L’émission Quotidien, sur TMC, a diffusé, ce lundi soir, les propos tenus par le chef des Républicains lors de sa deuxième journée de cours, vendredi. L’ancien ministre épingle notamment Valérie Pécresse, Alain Juppé, les députés En marche ou encore les syndicats.
La polémique autour des propos de Laurent Wauquiez devant les élèves de l’École de management de Lyon n’en finit pas. L’émission Quotidien , sur TMC, a diffusé, vendredi, des extraits d’un enregistrement d’un cours donné par le chef des Républicains dans lequel il tenait des propos polémiques vis-à-vis de Gérald Darmanin, Nicolas Sarkozy ou encore Emmanuel Macron. Ces déclarations chocs ont été tenues jeudi dernier. Mais le cours de Laurent Wauquiez durait deux jours, et l’émission a diffusé, ce lundi soir, de nouveaux extraits du cours enregistré à son insu vendredi dernier.
● Valérie Pécresse et Alain Juppé visés
Dans ce nouvel enregistrement, diffusé à la veille de la réunion du bureau politique, Laurent Wauquiez s’en prend aux membres de sa formation politique, notamment Valérie Pécresse et Alain Juppé. Le chef des Républicains s’étonne qu’une étudiante sortant d’une prépa littéraire ait pu entrer dans une école de commerce comme celle de Lyon. «C’est Valérie [Pécresse] qui avait mis ça en place?», demande-t-il. Un étudiant répond par l’affirmative. «Ah, le nombre de conneries qu’elle peut faire!», lance alors Laurent Wauquiez à l’adresse de la présidente LR de la région Île-de-France.
Le maire de Bordeaux n’est pas non plus épargné par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. «Alain Juppé, qui est une personnalité éminemment respectable, il a totalement cramé la caisse. À Bordeaux, il a fait des miracles, Bordeaux est géniale, est très bien gérée… Mais il a fait exploser les impôts, et il a fait exploser la dépense publique, et il a fait exploser l’endettement. Moi, ma conviction, c’est que quand vous faites ça, vous n’avez, à l’arrivée, plus aucune forme de crédit. Parce que si vous êtes de droite et que vous voulez dire aux gens: “Si vous me faites confiance, moi j’augmente pas les impôts, je lutte contre le gaspillage de l’argent public et je remets de l’ordre dans mes finances”, bah commencez par le faire dans vos responsabilités. Et qu’on puisse commencer à vous faire confiance.»
[🔴Document #Quotidien] Suite et fin de l’enregistrement de Laurent #Wauquiez à l’EM Lyon.
👉 En prennent pour leur grade : les députés En Marche, Justin Trudeau, Valérie Pécresse, et Alain Juppé qui a « totalement cramé la caisse ». pic.twitter.com/UuSciylCou— Quotidien (@Qofficiel) 19 février 2018
● La France est «une dictature»
Laurent Wauquiez tire également à boulets rouges sur l’Assemblée nationale qu’il juge inefficace. Selon lui, l’équilibre des pouvoirs est «une illusion» en France. «Vous pensez vraiment qu’un parlementaire a le moindre pouvoir aujourd’hui?», demande-t-il. «Vous avez vu les guignols d’En marche, là? Ils sont tous avec le petit doigt sur la couture, et ils doivent tous voter la même chose. Quand ils osent apporter la moindre dissonance, ils se font taper dessus avec une matraque. Il n’y a aucun équilibre des pouvoirs en France», ajoute-t-il. L’ancien député, entre 2012 et 2017, juge même qu’il y a «une totale dictature en France».
● La CGT, le Medef et la CGPME épinglés
Au-delà des politiques, Laurent Wauquiez étrille également les syndicats d’Auvergne-Rhône-Alpes. «Les associations syndicales recevaient à peu près 5 millions d’euros chaque année de la région. La CGT se faisait un joli chèque de 3 millions d’euros sur le budget de la région, chaque année. Moi, je les ai reçus, je leur ai dit: “Je suis extrêmement attaché à l’indépendance des syndicats. Et donc, comme je ne veux surtout pas que vous dépendiez de moi, et bah c’est zéro”.» Pourtant, le «pire», «les plus catastrophiques», selon l’ancien ministre, c’est «le Medef et la CGPME». «Eux, ils en ont rien à foutre de savoir si on augmente les cotisations sur les entreprises, si on augmente le truc. La seule chose qu’ils veulent, c’est encaisser l’argent», ajoute-t-il.
● Justin Trudeau jugé trop «mainstream»
Enfin, après avoir dénigré le charisme de la chancelière allemande, Angela Merkel, lors de son premier cours, Laurent Wauquiez a critiqué, cette fois, le côté «mainstream» du premier ministre canadien, Justin Trudeau. «Lui en gros, c’est simple: tout ce qui est mainstream, tout ce qui est bonne pensée, je prends tout. Et donc l’objectif, c’est: je suis à fond dans tout, tout est nickel, tout est ripoliné, il n’y a pas un cheveu qui dépasse, je suis le mec cool, gentil, complètement dans le mainstream du média.»
Un peu plus tôt ce lundi, Les Républicains avaient commencé la contre-attaque, jugeant, par la voix de leur porte-parole, Gilles Platret, que la diffusion de ces extraits n’était pas du journalisme, mais «un exercice au niveau CAP d’ajusteur-monteur».
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Source : Le Figaro