L’Iran a envoyé des drones et du matériel militaire en Irak

L'Iran a secrètement déployé des drones de surveillance en Irak où elle convoie également du matériel militaire par voie aérienne pour aider Bagdad dans sa lutte contre les insurgés sunnites, a affirmé mercredi le New York Times.

Une «petite flotte» de drones Ababil a été déployée sur la base aérienne d'Al-Rachid, à proximité de Bagdad, affirme le quotidien sur son site internet, citant des responsables américains sous couvert d'anonymat.

Sur cet aéroport, Téhéran a également mis en place un centre d'interception des communications de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), croit savoir le quotidien.

Plus rudimentaires que les appareils américains, les drones Ababil, conçus en Iran, font près de trois mètres d'envergure. Ils sont dédiés à la surveillance et ne sont pas armés.

Une dizaine de membres de la Force  al-Qods, une unité paramilitaire iranienne, ont également été dépêchés en Irak pour conseiller le commandement irakien et aider au recrutement de miliciens chiites du sud du pays, ajoute-t-il, précisant que le général iranien Qassem Souleimani s'était récemment rendu à deux reprises en Irak.

L'Iran a par ailleurs mis en place un pont aérien vers Bagdad; chaque jour, deux vols convoient de l'équipement militaire et du ravitaillement en Irak.

«C'est une quantité substantielle» de matériel, selon un responsable, pour qui il ne s'agit «pas forcément d'armes lourdes mais pas non plus simplement d'armes légères et de munitions».

Enfin, Téhéran aurait massé 10 divisions de l'armée régulière et de la Force al-Qods à la frontière irakienne pour se tenir prête à agir si la capitale irakienne ou des hauts lieux chiites étaient menacés, ajoute le New York Times.

Interrogée lors de son point de presse quotidien, la porte-parole du département d'État Marie Harf a dit «ne pas être en mesure de commenter les détails de ces informations de presse».

Mais, a-t-elle commenté, «qui que ce soit dans la région ne devrait rien faire qui puisse exacerber les divisions confessionnelles, qui puisse attiser l'extrémisme en Irak».

Les États-Unis répètent depuis deux semaines que l'aide de l'Iran dans la crise en Irak doit se faire de manière «non sectaire», c'est-à-dire en faisant pression sur le régime allié irakien pour qu'il n'attise pas le conflit entre chiites et sunnites et se dote d'un gouvernement d'union nationale.

«L'Iran peut jouer un rôle constructif s'il envoie au gouvernement irakien le même message que celui nous lui envoyons», a insisté Mme Harf.

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Source : La Presse.ca, le 25.06.2014

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