En Grèce, le scandale Novartis est en train de virer au cauchemar pour la classe politique dont nombre des membres semblent avoir perçu des pots de vin !
Le scandale Novartis prend un tournant politique
L’affaire des pots-de-vin présumés versés en Grèce par le géant pharmaceutique suisse Novartis a tourné mardi 06 février 2018 au « scandale Novartis ».
Il prend désormais une dimension politique avec l’implication présumée de dix ténors des précédents gouvernements.
Deux anciens premiers ministres impliqués dans le scandale Novartis
La liste des politiciens impliqués inclut deux ex-Premiers ministres et huit ex-ministres notamment de la Santé, soit une bonne partie du gotha de l’opposition au Premier ministre de gauche, Alexis Tsipras.
Le scandale Novartis touche notamment l’ex-Premier ministre conservateur (Nouvelle Démocratie, ND) Antonis Samaras, l’actuel gouverneur de la Banque centrale Yannis Stournaras, l’actuel commissaire européen aux Migrations, le conservateur Dimitris Avramopoulos, le poids lourd socialiste Evangelos Venizelos, et le numéro deux de ND, Adonis Georgiadis.
A l’issue d’une enquête du parquet anticorruption ouverte en 2016 contre Novartis pour des faits qui remonteraient à la période 2006-2015, la partie du dossier concernant ces responsables sera transmise mardi au Parlement, seul habilité à enquêter sur d’ex-membres du gouvernement.
Le Parlement devra examiner s’ils ont fauté en permettant à Novartis de gonfler ses ventes en Grèce et ses tarifs, ce dont le groupe est soupçonné. Le parquet anticorruption a aussi lancé des poursuites contre un de ses dirigeants en Grèce, et poursuit l’enquête dans son volet non politique.
Les impliqués crient à la diffamation
Parmi les têtes d’affiche impliquées dans le scandale Novartis, M. Samaras a dénoncé une « nouvelle diffamation de M. Tsipras », qui lui avait succédé au pouvoir il y a trois ans, assurant que ses accusateurs « devront en répondre devant la justice ».
Affirmant n’avoir eu aucune compétence en matière de politique du médicament, M. Avramopoulos a démenti toute implication, tout comme M. Stournaras. Ce dernier a en sus dénoncé, en employant le mot anglais, un « bullying » (harcèlement) à son encontre de la part du gouvernement de gauche.
La thèse d’une machination politique a aussi été avancée par M. Venizelos, allié gouvernemental de M. Samaras avant l’arrivée au pouvoir de Syriza, le parti de M. Tsipras.
« L’enquête montrera s’il y a implication ou pas« , a rétorqué le ministre de la Justice, Stavros Kontonis, déniant toute « intervention politique », sur la chaîne publique Ert1.
Cette affaire du scandale Novartis « est d’une énorme ampleur« , a-t-il ajouté. Il avait estimé en avril que Novartis avait probablement soudoyé « des milliers » de médecins et fonctionnaires, une affaire d’autant plus sensible que la santé publique a été frappée de plein fouet en Grèce par neuf ans d’austérité.
La branche grecque de Novartis a indiqué lundi « continuer à coopérer » avec les autorités, sans plus de commentaires.
Pour notre part, nous attendons toujours que la France diligente une enquête pour établir si ce laboratoire a usé des mêmes pratiques dans notre pays qu’en Grèce. Un « scandale Novartis » en France ? Cela mériterais d’être vérifié, non ?
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Sources : Challenges / Tous-pourris / Euro News