Couvrir le génocide rwandais : Une journaliste de l’AFP témoigne

Blessés achevés à la baïonnette à l'hôpital, miliciens armés de machettes, enfants mutilés: la journaliste de l'AFP Annie Thomas revient, sur le blog Making-of, sur le génocide au qu'elle avait couvert il y a 20 ans.

En poste au bureau de l'AFP à Nairobi de 1993 à 1998, Annie Thomas a passé au la moitié de ces cent jours de 1994 au cours desquels 800.000 personnes avaient été massacrées, assistant à des scènes effroyables. Elle y était notamment devenue l?amie de Jean Hélène, le journaliste de Radio France Internationale tué dix ans plus tard en Côte d'Ivoire. Par la suite, tous deux avaient été attaqués, parfois avec virulence, pour leur couverture des événements.

"A quoi cela a-t-il servi ?" s'interroge Annie Thomas. "A rien, sinon à me sentir aujourd'hui encore coupable de ne pas être allée vers les militaires assassins de l'hôpital pour leur crier d'arrêter, de ne pas avoir pris dans notre voiture des jeunes qui tentaient d'échapper aux miliciens, d'avoir été accueillie à bras ouverts par des tueurs aux machettes dégoulinantes de sang parce que j'étais française, de ne pas avoir su écrire dès le début qu'on avait affaire à un génocide, parlant plutôt dans ces premiers jours de massacres inter-ethniques récurrents dans cette région troublée d'."

Un rare témoignage, à lire sur le blog AFP Making-of :

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Source(s) : Libération / AFP, le 08.04.2014

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