Par Avic, Réseau International
C’est bien connu, les empires vivent sur le dos des pays conquis. Le moteur principal de leur expansion est justement la nécessité sans cesse renouvelée d’alimenter un insatiable appétit qui grandit au fur et à mesure de leur développement. De l’Égypte antique à nos jours, cette réalité ne s’est jamais démentie. Nous avons eu, par exemple, un Charlemagne qui a mené, durant tout son règne, des expéditions contre les saxons, soi-disant pour les christianiser mais, en réalité, à des fins de pillage, tout comme sa guerre contre les avars qui n’avait comme seul et unique but que de s’emparer de leur fabuleux trésor, lui-même fruit de pillages et de rapines.
L’empire américain, lui-même entièrement issu de la logique de la ruée vers les El Dorado de l’Ouest qui a suivi les grandes découvertes, ne pouvait faire exception. Quelles que soient les raisons invoquées pour les agressions menées par les États-Unis, nous retrouvons toujours les mêmes constantes tournant autour des richesses potentielles ou réelles des pays agressés. Si les richesses minières et les hydrocarbures ont toujours retenu l’attention des analystes, on parle peu de celles qui sont stockées dans les banques sous forme d’or, de diamants ou de platine, ni de celles qui proviennent de la fabrication et de la manipulation de la monnaie du pays.
L’Irak a été une manne pour les États-Unis et la Grande Bretagne, à tous les points de vue, et pas seulement à cause du pétrole et la reconstruction. Du jour au lendemain, des tonnes d’or prirent le chemin de l’exil d’une manière ou d’une autre. Avant même la fin de la guerre d’innombrables objets archéologiques avaient disparu des musées irakiens pour se retrouver à des dizaines de milliers de kilomètres du pays. Le pillage fut systématique, un peu à la manière nazie pendant la seconde guerre mondiale.
Comme si ça ne suffisait pas, l’occupant s’attela à la refonte de la monnaie irakienne en créant le nouveau dinar irakien. Tous les anciens dinars furent retirés de la circulation avec, comme on peut s’en douter, tous les trafics qui peuvent accompagner ce genre d’opérations. A la place, des cargos entiers bourrés de nouveaux dinars fraichement imprimés décollaient des bases américaines en Allemagne, autre pays occupé, à destination de l’Irak.
Si on rajoute à cela le fait que les pays du Golfe, en particulier l’Arabie Saoudite, ont mis la main à la poche pour financer cette guerre de vol et de prédation, ceux qui pleurent le coût exorbitant de l’opération peuvent se rassurer : elle a été très rentable pour les deux (trois ?) larrons qui l’ont voulue.
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Source : Réseau International / Par Avic, le 13.07.2014