Cette visite du président russe est destinée notamment à intensifier les relations commerciales entre les deux pays. Vladimir Poutine doit y rencontrer Fidel Castro – retiré du pouvoir pour des raisons de santé depuis 2006 au profit de son frère Raul – selon le Kremlin.
L'accord sur l'effacement de la dette, signé entre Moscou et La Havane le 25 octobre 2013, prévoit l'annulation de cet endettement évalué à 35,2 milliards de dollars et le remboursement du reste (environ 3,5 milliards de dollars) sur dix ans. Les fonds remboursés seront placés dans des comptes dédiés et seront intégralement réinvestis par la Russie dans l'économie cubaine, selon le texte.
Le sujet avait été abordé lors d'une visite du premier ministre Dmitri Medvedev sur l'île en même temps qu'une dizaine d'accords de coopération économique. Mais aucun détail n'avait été apporté sur les modalités du règlement de la très controversée dette cubaine à l'égard de l'ex-URSS, qui a longtemps constitué un obstacle à la normalisation des relations entre La Havane et son ancien allié à l'époque de la Guerre froide.
«Personne ne pensait que cette dette serait remboursée un jour», a souligné le député Andreï Makarov du parti présidentiel Russie Unie, en présentant le texte.
Depuis 2005, la Russie et Cuba ont relancé leurs relations, réduites à néant avec la désintégration du bloc soviétique au début des années 1990. Moscou est actuellement le neuvième partenaire commercial de La Havane, avec des échanges de 224 millions de dollars en 2011, loin derrière le Venezuela, la Chine et l'Espagne, les trois premiers partenaires économiques de Cuba.
Lors de sa visite à Cuba le 11 juillet, Vladimir Poutine portera «une attention particulière» au «développement des relations économiques et commerciales et des investissements, à la réalisation de projets communs dans le domaine de l'énergie, du transport, de l'aviation civile, de l'espace et de la santé», a précisé le Kremlin vendredi.
La Russie avait, à l'occasion de la visite de M. Medvedev en 2013, conclu des accords portant sur la location de trois Antonov -158 civils et la fourniture de pièces détachées, la coopération spatiale à des fins pacifiques, la médecine et biologie nucléaire, les douanes et l'éducation.
Selon l'agence Interfax, plusieurs compagnies russes ont déjà fait part de leur intérêt pour de nouveaux investissements à Cuba, dans les hydrocarbures (Zaroubejneft) et l'électricité (Inter RAO).
Zaroubejneft a déjà entrepris des recherches au large de la côte nord-est de Cuba avec la plate-forme norvégienne Songa Mercur.
Après Cuba, Vladimir Poutine doit se rendre en Argentine le 12 juillet, pour parler notamment relations commerciales avec la présidente Cristina Kirchner.
Le journal russe Vedomosti rapportait mardi que le géant gazier russe Gazprom pourrait à cette occasion sceller son entrée dans des projets Wintershall, filiale du chimiste allemand BASF, dans le pays.
Les discussions portent notamment sur deux gisements offshore déjà en exploitation, Carina et Aries, qui produisent actuellement 12 millons de m3 de gaz par jour.
Vladimir Poutine se rendra ensuite au Brésil où il participera à la cérémonie de clôture du Mondial de football, la Russie accueillant la prochaine compétition en 2018.
Le président russe doit participer à un sommet des BRICS, groupe de pays émergents dont la Russie fait partie avec le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.
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Source : La Presse.ca, le 04.07.2014