Béziers : Ménard étudie un couvre-feu pour “les enfants qui traînent dans les rues la nuit”

Robert Ménard présidait mercredi soir son premier véritable conseil municipal à Béziers (Hérault). Il a annoncé "des gestes forts". De la communication pour l'opposition.

Après l'installation du 4 avril, Robert Ménard présidait mercredi soir son premier véritable conseil municipal. Et il a été beaucoup question de symboles. "De gestes forts que nous devons aux Biterrois", a expliqué l'édile alors que l'opposition, par la voix de Jean-Michel Du Plaa, y a vu "des délibérations de communication."

Dès l'ouverture de séance, Robert Ménard a présenté : la diminution "dans un premier temps" de moitié du parc automobile de service mis à la disposition des élus, la fin du véhicule attribué au maire, le retour du blason historique de la Ville sur les documents officiels, l'élaboration d'un arrêté pour ne plus voir des "enfants qui traînent dans les rues à certaines heures de la nuit" ou encore "l'application avec plus de sévérité et d'humanité de l'arrêté réprimant la mendicité dite agressive."

L'opposition virulente

Le président de séance a tenu à donner la parole à l'opposition sur chacun de ces points, sans que la règle l'impose. Ce qui a permis au communiste Aimé Couquet, cravate “Résistance” autour du cou, sa première sortie : "Nous n'avons rien à dire sur les communications du maire." Le premier magistrat de rétorquer : "Je vous offre simplement la possibilité d'effectuer des observations, ne vois pas dans chaque main tendue un poignard."

La délibération sur la baisse des taux d'imposition n'a pas détendu les débats. 19,53 % pour la taxe d'habitation, 26,54 % pour la taxe foncière sur les propriétés bâties et 60,06 % pour la taxe foncière sur les propriétés non bâties.

"On souhaite que les Biterrois voient sur leur feuille d'impôt la différence. Depuis 2001, aucune baisse sensible des impôts n'a eu lieu.", a détaillé Robert Ménard.

Une perte de 3 M€ de recettes ?

Pas de quoi convaincre Pascal Resplandy : "C'est tout à votre honneur de vouloir respecter vos promesses de campagne. Mais ces mesures ont été prises pour des raisons politiques et non pas après un audit sérieux des comptes de la Ville". Mais ce qui chagrine surtout l'élu de la liste “La renaissance de Béziers”, c'est la perte de "3 M€" de recettes qu'entraîne cette baisse d'impôt : "Soit vous les prenez sur la capacité d'épargne “net”, une décision sur le court terme, qui pénalisera les investissements futurs. Soit ces 3 M€ seront impactés sur des frais de fonctionnement et cela est impossible à réaliser en neuf mois."

La première adjointe Annie Schmitt tentera de rassurer : "On ne va pas mettre en péril les finances de la Ville. L'épargne “net” sera sauvegardée."

Où faire des économies ?

Comment ces économies seront alors faites ? Une question qui ne trouvera pas réponse avant le 27 mai, séance où la décision modificative du budget sera traitée.

Aimé Couquet ne s'en satisfait pas : "Il aurait été de bon ton de présenter la décision modificative du budget en même temps. Cela nous aurait évité d'avoir l'impression de vous faire un chèque en blanc."

"Nous voulons donner un signe fort aux Biterrois, nous l'avons dit, nous le faisons. Il en va aussi de la crédibilité de la parole publique", conclura Robert Ménard.

La baisse des indemnités fait débat

La baisse des indemnités de fonction de 30 % du maire, de ses adjoints et des conseillers délégués a aussi vu l'opposition s'agiter. "Attention de ne pas donner l'image d'élus qui s'en mettent plein les poches. Il y a dans cette salle des gens qui ont explosé leur vie professionnelle et personnelle pour se mettre au service des autres", a théâtralisé Élie Aboud. De son côté, le socialiste Jean-Michel Du Plaa a rappelé l'histoire : "Les indemnités ont été créées pour permettre à d'autres personnes qu'à la noblesse et à la bourgeoisie de pouvoir faire de la ."

Dix policiers municipaux en plus ?

C'est enfin la délibération proposant la création de dix postes de policiers municipaux qui a concentré les critiques. "Vous inventez la délibération de communication. Nous ne sommes pas là pour permettre à la municipalité de faire sa promotion. Pour qu'une telle délibération soit applicable, il faudrait au moins qu'elle soit accompagnée de la modification du tableau des emplois (…) Vous auriez peut-être pu attendre un mois et faire les choses comme il se doit." a lancé un Jean-Michel Du Plaa critique. Robert Ménard, reconnaissant que le tableau aurait dû être joint, s'est justifié : "Nous allons vite car on souhaite lancer rapidement les appels à l'emploi."

L'oubli est là, l'expérimenté élu socialiste ne l'a pas laissé passer. Et il y a fort à parier que Robert Ménard saura demander à ses services qu'il ne se reproduise pas.

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Source(s) : Midi Libre / Par Arnaud Gauthier, le 17.04.2014 / Relayé par

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