L’UE et le Canada scellent leur accord de libre-échange,

Il s’agit d’un “accord historique”, d’un “grand moment”, a souligné Stephen Harper, le Premier ministre canadien. L’UE et le Canada ont conclu, vendredi 18 octobre, un accord de libre-échange, négocié depuis 2009, et censé accroître de plus de 20 % les échanges commerciaux entre les deux zones.

En effet, une fois entré en vigueur, cet accord dopera de 23 % les échanges commerciaux entre les deux zones, ce qui représente près de 26 milliards d’euros. Pour l’UE, cela se traduira par 12 milliards d’euros annuels de produit intérieur brut, selon des chiffres avancés par Bruxelles. Cette entente “ouvre une nouvelle page dans les relations entre l’UE et le Canada”, a affirmé Manuel Barroso, le président de la Commission européenne lors d’une conférence de presse à Bruxelles, saluant “le premier accord de libre-échange avec un pays du G8”.

C’est “ce qui se fait de mieux en matière d’accord (…), il créera de nouvelles opportunités des deux côtés de l’Atlantique. Il accroîtra les échanges commerciaux et les investissements, générant ainsi croissance et emplois, dans l’UE comme au Canada”, a souligné la Commission, même si des “aspects techniques et juridiques” restent à finaliser.

Les producteurs de fromage canadien, dindons de la farce ?

Avant de parvenir à cet accord, Européens et Canadiens ont négocié pendant quatre ans. Nombre des questions ont donné du fil à retordre aux négociateurs, comme celles des médicaments génériques ou des services financiers. Mais c’est sur les produits laitiers et l’ouverture du marché européen au bœuf canadien, que les deux parties se sont livrées à un bras de fer. Un différend aujourd’hui réglé grâce à la décision du Canada, qui a accepté de doubler les quantités de… fromages européens importées sans taxes aux frontières.

En échange de ces facilités à l’exportation, l’Europe accueillera le bœuf et le porc canadien. Une concession qui a permis de débloquer le dossier, mais ne fait pas que des heureux.

Selon Pascale Guéricolas, la correspondante de RFI au Québec, des petits producteurs de fromages locaux s’inquiètent pour leur avenir. Les importations de crottins de Chavignol, de bleus de brebis devraient, en effet, doubler avec cette entente. Des fromages très subventionnés, selon les producteurs québécois, ce qui rend la bataille commerciale très inégale. Conscient que les producteurs de fromages canadiens subiront des “pertes minimes et temporaires”, Stephen Harper s’est engagé à leur verser une “compensation”.

La filière bovine française en colère

Du côté de la filière bovine hexagonale, on est également vent debout contre l’accord. La Fédération nationale bovine (Fnb) rappelle que les normes de production et de transformation des viandes bovines canadiennes ne sont en rien comparables avec les très hauts standards imposés par Bruxelles pour les viandes bovines européennes.

La Fnb précise que les consommateurs européens n’auront pas la même garantie de traçabilité et de sécurité alimentaire avec les viandes bovines canadiennes. La Fnb demande au “chef de l’État et à son ministre de l’Agriculture” d’intervenir “pour redonner le sens des justes priorités à la Commission européenne : l’emploi, l’activité économique sur le territoire rural, le maintien d’un haut niveau de qualité des viandes proposées aux consommateurs.”

“Plutôt que d’aller chercher notre alimentation sur d’autres continents, n’avons-nous pas un autre modèle économique et d’équilibre environnemental à promouvoir ?”, s’interroge le syndicat.

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Source(s): France24, 18.10.2013 / Relayé par Meta TV-Meta TV) 

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