Le vote du parlement ne modifiera pas la politique étrangère du Royaume-Uni, mais représente une avancée symbolique pour les Palestiniens.
Le parlement britannique a adopté lundi 13 octobre une motion reconnaissant la Palestine en tant qu'État. Ce vote ne modifiera pas la politique étrangère du Royaume-Uni, mais représente une avancée au moins symbolique pour les Palestiniens.
Les membres de la Chambre des communes ont approuvé cette motion par 274 voix contre 12. D'après le texte, «cette chambre croit que le gouvernement devrait reconnaître l'État de Palestine au côté de l'État d'Israël au titre de contribution à l'établissement d'une solution négociée à deux États».
Cameron avait demandé une abstention
La Grande-Bretagne ne reconnaît pas la Palestine en tant qu'État, mais assure qu'elle pourrait le faire si elle jugeait que cela pouvait contribuer à la paix entre Israël et les Palestiniens. Le Premier ministre, David Cameron, avait demandé à ses ministres de s'abstenir lors du vote de lundi.
La position du gouvernement «est très claire et ne va pas changer», quelle que soit l'issue du vote, avait insisté un porte-parole de Downing Street à l'ouverture des débats lundi après-midi. Le Royaume-Uni s'était abstenu en 2012 lors du vote sur le statut d'État observateur à l'ONU pour la Palestine.
Mettre fin à l'occupation
Durant les débats, le ministre chargé du Moyen-Orient Tobias Ellwood a souligné qu'un État palestinien ne serait reconnu que lorsque le moment sera jugé approprié. «Les aspirations du peuple palestinien ne peuvent être pleinement réalisées tant qu'on ne mettra pas fin à l'occupation (…) et nous pensons que cela n'arrivera que par le biais de négociations», a indiqué Tobias Ellwood.
Seule la fin de l'occupation assurera qu'un État palestinien puisse devenir une réalité sur le terrain, selon lui. «Le Royaume-Uni reconnaîtra un État palestinien lorsque nous estimerons que cela pourra apporter la paix», a-t-il insisté.
Un vote qui pourrait inspirer d'autres États
Une reconnaissance, même symbolique, d'un État palestinien par Westminster pourrait inspirer «d'autres États de l'UE» à s'engager dans la même voie, a affirmé l'auteur de la motion.
Ce vote survient dix jours après l'annonce faite par la Suède, immédiatement critiquée par Israël, qu'elle allait reconnaître l'État palestinien. D'autres nations européennes comme la Pologne ou la Bulgarie l'ont reconnu en 1988, alors qu'elles faisaient encore partie du bloc soviétique. Au total, l'autorité palestinienne se prévaut de la reconnaissance de 134 pays, dont Brésil et Argentine.
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Source : Tribune de Genève, le 14.10.2014