Technologie : Les robots tueurs suscitent l’inquiétude en Norvège

Le gouvernement norvégien finance le développement de robots qui pourront, sans intervention humaine, prendre la décision de tirer sur leur cible. La Ligue pour la paix estime que ce projet viole le droit international.

"Robots tueurs" pour les uns, "munitions partiellement autonomes" pour les autres : depuis plusieurs mois, le gouvernement norvégien finance le développement de nouveaux missiles pour équiper ses avions de combat. Leur particularité : "ils auront la capacité d'identifier une cible et de prendre la décision de tuer – ou non – sans intervention humaine", rapporte la version norvégienne du site d'actualité The Local

"Cette soulève plusieurs questions morales, notamment sur ce qui se passe si l'humain disparaît totalement du champ de bataille au profit des machines, ou encore sur qui sera tenu responsable en cas d'erreur ou d'attaque violant le droit international", pointe The Local

"L'arme devient le combattant"

Alexander Harang, de la Ligue norvégienne pour la paix, réclame un débat au sein du Parlement norvégien. "Au printemps dernier, après que le gouvernement a décidé d'allouer un budget de 2,2 milliards de couronnes norvégiennes [260 millions d'euros] au groupe Kongsberg [qui développe le robot], Alexander Harang a contacté tous les partis du pays pour réclamer un débat sur les conséquences potentielles de cette autonome en regard du droit international. Le débat n'a jamais eu lieu." 

Le rapporteur de l' Christof Heyns s'inquiète également des implications d'une telle technologie. "Ces dix dernières années, on a vu s'accroître la distance entre le soldat et sa cible. Mais ce qui se passe là, c'est que l'arme devient le combattant. La Norvège est un gros exportateur d'armes. Nous devons donc être particulièrement attentifs aux questions éthiques que soulève ce projet", précise-t-il. 

La ministre norvégienne de la Défense, Ine Eriksen Søreide, confirme que la question est complexe. mais elle refuse que le projet soit mis en suspens en attendant qu'un débat ait lieu.

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Source : Courrier International, le 27.10.2014

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