PORTUGAL : La première banque du pays dégringole à la Bourse

Des pertes inédites de la Banco Espirito Santo sèment le trouble sur les marchés financiers, alors que le pays sort tout juste d'un programme d'aides internationales de trois ans.

C'est la panique sur les places financières portugaises. Le 10 juillet, l'autorité financière du pays a été contrainte de suspendre la cotation de la Banco  Espirito Santo (BES), la plus importante banque du pays, dont la cotation était en plein plongeon. Le titre a perdu la moitié de sa valeur en trois semaines. En cause, les révélations de pertes colossales dissimulées du holding Espirito Santo International, qui s'élèvent à 1,3 milliard d'euros, explique le Diário de Notícias.

Les craintes de contagion sur le marché européen sont fortes, mais a réaffirmé sa confiance dans la gestion "attentive" et "efficace" du système financier portugais, relaie le quotidien. "Le système a été fortement renforcé dans les dernières années, en partie à travers une recapitalisation et un soutien de la Banque centrale européenne (BCE)", a assuré dans le journal Simon O'Connor, le porte-parole de la Commission européenne pour les affaires économiques.

Le s'est de son côté prononcé dès le 10 juillet en faveur de "mesures correctives" et d'une "supervision intrusive" dans le système bancaire portugais, annonçait l'Expresso. Dans un communiqué transmis aux principales rédactions du pays, l'institution financière se refusait pour autant à commenter directement les pertes de la BES, préférant "se focaliser sur l'état financier global du pays".

Le rédacteur en chef du journal portugais précisait sur CNN les enjeux de cette journée noire. "Nous parlons d'un groupe bancaire historique au , qui risque la banqueroute, c'est un cas exceptionnel. Des dettes ont vraisemblablement été masquées, mais la question qui demeure d'actualité est : combien la banque va-t-elle véritablement perdre ?" Le journaliste portugais insistait pour autant sur la solvabilité du . "Nous sortons d'un programme d'aides de trois ans, le pays est solvable aujourd'hui, il ne peut y avoir d'inquiétudes des bourses mondiales sur ce point. Nous sommes capables d'opérer à une capitalisation nationale officielle de la BES si nécessaire." Les capacités de la BES à couvrir par elle-même ses pertes restent ce 11 juillet sans réponse, constate en une l'Expresso.

La première question du journaliste de CNN demeure pour autant sans réponse : comment a-t-on pu se rendre compte si tard d'une telle situation ?

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Source : Courrier International, le 11.07.2014

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