traité FNI, devenu un traité multilatéral après l'éclatement de l'Union soviétique),« oblige les deux États à détruire tous leurs missiles balistiques et de croisière lancés à partir du sol ayant une portée comprise entre 500 et 1 000 kilomètres et ceux dont la portée est comprise entre 1 000 et 5 500 kilomètres », comme le résume aujourd'hui l'ONU.
Un véhicule lance-missile de portée intermédiaire, désarmé par la Russie après le traité FNI de 1987. | Wikimedia / George Chernilevsky
Mais depuis janvier, Washington a exprimé à plusieurs reprises ses forts soupçons concernant des tests récents par la Russie de tels missiles. L'administration Obama avait par exemple déjà évoqué auprès de Moscou et deses alliés à l'OTAN « la possibilité (…) d'une violation ». Le New York Times avait expliqué que ces doutes existent depuis 2008 à la Maison blanche et au Pentagone.
« UNE AFFAIRE TRÈS SÉRIEUSE »
Le New York Times rapporte, lundi 28 juillet, que la plupart des hauts responsables militaires de l'administration Obama sont désormais certains que le texte signé 1987 a été violé par la Russie. L'article cite un rapport de la diplomatie américaine devant être publié mardi, et où il est écrit, selon le journal :
« Les États-Unis ont déterminé que la Fédération de Russie était en violation des obligations contenues dans le traité INF ».
Il s'agit de la plus « importante accusation » formulée par les États-Unis à Moscou par l'administration Obama, selon le New York Times, alors que la relation entre les deux nations particulièrement tendue, notamment en raison de la crise en Ukraine et du crash du vol MH 17, pour lequel Moscou est accusé d'avoir apporté une aide militaire aux séparatistes pro-russes qui combattent l'armée ukrainienne.
Lundi 28 juillet, Barack Obama a également confirmé que Washington allait lancer des nouvelles sanctions économiques contre Moscou.
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Source : Le Monde, le 29.07.2014