Quand Macron accueille à l’Élysée un “parrain” accusé de trafic d’organes

. Hashim Thaçi, président sulfureux du , s'est dit “impressionné” par l'“énergie” de son hôte français.

La visite n'apparaît pas à l'agenda présidentiel. Le 14 mars, a reçu tout sourire à l'Élysée Hashim Thaçi, président sulfureux du . En 2011, un rapport du Conseil de l' l'accusait pourtant d'avoir dirigé pendant la guerre du Kosovo, à la fin des années 1990, un trafic international d'organes, prélevés surtout sur des prisonniers serbes.

Dans un message publié sur Twitter, le dirigeant kosovar a révélé la tenue de leur rencontre, diffusé les seules photos de l'événement et salué une « excellente réunion de travail avec à Paris, preuve d'un lien fort entre le Kosovo et la France », se disant même « impressionné par son énergie et son dévouement pour le progrès au Kosovo et dans les Balkans Occidentaux. Sa prochaine visite dans la région créera un nouvel élan ».

Sur Facebook, Hashim Thaçi a également évoqué « une discussion amicale » et remercié Emmanuel Macon pour « sa vision et son dynamisme », qui « donne de l'espoir à toute l', y compris les pays qui aspirent à s'intégrer dans l' ». Il a même choisi une photo de leur rencontre pour illustrer sa page officielle sur le réseau social. Dans la foulée, il a décoré Alain Juppé (en présence de ) et Nicolas Sarkozy.

Le plus dangereux des « parrains de la pègre » de l'UCK

« De nombreux indices concrets et convergents confirment que des Serbes ainsi que des Kosovars albanais ont été tenus prisonniers dans des lieux de détention secrets sous contrôle de l'UÇK au Nord de l'Albanie et soumis à des traitements inhumains et dégradants, pour finalement disparaître », affirmait le rapport européen. Les détenus étaient conduits en Albanie, exécutés d'une balle dans la tête, opérés et leurs organes vendus à des cliniques étrangères.

Le document accablant, adopté à l'époque par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) à Strasbourg, évoquait aussi des exécutions sommaires et des enlèvements visant les opposants politiques d'Hashim Thaçi, désigné comme l'organisateur du trafic et qualifié par des services secrets de pays de l' comme le plus dangereux des « parrains de la pègre » du mouvement séparatiste de l'UCK, l'Armée de libération du Kosovo.

Un dirigeant soutenu par la albanaise

Thaçi dirigeait alors le « Groupe de Drenica », réunissant des personnalités de premier plan de l'UCK et accusé par le rapport d'avoir « renforcé dans des proportions phénoménales son assise dans les activités criminelles organisées, à l'époque florissantes au Kosovo et en Albanie ». Il aurait d'ailleurs agi avec « le soutien et la complicité » des structures de officielles de l'Albanie, et notamment du gouvernement socialiste, mais également des services secrets albanais et de « la redoutable albanaise ».

« Les services chargés de la lutte contre le trafic de drogue de cinq pays au moins précisent, dans des rapports confidentiels qui s'étendent sur plus de dix ans, que le commerce de l'héroïne et d'autres narcotiques était contrôlé de façon violente par Hashim Thaçi et d'autres membres du “Groupe de Drenica” », poursuivait le rapport officiel. « Thaçi et ces autres membres du “Groupe de Drenica” sont constamment qualifiés “d'acteurs clés” dans les rapports des services de renseignement consacrés aux structures de type mafieux de la criminalité organisée du Kosovo. »

Assassinats, détentions, agressions…

« Les sources directes dont nous disposons indiquent de manière crédible que Haliti, Veseli, Syla et Limaj, ainsi que Thaçi et les autres membres du cercle de ses proches collaborateurs, auraient ordonné, et parfois personnellement veillé au bon déroulement d'un certain nombre d'assassinats, de détentions, d'agressions et d'interrogatoires dans diverses régions du Kosovo et notamment, ce qui nous intéresse tout particulièrement, à l'occasion d'opérations menées par l'UÇK sur le territoire albanais, entre 1998 et 2000 », est-il encore écrit.

Le document de 27 pages, rédigé par le député Dick Marty, avait ainsi approfondi les accusations portées en 2008 par l'ancien procureur du Tribunal pénal pour l'ex-, Carla del Ponte. En réaction, Hashim Thaçi, alors Premier ministre du Kosovo, avait quant à lui dénoncé un rapport « scandaleux », avant de le comparer à la « propagande de Goebbels ».

Kosovo : Hashim Thaçi, est accusé d'avoir dirigé un prélevés sur des prisonniers de guerre serbes

Au Kosovo, l'affaire du pourrait connaître un rebondissement majeur. Mardi 7 mai 2013, les noms de deux nouveaux inculpés dans l'un des volets de cette affaire ont été dévoilés. Il s'agit de deux responsables politiques de premier plan, des proches du Premier ministre kosovar Hashim Thaçi. Que représentent ces nouvelles accusations ?

 

Sources : Valeurs Actuelles / RTS / RFI

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