Mohamed Ben Salmane menace Abbas de le renverser s’il ne coopère pas

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a menacé le président palestinien Mahmoud Abbas qu’il serait renversé s’il ne coopère pas avec le royaume et l’a exhorté à soutenir le plan de paix américain, a rapporté samedi le Middle East Eye (MEE), citant des responsables palestiniens.

Selon le rapport, le prince héritier a demandé à Abbas d’accepter le plan de paix israélo-palestinien parrainé par les Etats-Unis et a déclaré mercredi que les Etats-Unis étaient « le seul jeu en ville » en ce qui concerne le processus de paix.

« Les Etats-Unis sont les seuls à avoir une réelle influence sur Israël, c’est le seul pays qui peut faire pression sur Israël dans tout le processus de paix et personne d’autre ne peut le faire, ni l’UE, ni la Russie ni la Chine », aurait dit Salmane à Abbas.

Selon l’un des responsables, Salmane aurait averti Abbas que s’il ne fait pas de pression sur les Palestiniens vivant au Liban pour soutenir le camp pro-saoudien, son travail sera confié à Mohammed Dahlan, un homme politique palestinien en exil.

Abbas aurait déclaré: « Si les États-Unis sont prêts à déclarer que le processus de paix est basé sur la solution à deux États sur les frontières de 1967, y compris Jérusalem-Est, nous sommes prêts à nous engager immédiatement, mais s’ils veulent nous entraîner vers la version israélienne de la paix, nous ne pouvons pas le faire ».

Abbas a tenu une autre réunion dans la capitale saoudienne avec le roi Salmane, à laquelle ont également assisté un certain nombre de hauts dignitaires et de responsables palestiniens. Cependant, la réunion n’incluait pas le fils du roi.

La visite d’Abbas à Riyad intervient une semaine après que les chefs d’Etat des pays musulmans se sont rencontrés en Turquie pour rejeter et dénoncer la décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale israélienne sous la direction du président turc Recep Tayyip Erdoğan.

L’Arabie saoudite et certains de ses alliés, y compris les Emirats arabes unis, étaient absents de ce sommet. Selon certaines sources, le royaume ferait pression sur Abbas pour renoncer aux revendications palestiniennes sur Jérusalem-Est en échange de l’opposition américaine contre son rival saoudien, l’Iran.

Entre-temps, les Palestiniens et les Turcs ont porté l’affaire devant l’Assemblée générale des Nations Unies et ont insisté pour que l’on vote pour dénoncer la décision de Trump. La résolution a été largement appuyée par les membres des Nations Unies, malgré l’avertissement des États-Unis selon lequel l’aide étrangère des Etats-Unis serait coupée pour les États votant « oui ».

Source : RedAction le 25 décembre 2017

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