Avec une semaine d'avance sur le calendrier, le Premier ministre vient de dévoiler les grandes lignes de son plan d'économies qui doit permettre au gouvernement de réaliser 50 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017. Les retraités, fonctionnaires et bénéficiaires de prestations familiales seront largement mis à contribution.
Pas de remise en cause du Smic ni de suppression des allocations logement pour les étudiants non boursiers… Pour couper court aux rumeurs et aux polémiques, le Premier ministre a avancé d'une semaine la présentation des grandes lignes de son plan d'économies annoncé la semaine dernière lors de son discours de politique générale. Sur les 50 milliards d'euros de réduction des dépenses publiques à réaliser d'ici à 2017, Manuel Valls a réaffirmé que l'État et ses agences y contribueront au à hauteur de 18 milliards d'euros (contre 19 milliards annoncés initialement), que les collectivités locales auront de leur côté à produire un effort de 11 milliards d'euros (contre 10 milliards) et que l'assurance maladie y participera à hauteur de 10 milliards d'euros "sans réduction de la prise en charge des soins ni leur qualité".
Le temporaire va durer pour les retraités
Pour boucler la cure d'austérité portée par le nouveau gouvernement, Manuel Vals a précisé que les 11 milliards d'économies restant à trouver porteraient sur les dépenses de protection sociale. " Il n'est pas question évidemment de diminuer le montant des prestations sociales, a précisé le Premier ministre, mais, dans le contexte exceptionnel qui est le nôtre, elles ne seront pas revalorisées jusqu'en octobre 2015 ". Le gel touchera en particulier les retraités : les pensionnés du régime de base (à hauteur de 1,3 milliard d'euros) ainsi que des complémentaires qui relèvent des partenaires sociaux (pour 2 milliards d'euros).
Geler les pensions de retraite pour redresser les comptes publics, une bonne mesure ?
Les anciens actifs paient donc le plus lourd tribut au plan d'austérité puisqu'ils devront attendre 18 mois avant de voir leurs pensions revalorisées. En effet, le gouvernement avait déjà décidé, dans le cadre de la réforme des retraites 2013, le report du 1er avril au 1er octobre de la date de revalorisation annuelle des pensions de base dès cette année. De plus, les partenaires sociaux, qui pilotent les régimes complémentaires Agirc et Arrco, ont annoncé le gel en 2014 des pensions des anciens salariés du privé. "Ces mesures temporaires épargneront les retraités dont les pensions sont les plus modestes puisque le minimum vieillesse continuera à être revalorisé", a souligné le Premier ministre.
Le gel sévit aussi au printemps
Les autres prestations sociales (logement, famille, invalidité) sont également gelées jusqu'en octobre 2015 à l'exception des minima sociaux (RSA, ASS, Allocation Adulte handicapé) qui " continueront d'augmenter au rythme de l'inflation ". En revanche, la revalorisation exceptionnelle de 2% du RSA prévue le 1er septembre prochain est elle aussi repoussée d'une année. Dernière catégorie à faire les frais du plan d'économie du gouvernement : les fonctionnaires dont le point d'indice ne sera pas revalorisé jusqu'en 2017, vient de préciser une source gouvernementale.
Des mesures officialisées avant l'été
L'ensemble des mesures d'économies détaillées doivent désormais être traduites "dans les textes financiers qui seront examinés avant l'été", a précisé Manuel Valls. A savoir, dans un premier temps, un projet de loi de finances rectificative début juin ainsi qu'un d'un projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificative.
__________________________________________________________
Source(s) : Lexpress / Par Elodie, le 16.04.2014