Mali : coopération militaire, la France et la Minusma bientôt délogées par la Russie ?

Revue de presse : Nord Sud Journal (2/7/19)*

La signature récente d’un accord militaire entre le Mali et la Russie est sans nul doute un désaveu pour l’assistance pléthorique et inefficace des forces étrangères, notamment la force Barkhane et la Minusma. L’arrivée imminente de la Russie au Mali dans la lutte contre le terrorisme risque de faire des malheureux.

Depuis 2012, notre pays traverse une crise multidimensionnelle sans précédent, marquée par   des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des tentatives de démembrement du pays, mais aussi des tentatives de provoquer une guerre interethnique au centre du pays. Et cela sous le regard inerte de la force Barkhane et la Minusma, présentes au Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, de la protection des civils et de la stabilisation du pays.

Face à la recrudescence des violences et les multiples attaques terroristes contre les civils et nos militaires, le gouvernement du Mali s’est retrouvé entre le marteau et l’enclume. D’une part, le respect de l’accord militaire signé avec la France et la protestation dans la rue qui exige le retrait de la France, considérée comme une force occupante.

Au même moment, l’expérience russe dans la lutte contre le terrorisme en Syrie et en  Centrafrique a interpellé les Maliens. Contrairement à la France, la Russie a mis un accent sur le renforcement des capacités logistiques des militaires centrafricains en mettant à leurs dispositions des équipements efficaces de lutte contre les terroristes. Pour la majorité des Maliens, l’accompagnement russe est sincère et efficace.

Des marches pour réclamer la signature d’un accord militaire avec la Russie ont eu lieu à Bamako dans plusieurs villes du Mali. Un cas parmi tant d’autres, la manifestation du 5 avril, organisée à l’appel des chefs religieux et des forces patriotes, qui a dénoncé toute forme d’occupation étrangère et a appelé à ce que l’État malien et son armée retrouvent leurs droits. Les autorités maliennes ne pouvaient pas rester insensibles à ces cris des citoyens.

Finalement, la mobilisation de la population et la recrudescence des violences semblent avoir eu raison de l’accord militaire entre le Mali et la France. Les ministres de la défense de la Russie et du Mali ont signé, le lundi dernier, un accord intergouvernemental sur la coopération militaire entre les deux pays en marge du forum militaire et technique international «Armée-2019». Cet accord s’inscrit dans le cadre de l’intensification des relations militaires entre le Mali et la Russie.

À travers cet accord, la Russie va contribuer à la normalisation de la situation au Mali et à la création de conditions pour une paix et une stabilité durables. Pour ce faire, Moscou compte renforcer les capacités et la dotation des forces armées de défense et de sécurité du Mali en armements et en moyens logistiques adéquats.

Cette  signature de l’accord militaire avec la Russie ne fait pas que des heureux. Certains partenaires de longue date du Mali, qui luttent aux côtés de nos militaires, risquent de faire leurs bagages, notamment la France et la Minusma. Ces partenaires ont prouvé leurs limites dans la résolution de la crise malienne. Il ne reste plus que le gouvernement officialise la rupture de l’accord signé avec la France, car, il sera difficile, voire impossible, une cohabitation franco-russe au Mali.

*Source : Nord Sud Journal

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Mali : une coalition de partis politiques demandent au gouvernement de rompre l’accord de défense signé avec la France

**Revue de presse : Nord Sud Journal (9/7/19)*

Face à l’incapacité de la force Barkhane à lutter efficacement contre les terroristes et à stabiliser notre pays, le Pôle politique du consensus (PPC) a officiellement demandé au gouvernement de rompre l’accord militaire avec la France et de conclure de nouveaux accords avec d’autres puissances  militaires plus concrètes et plus efficaces.

L’horreur a atteint son paroxysme dans le centre de notre pays. Des attaques contre les civils sans défense, des embuscades contre nos militaires sont, entre autres, le quotidien du centre du pays depuis plusieurs mois.  Du  coup, la cohésion sociale et même la survie du pays se trouvent sérieusement menacées.

Partant de ce constat amer, les leaders du Pôle politique du consensus (PPC) étaient face à la presse, le mercredi dernier, au siège de la coalition qui regroupe une vingtaine de partis politiques. Après avoir fait la genèse des nombreuses actions positives du président de la République dans le cadre de la refondation de l’armée malienne, le président du PPC, Jeamille Bittar, a déploré une pléthorique d’assistance au Mali et surtout la diversité des acteurs dans la résolution de notre crise.

«La violence est devenue notre quotidienne. Les auteurs des attaques ne sont pas sûrement des Maliens. Ces attaques se déroulent en présence d’une pléthorique d’assistance. Je pense que le mandat de la Minusma est faible et le Mali n’a pas besoin de ça aujourd’hui. Dans la résolution de la crise, il y a plusieurs acteurs et cela complique les choses», précise le président du PPC.

Dans la foulée, le Pôle politique du consensus (PPC) réclame la relecture de l’accord militaire entre le Mali et la France : «L’accord militaire de défense signé entre le Mali et la France est caduc. Tous les accords doivent être remis en cause. Ou bien, il faut revoir les termes de cet accord pour réadapter à la situation actuelle.»

À défaut de cette relecture, le PPC invite le gouvernement à rechercher de nouveaux accords avec d’autres puissances militaires, notamment la Russie, les Etats-Unis et l’Allemagne. Concernant le choix du pays en question, le président du PPC n’a pas voulu préciser une puissance. Par contre, il a déclaré que le choix revient au peuple malien et aux autorités.

L’occasion était bonne pour le président Jeamille Bittar de lancer un appel à tous les Maliens de faire l’union sacrée autour du président IBK pour surmonter ces moments difficiles. Il a également demandé au gouvernement de redoubler d’efforts pour trouver une solution durable à la crise qui n’a que trop duré.

**Source : Nord Sud Journal

Source : France Irak Actualité

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