Pologne : les autorités empêchent une manifestation nationaliste devant l’ambassade d’Israël

Le voïvode (préfet) de Varsovie a interdit “pour des raisons de sécurité” une annoncée pour mercredi après-midi par des milieux nationalistes devant l'ambassade d'Israël, en pleine querelle diplomatique sur les responsabilités polonaises dans l'Holocauste.

Cette querelle chargée d'émotions a éclaté après l'adoption vendredi, par la chambre basse du Parlement polonais, d'une loi destinée à défendre l'image du pays dans le contexte de l'extermination des juifs par les Allemands, conduite pour une grande part en alors sous l'occupation nazie.

Plusieurs organisations nationalistes avaient appelé à un rassemblement devant l'ambassade de l'État hébreu pour protester contre “une série de mensonges de représentants d'Israël sur le comportement de la et des Polonais pendant la Seconde guerre mondiale”, selon des sites nationalistes.
Mais, selon le voïvode Zdzislaw Sipiera, la nationaliste annoncée “aurait pu nuire au bon renom et à l'intérêt national” de la Pologne.
Il a décidé “d'interdire la circulation” autour de l'ambassade d'Israël en établissant un vaste cordon policier de sécurité qui sera maintenu jusqu'au 5 février.

M. Sipiera a expliqué aux journalistes que sa décision était fondée sur une demande expresse de la représentation israélienne, sur les informations transmises par la police et sur sa “conviction” au sujet de provocations et affrontements possibles.

Aux yeux des conservateurs au pouvoir en Pologne, l'objectif premier de la nouvelle loi est d'éviter qu'on attribue “à la nation ou à l'État polonais” des crimes commis par les nazis allemands. Le texte prévoit jusqu'à trois ans de prison contre quiconque –Polonais ou étranger– tenterait de l'enfreindre.
Mais son adoption a provoqué de vives protestations du gouvernement et de la classe israéliens, ainsi que d'organisations juives à l'étranger et un rare accès de tension avec Varsovie.

Les responsables israéliens s'émeuvent surtout d'une tentative, selon eux, de nier la participation de certains Polonais à l'extermination des juifs, voire de la possibilité de poursuivre des survivants de la Shoah qui évoqueraient de tels cas.
Mercredi, l'ambassadrice d'Israël en Pologne, Mme Anna Azari, a rencontré le président du Sénat polonais en charge désormais de débattre et voter la nouvelle loi.

Le parti conservateur Droit et (PiS, au pouvoir) a continué mercredi à demander que la nouvelle loi soit adoptée “sans modification”, alors que les Premiers ministres des deux pays ont annoncé la création d'un groupe mixte d'experts pour en discuter le détail.

 

Sources : L'Orient le jourwmeritum

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