«Ton fils est un chien !» : un député israélien humilie la mère d’un prisonnier palestinien

Devant les caméras, un député israélien a pris à partie une Palestinienne qui se rendait en bus à une prison israélienne afin de voir son fils. Face à la vague d'indignation, la Knesset a décidé d'accorder au député une protection rapprochée.

Le conflit israélo-palestinien s'est invité jusque dans un bus ce 25 décembre 2017. Le député de la Knesset Oren Hazan, s'en est vivement pris à une Palestinienne, alors que celle-ci allait rendre visite à son fils emprisonné à Nafha, en Israël. «Ton fils est un chien. C'est un chien !», a-t-il ainsi lancé en présence de plusieurs caméras de journalistes qu'il avait lui-même pris soin de convoquer. Selon l'AFP, le député était en effet accompagné de médias ainsi que de militants de droite, dans le cadre d'une opération visant à dénoncer l'autorisation de telles visites par l'État hébreu.

«Vous rendez visite à une racaille qui croupit en prison, mais que vous, vous voyez comme un membre de votre famille !», a-t-il encore vitupéré, debout entre les rangées de sièges du bus en s'adressant à la mère assise. Celle-ci, s'efforçant de couper court, finit par lancer au traducteur présent : «Dites-lui que nos fils sont de vrais hommes !» Et le député, qui a publié lui-même la sur Facebook, de rétorquer : «Je suis membre de la Knesset […] Je vais m'assurer que vous n'ayez plus de droit de visite.»

Habitant d'une colonie israélienne en Cisjordanie, membre du Likoud, le parti nationaliste israélien dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, Oren Hazan est allé plus loin, en proférant des menaces de mort à peine voilées. «Si vous continuez comme ça, vous ne verrez plus la vie», a-t-il ainsi lancé, avant de lui reprocher le fait que trois civils et les corps de deux soldats israéliens soient retenus par le mouvement islamiste du , au pouvoir à . Toujours devant les objectifs, le député demande par l'intermédiaire du traducteur de passer personnellement le message au . Ce à quoi la mère de prisonnier palestinien a répondu qu'elle n'avait rien à voir, personnellement, avec cette organisation.

Protection rapprochée décidée par la Knesset

Les propos ont suscité une rare déclaration du porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida. «Au lieu d'envoyer un idiot se livrer à des actes puérils […] soyez courageux et tentez de résoudre cette question avec courage et sans intimider des femmes», a-t-il réagi dans un communiqué cité par l'AFP, à l'attention des autorités israéliennes. En raison du tollé suscité par la séquence dans les territoires occupés, le porte-parole de la Knesset a annoncé que Oren Hazan bénéficierait d'une protection rapprochée.

Ce n'est pas la première fois qu'Oren Hazan s'illustre par ses propos. «Il n'y a pas de nation palestinienne, il n'y a qu'une idiotie palestinienne qui n'est intéressée que par le terrorisme», avait-il notamment fulminé à la tribune de la Knesset en mars 2017.

 

En 2015, il avait été suspendu de son poste de vice-président du Parlement israélien, après des accusations de proxénétisme et usage de , et suspendu un mois de toute activité parlementaire pour avoir insulté une députée handicapée, d'après l'AFP.

Voir aussi : Noël terni par les tensions sur Jérusalem 

Israël est l'agresseur et non l'agressé !

 

Sources : RTRobert Martin / Robert Martin /

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