Le corps d'un homme a été découvert dans la nuit de samedi à dimanche 26 octobre sur le site du barrage contesté de Sivens, dans le Tarn, où des échauffourées avaient eu lieu en marge d'une mobilisation d'opposants, a annoncé dimanche matin la préfecture d'Albi, dans un communiqué :
« Vers 2 heures du matin, le corps d'un homme a été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens. Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement mais n'ont pu que constater le décès de la victime. (…) Une enquête a été ouverte sous l'autorité du procureur d'Albi afin de déterminerles causes du décès et l'identité de la victime »
Le texte ne donne aucun élément. La préfecture s'est refusée à plus ample commentaire tandis que le procureur de la République à Albi était injoignable.
DÉCÈS SURVENU « DANS LE CONTEXTE D'AFFRONTEMENTS » AVEC LES GENDARMES
Le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, a, de son côté, dit ne pas être au courant d'un décès. Le responsable, qui gérait sur place les opérations de gendarmerie lors des échauffourées de samedi soir, a indiqué que le calme était revenu « vers 21 heures ». Il a précisé que sept membres des forces de l'ordre avaient été blessés mais que les pompiers ne lui avaient fait état dans la soirée d'aucun blessé dans le camp adverse.
Mais le porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage, a ensuite déclaré à l'AFP que la mort de l'homme est survenue « dans le contexte d'affrontements avec les gendarmes ». « Nous ne disons pas que les forces de l'ordre ont tué un opposant, mais un témoin nous a dit que le décès s'était passé au moment d'affrontements », a précisé Ben Lefetey.
MANIFESTATION PACIFIQUE
Près de 2 000 personnes, dont la tête de file du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, s'étaient rassemblées pour protester contre le projet de barrage, qu'ils jugent dangereux pour la protection de l'environnement.
La manifestation, elle, était restée pacifique, selon le lieutenant-colonel Renier. Mais « 100 à 150 anarchistes encagoulés et tout de noir vêtus ont jeté des engins incendiaires » et autres projectiles aux forces de l'ordre encadrant la mobilisation. Celles-ci ont répondu en faisant usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de Flash-ball, a-t-il ajouté.
Il a aussi précisé que des négociations avaient été entamées, en vain, entre un représentant pacifique des opposants à la construction du barrage de Sivens et un des assaillants qui avait alors dit qu'ils se réclamaient de « l'anarchisme ».
« PAS TROP TARD », SELON MÉLENCHON
Le projet de barrage-réservoir de 1,5 million de m3 d'eau stockée est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu'il est indispensable pourirriguer les terres agricoles alentour et qu'une autre zone humide sera créée. Depuis les travaux de déboisement le 1er septembre, des échauffourées et des rassemblements ont régulièrement lieu. Les opposants dénoncent un projet coûteux qui, selon eux, ne servira qu'à irriguer les terres d'un petit nombre d'exploitants pratiquant une agriculture intensive.
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Source(s) : Le Monde avec AFP, le 26.10.2014