Médicament : Le Motilium mis en cause après des cas de morts subites

La revue Prescrire appelle au retrait du marché du Motilium, médicament utilisé contre les nausées et les vomissements. Il serait responsable de 25 à 123 morts subites en 2012 selon la revue.

La dompéridone (Motilium et génériques) suscite, une nouvelle fois, la polémique. Selon la revue indépendante Prescrire, ce médicament utilisé contre les nausées et les vomissements, serait responsable de 25 à 123 morts subites en 2012. Le magazine en demande le retrait du marché par les autorités sanitaires européennes. La dompéridone est un neuroleptique qui « augmente le risque de troubles du rythme cardiaque et de morts subites », affirme la revue.

Prescrire rappelle que les neuroleptiques exposent aux troubles du rythme cardiaque. Au mois de janvier dernier, la revue avait publié, une liste noire des 63 médicaments à éviter. Le Motilium et ses équivalents en faisaient partie.

Depuis 2005, plusieurs études épidémiologiques, néerlandaises et canadiennes ont déjà été menées sur le Motilium. Ces dernières avaient déjà montré que les morts subites cardiaques étaient environ 1,6 à 3,7 fois plus fréquentes en cas d'exposition à la dompéridone.

ANSM se prononcera sur le dompéridone au mois de mars

Fin 2011, l'Agence française du médicament ANSM et la principale firme concernée ont informé du risque de mort subite les médecins et les pharmaciens. L'ANSM avait par ailleurs mis en garde contre l'usage non autorisé du Motilium pour favoriser l'allaitement.

Au mois de mars prochain, l'ANSM devra se prononcer sur la dompéridone mais Prescrire craint qu'elle « se contente de préconiser » des baisses de doses ou de durée de traitement. Des mesures qu'elles jugent « insuffisantes » pour protéger les patients. Elles risqueraient, d'ailleurs, de reporter   »la responsabilité des agences sanitaires vers les soignants », déjà suffisamment occupés pour ne pas avoir, en plus, »à expliquer aux patients que tel ou tel médicament est autorisé mais à éviter ».

Prescrire indique que les troubles qui motivent la prise de ce médicament disparaissent spontanément, ou avec l'appoint de mesures diététiques. Elle cite des options thérapeutiques comme par exemple le Mopral en cas de reflux gastro-oesophagien (remontée du contenu de l'estomac dans la bouche) ou encore "dans de rares cas" et "avec beaucoup de prudence" le Primpéran ou ses équivalents (molécule : métoclopramide) et à dose "minimale, en surveillant de très près ses effets indésirables de neuroleptique".
 
La revue précise, ce mercredi, qu'environ 7% des adultes ont eu au moins une fois une prescription de ce médicament en 2012, soit environ 3 millions de personnes en France, d'après les données de l'Assurance maladie. 

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Source(s) : Lci.tf1 / par Ingrid Bernard, le 19.02.2014

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